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Le Martínez, buteur 5 étoiles
À la faveur de sa victoire contre la SPAL (2-1) et du match nul de la Juve contre Sassuolo (2-2), l’Inter est repassée en tête de la Serie A. Auteur d’un doublé le week-end dernier, Lautaro Martínez (22 ans) cartonne depuis le début de saison et s’affirme comme un buteur de classe mondiale.
Le 1er novembre 2015, Lautaro Martínez a fait ses grands débuts en professionnel en remplaçant un certain Diego Milito. C’était lors d’un Racing-Crucero del Norte, en championnat d’Argentine. Deux ans et demi plus tard, le gamin de Bahía Blanca (une ville de la province de Buenos Aires) quittait son club formateur, le Racing, pour rejoindre l’Inter, sur les conseils et l’appui de Milito. « J’ai appelé (Javier) Zanetti (le vice-président de l’Inter, N.D.L.R.) et je lui ai parlé de Lautaro. Il le connaissait déjà et voulait en savoir plus sur lui, racontait récemment le Prince dans la Gazzetta dello Sport. Je lui ai dit à coup sûr qu’ils ne feraient pas d’erreur avec lui. » Vrai. Aujourd’hui, Martínez marche sur les traces de son aîné argentin sur le front de l’attaque des Nerazzurri.
Depuis le début de saison, Lautaro Martínez cartonne. La semaine dernière, face au Slavia, il est devenu le quatrième joueur de l’histoire de l’Inter à marquer lors de quatre rencontres consécutives de Ligue des champions (après Hernán Crespo, Christian Vieri et Samuel Eto’o, pas mal comme références). Et avec la manière ! Le dernier pion est une reprise de volée qui sublime un centre exter’ de son acolyte Romelu Lukaku. Le duo a célébré sa réalisation commune main dans la main devant les tifosi qui avaient fait le déplacement à Prague.
Quatre buts en quatre jours
Vif et habile pour dribbler les défenseurs, l’Argentin présente un sens de la finition clinique, comme en atteste son premier but face à la SPAL : un tir croisé soigneusement déposé au poteau opposé. Son mètre 74 ne l’empêche pas de marquer de la tête, à l’image de sa deuxième réalisation face à la SPAL. Dimanche dernier, l’attaquant de 22 ans a donc claqué un doublé – un deuxième en quatre jours – et aurait même pu en rajouter en recevant deux offrandes de Lukaku en deuxième période.
Bilan au tiers de la saison : 13 buts en 19 matchs toutes compétitions confondues, dont 10 lors de la première demi-heure de jeu. Et le numéro dix s’est montré décisif quand son équipe en avait besoin en marquant le but de la victoire à Bologne à la 90e minute lors de la 11e journée. Ainsi, après quatorze journées, l’Inter se retrouve en tête du championnat d’Italie et rêve de remporter un titre de champion qui le fuit depuis 2010, à la grande époque de Diego Milito.
En somme, personne à l’Inter ne regrette le départ de Mauro Icardi. Son prêt au PSG dans les dernières heures du mercato semble satisfaire tout le monde : le club parisien qui a trouvé un buteur en série, Icardi qui a quitté un club où les ultras le détestaient, l’Inter qui s’est débarrassée d’un dossier embarrassant et Martínez qui rayonne en son absence avec Lukaku. Tout le monde est gagnant… sauf Edinson Cavani, bien sûr.
LM au carré ?
En équipe nationale aussi, Martínez tire son épingle du jeu. L’été dernier, Icardi n’était pas sur la liste du sélectionneur de l’Argentine pour disputer la Copa América. Au contraire de son ancienne doublure à l’Inter. Et Martínez a été l’une des seules satisfactions de l’Albiceleste, dès lors que Lionel Scaloni l’a l’installé titulaire à partir du deuxième match contre le Paraguay. Alors, question : et si le succès tant espéré de Lionel Messi en sélection passait en 2022 par une association avec celui avec qui il partage les initiales ? « C’est évident que Messi et Lautaro ont une bonne complémentarité » , veut croire pour sa part Diego Milito.
Ce serait d’autant plus le cas si les deux « LM10 » évoluaient ensemble en club. Selon les médias catalans, le FC Barcelone ferait actuellement le forcing pour attirer le jeune attaquant de l’Inter, comme l’a confirmé l’agent du joueur. Selon la Gazzetta, la position de l’Inter est simple : Martínez partira dès lors qu’un club acheteur règle sa clause libératoire fixée à 110 millions d’euros.
Diego Milito, qui est revenu l’été dernier au Racing comme directeur sportif, aimerait voir son poulain s’inscrire dans le futur chez les Nerazzurri : « Je suis fier d’avoir fait partie de l’histoire de l’Inter et il a tout ce qu’il faut pour le faire. » Pour le « Toro » Martínez, le présent c’est l’Inter, avec une place de leader à défendre en Serie A. Et aussi une qualification pour les 8es de la Ligue des champions à aller chercher la semaine prochaine lors d’un dernier match de poule décisif… contre le Barça, à Giuseppe Meazza.
Par Florian Lefèvre