- Angleterre
- Premier League
- 9e journée
- Chelsea/ManUnited (2-3)
Le Mata d’or
Juan Mata marche sur l’eau. En affichant un niveau toujours plus proche de l’impressionnant, l’Espagnol a sauvé les Blues des eaux. Côté Red Devils, le duo Rooney – Van Persie a ambiancé une rencontre où les attaques ont pris le pas sur les défenses. Mais aussi et surtout lors de laquelle l’arbitre, M. Clattenburg, a été l’homme du match
Chelsea
Čech (4,5) : Trois buts dans le buffet, pas d’erreur grossière, mais pas d’arrêts phénoménaux. Une main ferme, mais pas assez de réactivité sur le but de Chicharito.
Ashley Cole (3) : Avoir Arsenal, Chelsea, une C1 et une certaine Cheryl sur un CV, ça aide. Mais même quand on s’appelle Ashley Cole et qu’on est en fin de contrat, ce n’est pas facile de se vendre après s’être fait humilier comme ça par Valencia.
David Luiz (2) : Un enfant turbulant sorti tout droit du Collège fou fou fou. À la ramasse sur les deux premiers buts, Tahiti Bob a plus pesé offensivement dans un registre à la Ronald Zubar – grâce à son coup franc et à quelques rushs, notamment – que derrière, où son association avec Cahill n’est pas sans rappeler les pires heures de la charnière Ecker – Lebœuf. Le style, c’est bien, mais ce n’est pas tout.
Cahill (3) : Pas de marquage à la culotte sur Van Persie, mais du marquage au baggy. Mais un vrai baggy de Ricain, hein.
Ivanović (3,5) : Que ce fut dur… Lui, qu’on a l’habitude de voir vaillant et dominateur sur son couloir, a semblé dans le dur pendant une bonne partie de la rencontre. Pour sa défense, on a bien vu qu’il a cherché à éviter Young à tout prix sur la faute qui amène son exclusion. Le genre de jours où on préfère Ana, quoi.
Obi Mikel (5,5) : Comme son compère Ramires, Mikel a peiné en première période où l’incessant pressing mancunien l’a beaucoup perturbé. Plus à son avantage en seconde période, où il a récupéré pas mal de ballons, il a été l’un des premiers à vouloir péter la gueule de Clattenburg. Pas le dernier.
Ramires (5,75) : Un physique de coureur de 3000 steeple qui a aidé au moment de sauter la rivière pour claquer le coup de boule de l’égalisation. Quelques fautes inutiles, comme d’habitude.
Hazard (6) : Lui aussi a pioncé en première mi-temps. Lui aussi s’est réveillé en seconde. De la percussion, du crochet et pas mal de création, sans que personne ne puisse reprendre ses offrandes. C’est sûr que ça change d’un Lille-Dijon.
Oscar (5) : Une passe décisive, mais beaucoup de nonchalance. Souvent, le Brésilien s’est arrêté de courir en attendant la faute. Souvent, l’arbitre n’a rien sifflé. Faut pas avoir peur, garçon.
Mata (8) : Un coup franc sublime, un contrôle porte-manteau sponsorisé par UHU, de l’abnégation sur le second but et toujours cette impression donnée au public qu’il marche sur l’eau. Sinon, il joue pas en équipe nationale, ce type.
Torres (3,5) : Il a pesé sur la défense de MU comme Kate Moss sur une balance. La brindille de l’attaque de Chelsea était absente devant le but et toutes ses accélérations étaient prévisibles. Bon après, sur l’accélération qui amène la simulation, on le touche un peu.
Azpilicueta (non noté) : Y a comme une odeur, non ? Ah, si, celle d’un retour à l’OM en prêt.
Bertrand (non noté) : S’il squatte trop le banc de Stamford Bridge, Ryan Bertrand devra songer à reprendre sa vraie carrière : celle d’un chanteur de R&B.
Sturridge (6) : Parce que c’est solide d’être entré en jeu avec de la grinta un quart d’heure après son entrée programmée.
Manchester United
De Gea (6) : Toujours aussi peu orthodoxe dans ses arrêts, mais quand même plus efficace que quand il était au fond du trou la saison passée. Que ses fans français se rassurent, se faire chier dessus par Marc Keller, c’est comme se faire traiter d’âne par Jordan Ayew.
Évra (6) : Le Évra qu’on aime bien. Celui des déboulés, des grimaces, celui qui donne l’impression de toujours être sur la corde raide. Bon game.
Ferdinand (5,5) : Rio ne court plus. Il a des trucs mieux à faire. En revanche, Rio est toujours aussi rude au contact. Eden Hazard a tâté un bois bien plus dur que l’Abdoulaye Méité.
Evans (4) : Franchement, c’est bien pour la planète tennis que l’Écossais ait gagné son premier Grand Chelem. Mais sur la pelouse, ailleurs qu’à Wimbledon, il est pas terrible-terrible.
Rafael (5,5) : Moins mauvais que d’habitude. Plutôt bon même, depuis que son frère est parti. Ce qui prouve une chose : les frères Derrick sont les seuls vrais jumeaux du football.
Valencia (7,5) : Quelques mauvais choix, mais quel volume de jeu… Le corner qu’il gagne en début de seconde période lors duquel il fait passer David Luiz pour Martial Mbandjock – « le mec le plus rapide du monde, si on compte pas le départ, paraît-il » – est un modèle du genre. On lui pardonnerait presque sa dégaine de Ricardo Tubbs dans Miami Vice, du coup.
Carrick (6) : Pas mauvais au pressing. Inexistant dans la création. Le talon d’achille de cette version de MU se situe au milieu de terrain.
Cleverley (4) : Oui, Paul Pogba fait des bons matchs, avec la Juve.
Young (6) : De la vivacité, des bons décalages et beaucoup d’activité. Par contre, attention : la NBA a pris des mesures concernant les floppeurs.
Rooney (7) : On le sait tous, que Sir Alex va finir par le mettre au milieu de terrain pour avoir une rampe de lancement décente. Un génie, le petit Wayne.
Van Persie (7) : L’hiver pointant le bout de son nez, les buts de RVP risquent de se faire aussi rares que les reports de matchs.
Giggs (non noté) : R.A.S. Des minutes en plus passées sur un pré de PL. C’est pour les allocations retraite.
Chicharito (8) : Comme son nombre de but en cinq matchs contre Chelsea. On ne vous dira pas en combien de minutes, vous feriez un gros complexe.
Clattenburg (0,5): « M. Clattenburg, vous êtes un salaud. » Voilà, grosso-merdo, ce que s’est dit Thierry Roland, confortablement assis sur son nuage devant son écran plasma. Une faute limite d’Ivanović sur Young – le carton rouge étant rendu légitime par le fait qu’il siffle, le Serbe était dernier défenseur – un deuxième carton jaune inutile pour Torres suite à une simulation et un but accordé à United alors que Chicharito était en position de hors-jeu. Comment dit-on Tony Chapron, en anglais ?
Par Swann Borsellino