- CAN 2013
- Groupe B
- Mali/RD Congo (1-1)
Le Mali élimine le Congo
La logique est respectée. Favoris du groupe B, le Ghana et le Mali se qualifient pour les quarts de finale de la CAN. Après un début de match en fanfare, les coéquipiers de Seydou Keita se sont montrés solides défensivement et ont préservé le match nul face à des Congolais usés physiquement (1-1). Pas de miracle pour le Niger qui s’incline logiquement contre un Ghana venu se balader (3-0).
« Le foot ne se contente pas de paroles poétiques, il faut des résultats. » Claude Le Roy, sélectionneur du RD Congo, avait su trouver les mots justes avant la rencontre. Les résultats, c’est justement ce qui a manqué à ses poulains durant cette CAN. Une compétition à laquelle les Léopards n’avaient plus goûté depuis sept ans. Ces derniers n’ont perdu aucun match (trois nuls), mais sortent par la petite porte. Fatigués et brouillons dans la construction, ils n’ont pas su tenir leur ouverture du score face à des Maliens plus disciplinés et plus expérimentés. Les Aigles, dans un contexte préoccupant, apportent de la joie à un pays qui en a grand besoin. Les coéquipiers de Seydou Keita terminent à la deuxième place du groupe B derrière le Ghana, facile vainqueur du Niger.
Keita en chef d’orchestre
Dans cette rencontre d’outsiders pour la deuxième place, chaque coach l’a abordée à sa manière. Claude Le Roy opte pour un 4-4-2 classique résolument offensif. Mais, surprise, Trésor Mputu, la star du Congo, n’est pas aligné puisqu’il est légèrement touché. En face, Patrice Carteron décide, lui, de verrouiller son milieu avec Keita, Sissoko et Sow. Le début de match est à la hauteur de l’enjeu. Pas de round d’observation au Stade Moses Mabhida. Il suffit d’une minute pour que les Léopards inscrivent le premier but. Dès les vingt premières secondes, LuaLua enroule du gauche mais voit sa frappe terminer sur le poteau. Dans la foulée, Sissoko se rend coupable d’une faute dans la surface. Dieumerci Mbokani, qui a visiblement enfin récupéré de son prix de Soulier d’Or, ne rate pas le cadeau.
Première offensive, premier pion planté pour l’escouade de Le Roy. Et nouvelle célébration incongrue de Muteba Kidibia. Mais après quinze minutes de domination stérile, le Congo va vite déchanter. Sur une longue séquence de conservation de balle, avec Seydou Keita en maestro, Samassa égalise suite à un joli travail de Tamboura sur le côté gauche. L’attaquant du Chievo Verone, préféré à Cheick Diabaté, donne raison au choix de son entraîneur. Techniquement au-dessus, les Aigles ne bousculent pas pour autant une défense congolaise fébrile qui serre les fesses à chaque attaque adverse. Le reste de la période est émaillée de fautes – plus de vingt-six – et hache une rencontre au manque de rythme manifeste. Bref, le genre de mauvaise pub dont la compétition se serait bien passée.
Le Mali, rentré au vestiaire avec un score qui lui est favorable, pose directement le pied sur le cuir en début de seconde mi-temps. Sous la houlette de l’ancien Barcelonais Keita, les Aigles gèrent tranquillement et font tourner. Le fantasque Kidiabia n’est d’ailleurs pas loin de se foirer tout seul sur un tir de Samassa. Le Congo s’en remet de son côté aux impulsions de Mputu, entré en jeu. L’entrée du joueur du Tout Puissant Mazemba ne galvanise pas pour autant ses coéquipiers, fatigués physiquement et timides devant, à l’image de Mulumbu (67e) et Mbokani (73e). Toujours aussi sereine dans l’entrejeu, la formation de Patrice Carteron manque de porter l’estocade à son adversaire en touchant deux fois les montants et en ratant une occasion nette par l’intermédiaire de son capitaine Keita. Troisièmes de la dernière CAN, les Aigles retrouveront en quarts de finale le pays-hôte de la compétition, l’Afrique du Sud. Mbokani et consorts quittent, eux, la compétition sans avoir perdu le moindre match.
Le Ghana en balade
Les Black Stars n’avaient besoin que d’un match nul pour de décrocher leur qualification. Ils ont fait bien mieux puisqu’ils ont gentiment tapé le Niger. Outre une qualification qui lui tendait les bras, le coach James Appiah a surtout abordé ce dernier match de groupe pour effectuer quelques réglages. À savoir roder son jeu, le parfaire et se rassurer offensivement, suite à deux premiers match plutôt moyens. Le capitaine Gyan Asamoah a rapidement montré la voie dès la 6e minute, puis a été suivi par l’attaquant Atsu (23e). Appliqué et séduisant, le Ghana n’a laissé aucune illusion au Niger. La seconde période ne bouleverse en rien les 45 premières minutes. Supérieur sur les plans individuel et collectif, Boye assomme pour de bon la formation de Gernot Rohr dès le retour des vestiaires (48e). Un succès tranquille qui permet d’aborder avec quiétude le Cap-Vert en quart. Le Niger n’a pour sa part pas démérité tout au long de la compétition et rentre à la maison avec un point. Son premier dans toute son histoire en Coupe d’Afrique.
Par Romain Duchâteau