- C1
- 8es
- PSG-Borussia Dortmund
Le Karma Saint-Germain
Le PSG joue le match le plus important de sa saison mercredi contre Dortmund au Parc des Princes. Un stade qui sera fermé, à huis clos, pour cause de coronavirus. Une nouvelle étape dans la longue liste de poisse qui touche le PSG en C1 depuis plusieurs saisons.
Quelle est la probabilité de voir le même club être privé de son meilleur joueur pour une blessure au métatarse deux années de suite, de se faire éliminer à cause de l’absence de VAR puis à cause de cette même VAR deux ans après, de voir son latéral droit insulter publiquement son entraîneur sur Periscope à trois jours d’un huitième de finale aller et de voir son match retour se jouer à huis clos à cause du coronavirus ? Et la liste n’est pas définitive, c’est sans doute ça le pire.
Le Paris-SG réussit l’exploit, en peu de temps, d’aimanter tous les scénarios improbables dans sa quête difficile de la Ligue des champions. Pour la réception du Borussia Dortmund, mercredi, le Parc des Princes sera vide. Fermé. À huis clos. La préfecture de Paris n’a pas perdu de temps et a rapidement communiqué. « En application des mesures annoncées en conseil de défense hier soir, le préfet de police a décidé que le match PSG-Dormtund se déroulera à huis clos. » Une phrase qui n’étonne pas vraiment les suiveurs du PSG, persuadés que le club est construit sur un cimetière indien. Car entre le karma et le PSG, l’union n’a jamais été facile et encore moins depuis l’arrivée de QSI à la tête du club. Comme si l’âme du club s’était alliée avec le diable en acceptant l’argent du Qatar et que, quelque part, il fallait en payer le prix.
Un terreau fertile
Et le PSG, en plus de ses propres démons systémiques – le club a breveté la crise de novembre depuis très longtemps -, s’est adossé à une autre forme de sacerdoce : la poisse. Sinon, comment expliquer cette incapacité à préparer un grand rendez-vous européen normalement ? Même la réception de Dortmund aura été un long chemin de croix. Thomas Meunier ne savait pas qu’il était sous la menace d’une suspension au match aller, Verratti a fait du Verratti, Thiago Silva s’est pété la cuisse et fait tout pour revenir avant mercredi, Neymar n’est pas un adepte de Bernard Canetti et de sa méthode « Comme j’aime » , le match contre Strasbourg, qui devait servir de répétition générale avant Dortmund, a été annulé à cause du coronavirus. D’ailleurs, les joueurs parisiens ont appris ce report… une fois arrivés à leur hôtel strasbourgeois. Une question de mauvais timing. Encore et toujours.
Car le PSG rate toujours ses rendez-vous avec l’histoire de la C1 depuis que QSI a remis le club de la capitale sur la scène européenne. Une remontée de chaussettes de Lionel Messi qui fait reculer le bloc parisien de 20 mètres en 2013, le tibia de Demba Ba en 2014, David Luiz qui se soigne trop vite, et forcément mal, en 2015, le 3-5-2 de City en 2016, la remontada en 2017 et puis les deux métatarses de Neymar, le retour de Manchester United avec la légende qui veut que Buffon ait joué au détriment d’Areola car le Français est arrivé en retard au Parc des Princes… à cause des bouchons parisiens. Bref, on pourrait en écrire des tonnes sur l’autoroute de la poisse sur laquelle le PSG semble rouler depuis 2013. Alors certains se disent, chaque année, que ça ne peut pas être pire que la précédente et pourtant… Et si pour une fois, dans toute cette poisse imprévisible, le PSG s’en sortait ? Car après tout, quoi de plus triste et symbolique d’un club poissard que de réussir à enfin passer un tour de C1 dans un stade vide, pour ensuite voir la compétition s’arrêter pour cause de coronavirus ?
Par Mathieu Faure