- France
- Ligue 1
- 13e journée
- Reims/Lille (2-0)
Le LOSC coule à Reims
Un début de match catastrophique et une fin de match pathétique : c'est officiel, Lille est au fond du trou. De son côté, Reims enchaîne tranquillement un cinquième match sans défaite. Suffisant pour sauter le LOSC au classement.
Reims-Lille : 2-0Buts : Moukandjo (26e), Mandi (33e)
Certains gestes résument parfois à eux seuls tout le mal-être d’une équipe en crise. Et des vilains gestes, il y en a eu une flopée en ce début de soirée à Auguste-Delaune. Le problème pour René Girard, c’est qu’ils sont tous à mettre à l’actif de ses joueurs. Entre la misérable tentative de roulette de Rio Mavuba en plein milieu de sa surface de réparation, un raté maladroit de Nolan Roux ou un premier tacle en retard de Sébastien Corchia, il y a match. Heureusement, Sébastien Corchia a décidé d’éviter le recours à la photo-finish. Pour départager tout ce beau petit monde, le latéral lillois sort donc le grand jeu et ponctue le parcours d’obstacle de Gaëtan Charbonnier d’un tacle aussi suicidaire qu’inutile en pleine surface. On ne joue que depuis 25 minutes, il ne fait pas encore noir, mais Corchia prend le rouge et Lille son premier but. Le début de la fin. Déjà.
Écorché vif
Avant le match, il était déjà possible de détecter quelques indicateurs de la vilaine soirée que s’apprêtait à passer le LOSC. La pelouse en piteux état en était un, la position de René Girard en était un autre. Condamné à brailler ses directives depuis la tribune, l’entraîneur lillois a assisté comme tout le monde à un début de match à sens unique. Il ne fallait pas être grand clerc pour avoir compris après à peine dix petites minutes de jeu que ce match-là ne serait pas encore celui de la rédemption pour le LOSC. Comme souvent pourtant, les Nordistes ont d’abord pu compter sur Vincent Enyeama. Décisif à deux reprises en début de match face à un Nicolas de Préville en feu, le Nigérian a peut-être naïvement cru que s’époumoner sur sa ligne suffirait à inverser la tendance. Au stade où en est aujourd’hui le Lille de René Girard, il en faudrait en fait beaucoup plus. Sébastien Corchia en témoigne. Agressif et maladroit dès les premières minutes, le latéral Lillois reflète à merveille le manque de certitude actuel du LOSC. Exclu à la 24e minute, Corchia préférait manifestement quitter le bateau avant qu’il ne coule. Un choix discutable, mais payant. Lui, au moins, ne s’est pas infligé le visionnage des 60 dernières minutes.
Tiki taka sauce Vasseur
À bien y regarder, la vraie surprise est peut-être d’ailleurs d’avoir vu les coéquipiers d’Enyeama tenir pendant les 25 premières minutes. La transformation de l’indiscutable penalty par Benjamin Moukandjo allait mettre fin à cette incongruité. Un bel uppercut même pas suffisant pour faire réagir les Lillois. Abandonné par la confiance, le LOSC coule et prend rapidement le deuxième sur ce qui reste le meilleur révélateur de l’équipe en crise : les phases arrêtées. Aïssa Mandi place sa tête et tue tout espoir de révolte. Le reste se résume à raconter l’histoire d’une équipe qui tourne contre une autre amorphe. Presque morte. Par moments, le jeu rémois a même des allures de tiki-taka, à d’autres Tacalfred envoie des transversales millimétrées, dans tous les cas Lille semble impuissant. Seule lueur dans la grisaille, les efforts individuels du trop esseulé Divock Origi. Il n’en reste pas moins que l’ambiance est étrange. Festive dans les tribunes, mortelle sur le terrain. Au vrai, ce contraste témoigne peut-être de la fin d’une époque. Au coup de sifflet final, la nuit noire est tombée sur Auguste-Delaune et René Girard est toujours à sa place. Dans la tribune. Peut-être un signe.
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Par Martin Grimberghs