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Le mariage de Jorge Mendes
500 000 euros de dépenses, des invités richissimes, une couverture médiatique digne d'une famille royale... Le mariage de Jorge et Sandra Mendes a fait couler beaucoup d'encre au Portugal et ailleurs. L'occasion d'imaginer à quoi aurait pu ressembler le plus beau jour de la vie du patron de Gestifute.
S’il fallait faire une liste des choses que préfère Jorge Mendes dans la vie, elle ressemblerait à ça. Dans l’ordre : kit mains libres, divers téléphones portables (quatre ou cinq selon la légende), commissions, fonds d’investissement et, seulement après, sa femme. Malheureusement, la loi n’autorise pas Jorge à se marier avec des biens matériels, et c’est dommage. Ce dimanche 2 août 2015, c’est donc l’avocate Sandra Barbosa qui a dit oui au meilleur agent de la planète football dans l’église João Baptista da Foz, à Porto. Routes fermées, large périmètre de sécurité, accès à l’église sur mot de passe (code : Money-Paquet) et invités de luxe, Jorge a vu les choses en grand pour son mariage. Parmi les convives, on compte des noms comme Cristiano Ronaldo, parrain de Jorge Junior, deux ans, Peter Lim et sa femme, témoins, mais aussi Abramovitch, Nasser, Laporta, Florentino Pérez ou Vadim Vasilyev. Fortune cumulée estimée des protagonistes de l’événement, presque 20 milliards d’euros, soit 10% du PIB portugais. Prends ça, la crise. Heureusement pour Jorge, les Portugais étaient trop occupés à recevoir les immigrés en vacances autour d’un vinho verde et d’un churrasco pour avoir le temps de se révolter devant tant d’argent. C’est donc dans une ambiance paisible et bling-bling que la jet-set a pu célébrer l’heureux événement.
Invités de marque et grosse quête
Si le mariage est programmé en fin d’après-midi, José Bosingwa arrive aux alentours de l’église avec une avance de trois heures. Tous les moyens sont bons pour obtenir un nouveau contrat. Il est suivi par l’immense Paulo Futre, venu « féliciter un grand ami » comme il le dit au micro des médias portugais. « Il mérite tout ce qui lui arrive, c’est le meilleur. Il lui manque juste un ou deux joueurs chinois » , ajoute El Portugés avant d’exposer la suite de sa fameuse théorie sur les charters de supporters asiatiques pendant deux heures. Entre-temps, Sir Alex débarque, pour remercier Jorge Mendes de lui avoir offert Cristiano Ronaldo, mais surtout Anderson et Bebé, deux cracks de classe mondiale. Nasser arrive pile à l’heure (avec un sublime costard orné d’un pin’s « champions mon frère » ), mais refuse d’entrer dans ce lieu pas très halal qu’est l’église. Il intercepte néanmoins Cristiano Ronaldo juste pour lui glisser deux, trois mots à l’oreille. « Viens terminer ta carrière à la maison, Cris. On a tout ici, les immigrés, la Costa Do Sol, la Pedra Alta… Et si tu veux, après ta retraite, je peux t’avoir un poste de consultant à Radio Alfa. Je ne comprendrais pas que tu rejettes une telle offre… » Hélas pour le PSG, l’attaquant du Real Madrid ne répond pas et s’en va assister à la messe.
Une fois passé tout le blabla à dormir debout du prêtre et ancien rédacteur en chef du Jornal de Noticias (pendant lequel le super agent passe des coups de téléphone aux quatre coins du globe), arrive le moment de la quête. Traditionnellement, les personnes qui assistent à la messe sont invitées à déposer quelques centimes, voire un peu plus dans un petit panier d’osier pour faire vivre la paroisse. Exceptionnellement, ce sont de grosses valises en acier que se font passer les convives. Abramovitch, Peter Lim et CR7 sortent de grosses liasses de billets violets. Générosité ? Pas totalement. Jorge Mendes s’est arrangé pour toucher 10% de l’argent versé en commissions. Une vieille habitude…
TPO et réconciliation
Vient enfin le moment que tout le monde attend. Le moment où Jorge Mendes et Sandra Barbosa sont censés se dire « oui » afin de prouver la réciprocité de leur amour. Ce moment où le romantisme atteint son paroxysme dont rêvent intimement une grande partie des jeunes filles dans leur chambre tapissée de posters de poneys et de One Direction. Ce moment, Sandra n’y aura pas droit. Car Jorge ne dira pas « oui » . Enfin pas seulement. « Oui, je le veux. Mais je cède 30% de ses droits à la société Doyen Sports et 40 à mon ami Pini Zahavi pour des sommes qui seront négociées au dîner. » Le plus beau jour de la vie de la mariée se transforme en cauchemar. Elle passe le repas de mariage seule à la table d’honneur et noie sa peine dans l’alcool pendant que son nouveau mari essaye de refourguer des joueurs surcotés à ses partenaires privilégiés pour des sommes astronomiques. Enfin, en très bon communiquant, le Portugais prend le temps de réunir Vadim Vasilyev et Luis Campos autour d’une petite table. Après deux heures de négociations acharnées, les deux hommes fâchés se réconcilient à la faveur d’un nouveau contrat et d’une influence accrue pour le directeur technique au sein du club monégasque. Jorge Mendes se frotte les mains, car il sait que les nouvelles responsabilités de Campos vont lui permettre de placer d’autres joueurs à Monaco. C’est donc le cœur léger et, mine de rien, la bague au doigt, que la star de la soirée part rejoindre sa dulcinée dans la chambre des mariés à 5h du matin. Sa belle dort depuis longtemps et se réveillera plus tard que son époux qui se contente d’une petite sieste d’une heure avant de reprendre ses téléphones en main. Les commissions et transferts juteux n’attendent pas, contrairement à Sandra, qui devra prendre son mal en patience jusqu’au début du mois de septembre. Dur-dur de suivre le rythme de Jorge…
Par William Pereira