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Le jour où Tavlarídis a joué pour Arsenal
Ce mardi soir, Arsenal affronte l'Olympiakos en Ligue des champions. L'occasion de se pencher sur le seul joueur grec à avoir porté le maillot des Gunners : Stathis Tavlarídis. L'ancien joueur du LOSC et de l'ASSE n'a disputé qu'un seul match de Premier League avec les Canonniers en trois ans à Highbury. C'était le 1er mai 2003 et il n'a joué que quinze minutes.
75e minute, Arsenal affronte Southampton pour le compte de la 37e journée. Arsène Wenger va enfin jeter Efstáthios Tavlarídis dans le grand bain. Les Gunners sont d’ores et déjà assurés de finir deuxième du championnat, loin derrière Manchester United, loin devant Newcastle et Chelsea. Et surtout, les Gunners mènent 6-1 depuis bientôt trente minutes. En effet, le match a été une formalité. Un gros coup d’accélérateur en première mi-temps et l’affaire est dans le sac. Dès la 9e minute, Robert Pirès profite d’un gros travail du capitaine Ray Parlour pour glisser le ballon dans le but vide. L’avalanche de buts ne fait que commencer. Jermaine Pennant, qui bénéficie du turn-over de Wenger pour obtenir sa première titularisation en championnat, claque un triplé en dix minutes. Deux frappes croisées du droit petit filet opposé et une tête de renard dans le but vide. Pendant ce temps-là, Pirès a eu le temps d’en planter un deuxième au terme d’une action collective de grande classe. Jo Tessem a beau réduire la marque, le mal est fait pour les Saints. Arsenal mène 5-1 à la pause. Au retour des vestiaires, Pirès se permet un dernier frisson et balance tranquillement un lob de 30 mètres.
Trop de concurrence
Du coup, après deux ans à cirer le banc et à faire quelques apparitions par-ci par-là lors des premiers tours de League Cup, ça y est. Stathis Tavlarídis va disputer ses premières minutes en Premier League. Il tape dans les mains d’Oleg Luzhny et claque ses premières foulées sur la pelouse de Highbury. En quinze minutes, le Grec n’a rien à faire. Quelques passes à Igor Stepanovs, son coéquipier de la défense centrale, et puis c’est tout. Il pourra reprendre la place qui lui est due au prochain match : les tribunes. Pourtant, tout avait bien commencé pour le très robuste défenseur grec. Aligné dès ses 17 ans avec son club formateur de l’Iraklis Salonique, Stathis tape dans l’œil d’Arsène Wenger alors qu’il n’a que 21 ans, lors d’un match entre les équipes des -21 ans de Grèce et d’Angleterre. Dix jours de mise à l’essai avec les Gunners où il impressionne tout le monde, et voilà la première recrue grecque des Canonniers, avec un contrat de quatre ans à la clef.
Sauf que Stathis n’a pas l’air taillé mentalement pour s’imposer aussi tôt dans un club de cette stature. Ses débuts sont catastrophiques puisqu’il commence par une défaite 4-0 contre Blackburn en cinquième tour de League Cup le 11 décembre 2001. De quoi refroidir Arsène Wenger. Le défenseur central grec semble impressionné par le CV de ses partenaires. « Jouer contre Thierry Henry, c’est très difficile parce que, pour moi, c’est le meilleur joueur du monde. Quand on se retrouve en face de lui dans le jeu, on a un peu peur parce qu’il est tellement rapide, tellement bon ballon au pied… Quand on joue contre lui, on essaie de rester loin parce qu’il est très difficile à marquer » , explique-t-il dans une interview à Maxifoot en partant de Londres. Une attitude de fanboy qui lui a sûrement desservi. Parce que Sol Campbell et Kolo Touré à l’entraînement, ils ne restaient pas loin de Thierry Henry.
Gros, gros problème de timing
Du coup, après cette 37e journée de championnat, Tavlarídis ne portera plus jamais le maillot d’Arsenal. Même pas une semaine plus tard, encore contre Southampton, en finale de la FA Cup. Une première ligne de palmarès qui passe sous le nez du défenseur grec. Ensuite, Stathis Tavlarídis enchaîne les problèmes de timing. Lors de la saison 2003-2004, il part en prêt à Portsmouth, puis à Lille pour gagner du temps de jeu et se refaire une place dans les plans d’Otto Rehhagel en sélection nationale. Pendant ce temps-là, Arsenal remporte la Premier League sans perdre aucun match. Le Grec ne fait donc pas partie des Invincibles et laisse filer un titre de champion d’Angleterre. Dommage, surtout que Stathis n’a pas eu le temps de convaincre le sélectionneur de la Grèce, qui part gagner l’Euro 2004 sans lui. Dur. Malgré une carrière honorable en Ligue 1 derrière avec Lille, puis Saint-Étienne, Tavlarídis n’aura finalement eu que ces quinze petites minutes de gloire au très, très haut niveau.
Par Kevin Charnay