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Le LOSC dans son Jardim d’hiver
Tout juste revenu de blessure, Leo Jardim a profité des errements d'Ivo Grbić pour retrouver du temps de jeu. Et redonner un peu de sérénité à une défense lilloise martyrisée par le PSG, le 6 février dernier. Parti pour faire banquette, le Brésilien vient d'enchaîner deux titularisations, et une troisième se profile à l'horizon pour un huitième de finale aller de Ligue des champions. Le moment de clore le débat sur l'identité du gardien qui finira la saison comme numéro 1 ?
Et si… Et si Ivo Grbić n’était pas passé à côté de son match face au Paris Saint-Germain ? Et si le LOSC n’avait pas concédé au début du mois la deuxième plus grosse défaite à domicile de son histoire ? La claque subie à l’occasion de la réception de l’ogre parisien n’a pas changé grand-chose dans le cheminement d’une saison lilloise bien morose. En revanche, elle a eu des conséquences directes sur le portier croate, prêté par l’Atlético de Madrid. Jocelyn Gourvennec a décidé de changer son fusil d’épaule dans la foulée et de relancer Leo Jardim, dont la dernière rencontre remontait au mois d’août. Un choix risqué, qui a beaucoup fait parler, mais payant jusqu’à présent.
Ivo le Terrible
L’homonyme de vous-savez-qui était le gardien du temple en début de saison. Le clean sheet face au PSG lors du Trophée des champions laissait augurer du bon, mais le Brésilien a connu des lendemains délicats avec un 3-3 contre Metz puis un 0-4 face à l’OGC Nice de Kasper Dolberg et Amine Gouiri. Cette taule, ajoutée à l’arrivée de Grbić, le relègue sur le banc dès le match suivant. Aucune interrogation au Domaine de Luchin quant à l’identité du numéro 1. « Il a participé à la saison extraordinaire de l’Atlético en étant la doublure d’un des meilleurs gardiens du monde », louait Jocelyn Gourvennec, en ajoutant pour son suppléant que « la concurrence(faisait)partie du métier ». Et Olivier Létang d’enfoncer le clou : « Notre choix numéro un était Ivo. On a beaucoup aimé cette personnalité assez forte. C’est important, car ce n’est pas un poste neutre. Tous les retours ont été dithyrambiques sur sa personnalité, sa capacité à travailler, sa qualité technique, sa facilité d’intégration. »
Une assurance et une confiance balayées à Pierre-Mauroy le 6 février avec une faute de main sur l’ouverture du score de Danilo et une sortie aérienne ratée sur le but de Presnel Kimpembe. Le doute s’immisce dans le staff nordiste et, après discussions avec l’intéressé, Gourvennec choisit d’écarter son portier : « Quand un joueur fait des erreurs manifestes, il faut d’abord parler, essayer de comprendre, savoir ce qu’il se passe. Après, il faut apprécier comment le joueur récupère d’un moment comme ça qui n’est pas facile. Le plus important, c’est de savoir s’il sera à 100% psychologiquement. C’est tout le sujet pour moi et pour l’entraîneur des gardiens. » Grbić n’étant visiblement pas dans les meilleures conditions, Jardim est revenu dans le game. Et pas n’importe comment.
Tiercé gagnant ?
Gourvennec souhaitait apporter « de la fraîcheur » contre Montpellier. Le terrain lui a donné raison, puisque ses hommes l’ont emporté à la Mosson, et sans encaisser de but, ce qui n’était jamais arrivé aux Dogues cette saison à l’extérieur. Jardim a répondu présent face à Téji Savanier, Joris Chotard et Florent Mollet en réalisant cinq arrêts. Son entraîneur l’a reconduit contre Metz, un match où l’ancien de Grêmio n’a pas eu grand-chose à faire, mais a rendu une copie propre. Suffisant pour que le LOSC enchaîne deux clean sheets consécutifs pour la première fois de la saison et retrouve un peu de sérénité au niveau défensif.
Poussé sur le banc en août, touché aux cervicales mi-septembre et opéré début novembre, le gardien de 26 ans a repris l’entraînement fin décembre. Tout juste réinscrit sur la liste lilloise pour la C1, il pourrait vivre une troisième titularisation de rang et un premier test grandeur nature ce mardi dans la compétition, où son expérience se limite jusque-là à 18 minutes en décembre 2019, contre… Chelsea, déjà, à la suite de la blessure de Mike Maignan. Dur à encaisser pour le Croate, qui avait largement tenu la baraque lors de la phase de poules en réalisant trois clean sheets. Et il ne se rassurera pas en regardant dans le rétro. En 2018, alors qu’il évoluait à Rio Ave, Jardim avait démarré la saison sur le banc. C’est donc en spectateur qu’il avait assisté à la double confrontation continentale contre Jagiellonia. L’élimination des siens avait été scellée au terme d’un match retour où son concurrent Giorgi Makaridze avait encaissé quatre buts… Le coach avait ensuite réglé la mire en titularisant Jardim. Qui n’avait plus quitté les cages. Bis repetita en 2022 un peu plus au nord ?
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