- Biélorussie
- Neman Grodno-Naftan (0-1)
Le match que vous n’avez pas regardé
Dimanche après-midi, le Neman Grodno recevait le Naftan Novopolotsk lors de la 30e et dernière journée du championnat de Biélorussie. Le dernier acte d’une saison qui aura été longue, très longue, pour les deux équipes.
Neman Grodno 0-1 Naftan Novopolotsk
But : Borisov (87e)
Sur fond jaune et vert, un cerf dressé en guise d’emblème. Pour les connaisseurs, le logo du Neman Grodno rappelle les armoiries de la maison Baratheon dans Game of Thrones. Mais au vu du paysage morne, il semblerait plutôt qu’on se trouve de l’autre côté du mur de Winterfell, dans un pays considéré comme « la dernière dictature d’Europe » . Là où le bon président Loukachenko a enquillé son cinquième mandat avec 83% des voix en 2015. En Biélorussie, donc. Neman pour le fleuve traversant la région, qui se jette à quelques centaines de kilomètres dans la mer Baltique ; Grodno comme le nom de la ville plantée entre les frontières polonaise et lituanienne. Après le déjeuner dominical, Neman Grodno reçoit Naftan Novopolotsk. Un match qui tire le rideau d’un championnat remporté pour la onzième fois consécutive par le BATE Borisov et déjà plié depuis la mi-octobre.
Météo pourrie et challenge Wanadoo revisité
Bien loin du haut de tableau, les deux équipes pointent respectivement aux 13e et 14e places au coup d’envoi, juste devant la zone rouge. Novopolotsk est même sous la menace de la relégation. « OR – CHI – CROZ – NA » , c’est à peu près le slogan entonné crescendo par les valeureux supporters derrière la piste d’athlétisme. Car la première période est triste comme la pluie qui va s’abattre à la mi-temps. À la pause justement, quatre supporters sélectionnés revisitent le challenge Wanadoo. Cinq degrés au thermomètre, moins deux au ressenti et une averse frigorifiante, mais ça n’empêche pas un certain Aleksandar de réussir ses tirs au but, avec un seul pas d’élan s’il vous plaît. Ce qui lui vaut les félicitations du speaker. Enfin on n’a rien compris à ce qu’il a raconté, mais ça ressemblait sacrément à des félicitations.
Tiens, Neman Grodno ouvre le score à l’heure de jeu. Fausse joie, l’arbitre refuse le but pour hors-jeu à Artur Bombel, qui venait tout juste d’entrer en jeu. Puis Jan Sienkiewicz s’écroule à moitié dans la surface. Pas de penalty. Son vis-à-vis lui tape sur l’épaule comme pour lui signifier : « Relève toi, petit, tu nous l’as fait pas. » Enfin on n’a rien compris à ce qu’il a raconté, mais ça ressemblait sacrément à des remontrances.
Novopolotsk est alors toujours sous la menace de la relégation si Belshina ou Mikashevichi se décide à marquer dans l’autre match. Jusqu’à la délivrance signée Dmitri Borisov. À l’affût d’un coup franc, le milieu de terrain scelle le maintien des visiteurs, et permet même à son équipe de coiffer Neman Grodno au classement. Un peu comme si, en France, un mec qui s’appelle Dimitri PSG avait offert le maintien à l’ESTAC. Les ultras locaux avaient pourtant dégainé le tifo dans le dernier quart d’heure… Mais les puristes le savaient déjà : les Baratheon sont des losers.
Par Florian Lefèvre