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- 34e journée
- OM/Lille
Le LOSC endort l’OM
Trop prudents, Marseille et Lille se quittent sur un match nul, vierge et terne. Incapables de se créer des occasions, les Olympiens ratent l'opportunité de continuer leur série de victoires, qui s'arrête donc à deux. Les Lillois ont tenté en contre, sans trop de réussite.
En ce dimanche soir de week-end prolongé, l’OM a choisi la sécurité d’une soirée canapé plutôt qu’une échappée belle. Sans surprise, face à un LOSC deuxième meilleure défense de Ligue 1 et douzième attaque, ils n’ont réussi qu’à tirer le plaisir relatif et tiède d’un match nul. Alors que tout le monde sait que la magie intervient en dehors de la zone de confort. Et de la magie, c’était exactement ce qu’il fallait pour bousculer des Dogues bien en place, mais pas franchement menaçants pour autant. C’était aussi peut-être le remède pour apaiser les supporters du Vélodrome, dont les sifflets et les appels à la démission se sont multipliés à mesure que le chrono défilait. Ce nul arrange peut-être finalement bien le LOSC, qui conforte sa troisième place. En même temps, quoi de plus logique qu’un nul 0-0 le jour où les œufs envahissent nos jardins ?
Bien et puis rien
Alors qu’on joue depuis moins d’une minute, Mandanda est déjà obligé de s’employer sur une tête puissante de Franck Béria. Contrairement à ce qu’on aurait pu craindre, les espaces sont nombreux et les deux équipes joueuses en ce début de rencontre. Surtout l’OM, qui prend le jeu à son compte et multiplie les passes. Vers l’avant, sans pour autant parvenir à inquiéter Enyeama. Lille, emmené par un Kjær impérial, ne tremble pas, et compte sur la vitesse du jeune et talentueux Origi pour emmener les contre-attaques. L’ensemble manque pourtant de précision, de cohésion, mais ce n’est pas désagréable à regarder pour autant. Au contraire de ce tacle de Nkoulou sur Souaré, qui perd probablement un tibia dans l’opération. Pas de pénalty néanmoins, bien que l’attentat ait eu lieu dans la surface marseillaise. Visiblement, il en faut plus pour Tony Chapron, peut-être un peu de sang. Cette action a tout de même le mérite de remettre les Lillois dans le sens de la marche, et de ressortir plus fréquemment de leur camp. L’homme en jaune prend aussi de la confiance. Il commence à donner du sifflet, à rythmer la rencontre, qui perd en intensité. Gignac et Valbuena d’un côté, Gueye et Origi de l’autre, chacun dans leur style, tentent de briser la monotonie, mais le quotidien de la Ligue 1 est plus fort. Martin est pourtant tout près de faire la différence sur un centre de Delaplace. Quelques centimètres en fait, alors que le but était grand ouvert. Le retour à la réalité du terrain est difficile pour MM, lui qui était le nouveau ZZ numéro 17 il y a encore quelques mois. Le coup de sifflet de M. Chapron vient à point nommé pour mettre un terme à cette première période qui avait trop bien commencé, pour finir par nous décevoir.
Toujours rien
Marseille, à l’image de son entame, revient avec plus de détermination. Valbuena joue notamment très haut, ce qui a pour conséquence de quasiment couper l’équipe en deux. Un constat aggravé par le refus des latéraux phocéens de prendre leur couloir. Ce qui n’est pas le cas de leurs homologues lillois, peut-être les Dogues les plus dangereux, Origi excepté. Enfin, dangereux, c’est un bien grand mot. Ajoutez à cela la médiocrité des coups de pied arrêtés des deux côtés, habituels détonateurs, et vous comprendrez la tranquillité de la soirée des deux portiers. Les mauvais choix sont aussi nombreux chez les protagonistes que chez une adolescente qui découvre sa beauté tardive. En parlant d’adolescent, Florian Thauvin, l’ancien quasi-Lillois, fait son entrée sur le pré à l’heure de jeu, à la place d’un Khalifa aussi mauvais que l’OM dont il était le sponsor. Sur sa première action, l’Orléanais oblige Enyeama à une belle parade au sortir d’un une-deux. En une action, il fait plus que tous les autres en une heure. Pas de quoi pour autant fouetter un chat. Sinon, un véritable ancien Lillois entre côté marseillais, en la personne de Payet, en lieu et place de Valbuena, tout émoussé, alors que MM cède sa place à Meïté. Mais qu’on ne s’y trompe pas, le seul Meïté à avoir le droit de cité au Vélodrome s’appelle Abdoulaye. Alors que les paupières se font lourdes, Origi réveille l’enceinte en décochant une frappe qui fuit le cadre. C’est ensuite les ratés des joueurs locaux qui font descendre quelques sifflets des travées. Thauvin tente bien d’aller arracher les trois points dans le temps additionnel, spécialité lilloise, mais l’histoire était déjà écrite.
Par Charles Lafon