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Le jour où vous avez vaincu vos plus grandes peurs

Par Arthur Jeanne

On a tous, un jour ou l’autre, eu la peur au ventre au moment d'entrer sur un terrain avant un match. Peur de l’adversaire, peur de la blessure, peur de la pression... Ou tout simplement une peur de supporter devant une rencontre de son club de cœur. Nous avons sélectionné cinq témoignages de lecteurs de sofoot.com qui racontent bien cette sensation et la façon dont on se surpasse.

#1 - Pierre

Pierre et la peur du Stade de Reims

ACTE 1 : 1000 pattes

Cette histoire débute lors d’un tournoi U15 au printemps, pas très loin de la ville de Reims, le tournoi des « 1000 pattes » . Ce tournoi réunit de nombreuses équipes, certaines prestigieuses (le Stade de Reims, la Juventus etc.) et d’autres composées de 11 bras cassés comme celle dans laquelle j’évoluais à l’époque. On mélange l’élite avec la plèbe !
On entame le tournoi sereinement, parfois plus occupés à manger des merguez ou des glaces Solero (vous savez, celles avec les billes vertes bien chimiques qui vous détruisaient le ventre). On passe le premier tour sans embûches, prêts à en découdre en seizièmes.
Et là PAF ! On tombe contre le Stade de Reims, l’un des cadors du tournoi. Quelle poisse !
Les jambes flagellent rien qu’en voyant l’équipement des joueurs « du Stade » . Le match est un massacre, 3-0 en 15 minutes et les matchs ne durent… que 15 minutes. Finalement, ce n’est peut-être pas une si mauvaise chose.

ACTE 2 : Challenge Orange

Quelques mois après, on se retrouve en demi-finales du challenge Orange. Hasard des choses, on tombe contre… le Stade de Reims ! « Bordel, mais encore eux !? » Arrive le D-DAY. L’atmosphère est lourde, les regards fuyants. On se remémore tous le match d’il y a 3 mois. On a les jambes qui tremblent un peu, mais on se change les idées en se racontant des vannes. Le duel commence ! Nous sommes au coude-à-coude avec le Stade de Reims, quand je rate lamentablement un un-contre-un décisif. Ma frappe termine dans un panneau publicitaire MacDo. Je dois aller rechercher le ballon alors que juste derrière se trouve le kop du Stade de Reims. Nous sommes éliminés, le Stade de Reims jouera la finale du tournoi Orange à Bordeaux. Caramba, encore raté !

ACTE 3 : BUS MOURINHESQUE

La saison va se terminer, il nous reste tout de même un objectif ultime, la coupe départementale. On s’est hissés jusqu’en finale, et inutile de vous dire qui nous allons retrouver en finale… le Stade de Reims ! Nous avions pourtant un de nos dirigeants dont le surnom était DD. Pas suffisant pour avoir de la chance… Jour-J, le match va débuter. On se dit que l’on va se faire ouvrir comme une bouteille de champagne par un Champenois. Pourtant, le miracle se produit. On joue façon catenaccio et on arrache le nul à la fin du temps réglementaire. Un exploit ! Arrive alors le moment fatidique, la sentence finale, la séance de tirs au but ! Le coach désigne les tireurs, il y a quelques volontaires et je me porte moi-même volontaire pour tirer en 5e. Arrive mon tour. Je m’avance donc vers le point de penalty avec la peur au ventre, mais tout de même totalement déterminé. Résultat, je marque, et le joueur du Stade de Reims après moi le loupe : VICTOIRE, enfin ! S’ensuit une scène de liesse indescriptible, on laisse la peur au vestiaire et on ramène la coupe à la maison !

#2 - Lucas

Lucas et la peur d’être nul au but

Casper, c’est ainsi qu’on m’appelait quand j’avais 11 ans et que j’étais gardien de but de l’équipe B d’un club quelconque de Normandie. Ce surnom, je le devais à ma caractéristique principale : on pouvait me passer à travers, comme le fantôme. Une passoire, quoi.
En réalité, je n’étais pas mauvais sur sa ligne, mais alors dès qu’il s’agissait de sortir dans les pieds ou dans les airs sur un centre ou un corner, il n’y avait plus personne. Et puis la balle était passée une ou deux fois sous le pied sur une passe en retrait ou entre les gants sur un tir anodin. Casper, encore.
Le football, pour moi, c’était beaucoup d’amour. L’amour qui me faisait aller à tous les entraînements et matchs, à faire des heures de route pour aller jouer sur un terrain en pente sans filet dans les buts. Mais la peur surtout : le stress du ballon qui arrive, la peur de mal faire et décevoir tes coéquipiers, la peur terrible de l’échec et le soulagement, parfois, d’être remplaçant pour éviter cette peur.
Et puis un jour, l’équipe A du club doit disputer un tournoi, il n’y aucun gardien disponible. On me demande de prendre le relais. Excitation ? Accomplissement d’un rêve ? Non, cette fichue peur bien sûr.
Mais j’y suis allé à ce tournoi. J’ai joué. Tous les matchs. Phase de poules, quarts, demies, finale ! Oui, finale ! Une finale où j’ai arrêté autant de tirs au but que Lloris dans toute sa carrière. Bon d’accord, les adversaires avaient tous tiré au milieu et j’avais la fâcheuse tendance de ne pas plonger, mais quand même ! J’avais gagné ce p***** de tournoi. J’ai pu rentrer chez moi, manger mon bol de céréales devant les Minikeums, vidé, soulagé, heureux d’avoir survécu.
Et puis ça a recommencé. Un tournoi, encore avec l’équipe A. La peur toujours. Mais quand il a fallu y aller, j’y suis allé. En demi-finales, j’ai sorti une horizontale sur un face-à-face qui semblait perdu d’avance. Et puis la finale. Nouvelle victoire. Champion, mes frères ! Champion Casper.

#3 - Léo

Léo et le fameux match de la peur

Nous sommes le 22 mai 2015. Mon club de cœur, Valenciennes, alors 16e de L2, affronte le Gazélec Ajaccio à domicile lors de la dernière journée. La victoire est impérative pour éviter la relégation. Comble de malchance, notre gardien est blessé et de nombreux titulaires habituels absents. Nous devons aligner une équipe qui comporte 6 joueurs de 20 ans ou moins… Nos craintes se confirment, Valenciennes est dominé dès le début du match. Pire, le VAFC encaisse un but à la demi-heure de jeu par Kévin Mayi. Nous sommes alors en National. Impuissants, nous voyons les vagues corses défiler devant notre but. Mayi, encore lui, se joue de notre défense et déclenche une frappe des 30 mètres qui touche la barre. OUF ! Sauf que le ballon revient sur un attaquant du Gazélec, seul face au but. C’est fini, on est morts, voici le sentiment général à cet instant. Sauf que miracle, l’attaquant qui reprend de volée est… Grégory Pujol, la légende et idole de Valenciennes. Impossible pour lui de condamner son club, il rate l’immanquable et ne semble pas dépité de son échec (chez nous on sait tous qu’il l’a fait exprès et c’est aussi pour ça qu’on l’aime).
La mi-temps est sifflée. En tribunes, les 15 minutes semblent interminables, chacun dans sa tête imagine le scénario rêvé, ou le scénario cauchemardesque… Quand le match reprend, Valenciennes est métamorphosé. Nous égalisons à l’heure de jeu par le jeune Pierre Slidja. À l’heure de jeu, Isaac Mbenza, 18 ans à l’époque, surgit et marque son premier but en professionnel. Le club est sauvé ! Alleluia !

#4 - Maxime

Maxime et l’ambiance qui fout les jetons

Pour ma première saison en senior dans mon club de Coutances (50) qui évoluait à l’époque en DH, nous nous déplaçons à la JS Flérienne pour un 4e tour de la Coupe de France. La JS Flérienne, le deuxième club de la ville de Flers (61), est un club de quartier réputé pour être dissous régulièrement à cause de problèmes extra sportifs. Résultat, il doit à chaque fois repartir de l’échelon le plus bas. La JS joue cette année-là en 1re division de District et est intraitable à domicile. L’ambiance est spéciale… Entre les mini-motos qui tournent sur le terrain d’à côté et les insultes qui fusent, l’ambiance fait peur. Nous sommes tenus en échec dans un match très fermé et sans but. En fin de match, les locaux cherchent à gagner du temps. Je récupère un ballon à 25m du but et je vois un adversaire au sol. Mes coéquipiers et mon coach me disent de jouer. Je joue. Je me fais incendier par les adversaires qui ne défendent plus franchement pour récupérer le ballon. Je crochète un premier, et un deuxième arrive en taclant au niveau des genoux ! Je l’évite en passant le ballon sous lui. Je me retrouve dans la surface où je choisis de centrer en retrait, c’est contré et je regarde le ballon sortir en corner. Quand je me retourne, je vois 3 ou 4 joueurs venir me mettre le plus gros coup de pression que je n’ai jamais subi lors d’un match de football. Mes coéquipiers et l’arbitre viennent calmer le jeu. Le match se termine par une difficile victoire 1-0 en prolongation sur mon seul et unique but de la saison ! Le moment où on quitte le stade est aussi chaud parce que nos adversaires nous attendent sur le parking. C’est électrique, mais on finit par rentrer dans notre mini bus sans problème. Et avec la victoire.

#5 - Julien

Julien et la pression paternelle

Gamin, je jouais au CO Savigny-sur-Orge (91). Je n’ai jamais été un bon joueur, j’étais le gros bourrin qui, quand il recevait le ballon, mettait une grosse mine dedans. J’avais un corps atypique pour un footballeur. Grand et costaud, mais nul de la tête ! J’étais un mini Jonah Lomu qui jouait arrière droit. Ma plus grande peur était de voir mon père, sur la touche à tous les matchs. Il passait son temps à me gueuler dessus. Cela me desservait clairement.
Et un jour miracle ! Mon père a arrêté de m’accompagner aux matchs et j’ai progressé… Je suis parti jouer au FC Morangis Chilly, j’ai joué 9. Malgré ma taille et mon poids à 15 ans (1,80m, 90kg) je courais vite et j’avais une frappe lourde que je cadrais quasiment tout le temps. C’est simple : j’étais le plus gros qui m’occupait de dévier les ballons et de fatiguer les défenseurs avec un peu de vice. Un jour, notre gardien de but s’est blessé lors d’un match et je l’ai remplacé au pied levé. Il restait 15 matchs à disputer dans la saison. Bilan ? 2 buts encaissés en 15 matchs, 4 passes décisives et 2 buts sur dégagement ! Nous sommes allés en finale de la Coupe de l’Essonne. Moralité : si tu es nul toi aussi, ne laisse personne te faire peur, qu’il soit ton coach ou ton père !

Par Arthur Jeanne

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