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Le LOSC, l’OM de l’année dernière ?
Le LOSC aborde la 14e journée de Ligue 1 à la seconde place. Une place inattendue qui n'est pas sans rappeler l'étonnant parcours de l'OM de l'année dernière, celui des 1-0 et des petites victoires qui font de grandes histoires. C'est que ces deux équipes partagent finalement beaucoup de choses... Manuel du club à la relance.
– Un début de cycle après la gloire puis la chute
Le LOSC est reparti de zéro cet été, sans Rudi Garcia. Comme l’OM l’année d’avant, sans Didier Deschamps. À un an d’intervalle, les deux clubs champions de France en 2010 et 2011 sont ainsi sortis d’un cycle qui les aura vus remporter le titre suprême et écrire l’une des plus belles pages de leur histoire récente. Avant de redescendre brutalement sur terre. Mais la chute du champion est une fable bien connue, un cas d’école : une non-qualification en Ligue des champions, une masse salariale à revoir à la baisse, une voilure à réduire et un nouveau virage à prendre avec le départ de quelques joueurs majeurs de l’épopée (Lucho, Mbia, Azpilicueta, Diarra, Brandão pour l’OM / Chedjou, Digne, Payet pour le LOSC). Pour prendre un nouveau départ et tout reconstruire. Avec un effectif moins riche, pas forcément moins d’ambitions. L’air a juste été renouvelé, il était temps. Un titre aussi porte ses stigmates. Il est parfois de bon ton de s’en débarrasser pour mieux repartir et éviter de vivre dans le passé.
– Un coach revanchard
Non, René Girard n’est pas mort. Avec son titre montpelliérain, on pensait à tort avoir vu le Gardois gravir le point culminant de sa carrière. Un sommet qui paraissait inatteignable une seconde fois. Car le coup de l’ « équipe d’une année » ne se répète que très rarement. Et pourtant. Si la belle histoire avec le MHSC s’est terminée, l’homme a saisi l’opportunité qui s’est présentée à lui de rebondir dans la foulée avec le LOSC. Et la greffe a pris. Une fois de plus. Comme Élie Baup l’année passée, tout droit sorti du plateau du Canal Football Club et d’une carrière de consultant pour reprendre l’OM à l’issue d’une saison traumatisante (la fameuse série de treize défaites) trois ans après avoir quitté le FC Nantes. Des coachs qu’on n’attendait plus et qui se retrouvent à côtoyer le trio de tête. Avec un goût de revanche. Et un mantra plutôt humble : prendre des points.
– Un mode opératoire sommaire
Après avoir été un modèle de développement et fait école dans la Ligue 1 pré-QSI avec le 4-3-3 de Rudi Garcia, le LOSC est revenu à un 4-3-1-2 plus classique. Mais surtout à des choses beaucoup plus sommaires. Où il n’est plus ici question de possession de balle, de défense tout terrain, d’attaques placées et d’ailiers qui repiquent pour marquer. Mais bien de bloc bas, de contres express et d’attaquants qui prennent la profondeur. Oui, le LOSC est redevenu ce qu’il était il y a quelques années quand il grandissait encore avec Claude Puel comme mentor : une équipe solide. Avec une équation simple comme bonjour pour raison de vivre : défense costaud + attaquant qui plante = victoires. Pas plus. Pas moins. Comme Marseille la saison précédente qui s’est accroché en haut avec la 4e défense du championnat et seulement la 14e attaque, le LOSC n’affole pas les compteurs (11e attaque), mais est l’équipe qui défend le mieux.
– Une défense pugnace
L’an passé, les victoires 1-0, au nombre de douze, étaient la signature de l’OM. Dans un autre registre, le LOSC aussi a trouvé de quoi briller défensivement cette saison. On parle là d’une équipe qui a rendu onze clean sheets en treize journées. On parle là d’une équipe qui a encaissé seulement quatre petits buts depuis le début de saison. Deux à Reims, deux contre Nice. À l’instar du quatuor Fanny/Mendes/Nkoulou/Morel, la ligne Béria/Kjær/Basa/Souaré, qui n’a sur le papier pas grand-chose d’impressionnant, s’avère pourtant redoutable. Pour preuve, elle n’a pas pris de but depuis 765 minutes, soit sept matchs. Parfois, les chiffres se suffisent à eux-mêmes. Mais ce n’est pas tout, derrière ce back four se trouve un homme : Vincent Enyeama, élu meilleur joueur de Ligue 1 du mois d’octobre et rempart infranchissable. Comment ? « Grâce à l’aide de Dieu » . Pendant ce temps-là, on est sans nouvelle de Steeve Elana.
– Un paria sur le retour en pointe
Quand on vend par nécessité ses meilleurs joueurs, on est toujours heureux de réaliser que de bons joueurs ne jouent pas dans l’effectif dont on dispose. Car ils vont pouvoir être vite mobilisables. Avec le départ de Brandão vers Saint-Étienne lors du mercato estival 2012, l’OM était content de ressortir de ses tiroirs André-Pierre Gignac, un paria mis sur le banc qui allait être relancé avec la réussite que l’on connaît. Un an plus tard, lorsque René Girard cherche une pointe à associer à Salomon Kalou en haut de son 4-3-1-2, il est tout content d’avoir à disposition un Nolan Roux porté disparu en fin de saison dernière parce qu’en pleine crise de confiance. Pour une cohabitation qui fonctionne aujourd’hui. Déjà auteur de 5 buts, Nolan Roux a même claqué le doublé contre Monaco qui a permis aux siens de dépasser l’adversaire du soir pour pointer à la seconde place.
Par Antoine Mestres