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Le labo de Capello

Par Ronan Boscher
Le labo de Capello

La sélection anglaise ne sera probablement pas championne d’Europe. Pourtant, pour la première fois depuis son arrivée outre-Manche, Capello peut envisager de partir la tête haute après l’Euro. Et ce n’était pas gagné il y a un an.

La force de frappe des clubs anglais en compétition européenne a pendant un long moment aveuglé l’opinion britannique sur la réelle valeur de sa sélection. Confiants comme jamais, tous les fans britanniques voyaient la coupe du monde 2010 in da pocket mais avaient dû vite retomber sur terre, d’autant que l’Espagne du Barça mettait tout le monde (presque) d’accord à l’échelon des clubs. Sans lot de consolation donc, les British se trouvaient avant tout face à un échec sportif (des pauvres rencontres de poule et un frémissement avorté contre l’Allemagne) auquel s’était ajouté le fiasco d’un groupe de joueurs qui n’a jamais réussi autre chose que s’ennuyer ensemble ou envoyer des « sextos » à des WAGs aspirantes, à prendre au sens figuré. Quoique. Bref, sur les trois dernières années, alors qu’elle nous serinait à bomber le torse, l’Angleterre n’avait jamais réussi à empocher une seule victoire face aux grandes nations du ballon rond (hormis Allemagne-Angleterre, 1-2, 12 novembre 2008). De son ballon rond aurait-elle même sans doute dit.
L’évidence Wilshere

Aujourd’hui, l’Angleterre se surprend à être un peu plus lucide sur sa sélection. Personne n’a crié au génie après la victoire « à la Suisse » contre l’Espagne, en amical à Wembley samedi dernier (1-0). Laborieux, les Three Lions ont juste défendu comme des chiens et ont enfin montré leur caractère, et du bon. Pas le coup de pompe de Rooney contre le Monténégro. Après une année à reconstruire un groupe traumatisé par le mondial sud-africain, à trouver des solutions de rechange – de par les circonstances et les blessures – aux anciens meubles de la sélection anglaise (Lampard, Gerrard, Ferdinand, Terry), Fabio Capello semble enfin content, enfin prêt à pouvoir faire du neuf, et du neuf compétitif au niveau international. A imaginer tout simplement une suite sereine aux évènements même en cas d’absence de ses têtes d’affiche. Pour sa première titularisation, Jack Wilshere s’est installé dans le cœur du sélectionneur aux lunettes parfaites – « il me rappelle les meilleurs joueurs que j’ai entraîné comme Maldini, Raul et Baresi » . Même blessé depuis septembre, et pour une longue période (retour estimé à fin février), Wilshere sera sans doute un des premiers noms couchés par Capello sur la liste des 23 à partir en excursion dans l’Est européen cet été. Quand bien même. Gareth Barry et Scott Parker ont réussi à assurer les intérims (jouer sans Lampard, ou jouer sans Gerrard, ou jouer sans Wilshere, ou jouer sans les trois). Le joueur de Tottenham est d’ailleurs fortement pressenti au rôle de capitaine, en fonction des développements de l’affaire John Terry, sachant qu’on ne serait pas surpris qu’une nouvelle casserole vienne coller au train de JT d’ici à juin 2012.

Sur la ligne arrière, le duo Terry-Ferdinand s’inscrit de plus en plus en pointillé, Lescott ayant fait son trou, comme une suite logique à ses performances avec City. Gary Cahill (Bolton) et Jagielka (bien meilleur dans l’axe qu’à droite, cf Angleterre-France, novembre 2010) ont assuré alors que le mutant Phil Jones se paie le luxe de pouvoir prétendre à une place dans l’axe, sur la droite voire au milieu de terrain. Sur les côtés, les postes sont tous doublés voire un peu plus. Ashley Cole et Baines, sauf surprise, s’occuperont de la gauche, Glen Johnson et Micah Richards, qui n’est étrangement que numéro 2 dans la hiérarchie de Capello, de la droite. Les deux derniers matches amicaux ont même révélé un petit nouveau, Kyle Walker, déjà prometteur à Villa la saison dernière, excellent à Tottenham cette saison, qui a fait de l’aile droite sa chose contre la Suède mardi soir (1-0) . Et Smalling peut éventuellement jouer le dépanneur, si Ferguson poursuit à l’aligner dans le couloir droit à United. En gros, sauf blessures en cascade, l’Angleterre n’ira pas se trimbaler dans une compétition majeure, comme en Afrique du Sud, avec un Matthew Upson par exemple. Au milieu et chez les ailiers offensifs, l’activité des Downing, Milner, Walcott, Ashley Young ou Adam Johnson nourrissent l’optimisme et des espoirs de vitesse. Jack Rodwell (Everton) dans un registre plus reculé est même venu s’ajouter à la liste des postulants depuis ses deux belles premières copies contre l’Espagne (remplaçant) et la Suède (titulaire). Si ça peut éviter un Huddlestone, tout le monde est gagnant.
L’épine Rooney

Reste deux épines, qui empêchent aujourd’hui les fans britons d’avoir un sourire ultra-bright. La première s’appelle évidemment Wayne Rooney. Suspendu pour la phase de poule de l’Euro (verdict définitif le 9 décembre), il a forcé Capello à penser une nouvelle dynamique offensive, une solution de repli alors qu’il avait réussi à poser jusque-là un système préférentiel (4231). Darren Bent, même s’il est un pointeur hors-pair, n’est apparemment pas indiscutable. En tout cas pas suffisamment vu que les Anglais se sont farci ce vilain Bobby Zamora contre la Suède, un Andy Carroll trentenaire en moins bien, sans queue de cheval, en moins cher aussi et avec un cuissard. Heureusement pour le plaisir des yeux, le joueur de Fulham s’est manqué contre les blonds et laisse donc toujours la porte ouverte aux solutions beaucoup plus sexy et fraîches que sont Sturridge (première cape contre les Suédois) et Welbeck porté en haute estime par Capello. La deuxième épine est à rechercher dans les buts. Pourtant, les Anglais avaient enfin trouvé leur portier. Joe Hart fait l’unanimité dans les bois, bon dans les réflexes, sur sa ligne, dans les airs, à l’aise avec ses mains comme ses pieds, soit une perle plutôt rare sur l’île ces derniers temps. Seulement, toute l’Angleterre prie qu’il ne lui arrive rien. Car Capello manque clairement de profondeur de banc : les doublures s’appelleront vraisemblablement Robert Green, le plus traumatisé des traumatisés d’Afrique du Sud, qui « s’entretient » en deuxième div’ anglaise, et Scott Carson, gardien de Bursaspor, qui profite du néant national au poste et de la retraite anticipée du pétochard Ben Foster (il veut ménager son dos pour son club, uniquement).
Finalement, sur ces vingt dernières années à bien y réfléchir – on retire l’Euro 2004 de notre mémoire collective – tous les vainqueurs des grandes compétitions internationales ont réuni trois ingrédients : un gardien de but de très haut niveau (de Schmeichel en 1992 à San Iker en 2010), un gros caractère et un joueur de classe mondiale. L’Angleterre n’est aujourd’hui pas très loin de réunir ces trois composantes. De plus en plus délestée des flippés de la sélection (première compétition sans Beckham et une forte probabilité de vir Lampard, Gerrard et Ferdinand rester à la maison cet été), la sélection anglaise s’est rachetée un caractère, et plaît de nouveau, dans l’esprit tout au moins, à ses supporters. Elle possède son excellent dernier rempart, Hart, et son joueur de classe mondiale, Rooney. Mais elle débutera la compétition ukraino-polonaise sans Wayne justement. Une situation qui incite clairement l’opinion publique anglaise à mesurer ses ambitions. Passons le premier tour et ensuite on avise. Tout ça, avec Capello. Un exploit. Comme une révolution.

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Par Ronan Boscher

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