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Le jour où Payet a régalé pour son premier match à l’OM
Ce soir, Dimitri Payet devrait faire sa première apparition sous le maillot marseillais en championnat depuis son retour. Mais sa vraie première fois avec l’OM, c’était le 11 août 2013. Flashback sur un dépucelage plus que réussi.
11 août 2013. La pression monte dans le couloir du Roudourou, surtout pour les visiteurs. À l’heure de disputer leur premier match de Ligue 1 de la saison, les Marseillais arrivent avec quasiment aucune garantie acquise durant la préparation. Avec quatre défaites en cinq matchs amicaux, les hommes d’Élie Baup, solides, mais ternes dauphins du PSG la saison passée, sont loin d’avoir fait le plein de confiance. Pour Dimitri Payet, l’atmosphère est sûrement encore un petit peu plus pesante. Meilleur joueur de la pré-saison, il a délivré deux passes décisives lors du test contre la Sampdoria, mais n’a toujours pas trouvé le chemin des filets. Mais surtout, Payet, avec son transfert à plus de dix millions d’euros, ses douze buts et ses dix-huit offrandes sous le maillot du LOSC la saison précédente, a un statut particulier. Celui du joueur qui doit permettre à l’OM de mieux jouer au football. Sauf que le Réunionnais a beau avoir vingt-six ans, il n’a jamais enchaîné deux grosses saisons d’affilée. C’est dans ce contexte qu’il entre sur la pelouse du Roudourou, pour disputer son premier match officiel sous les couleurs phocéennes.
Doublé en dix minutes
En face, le promu guingampais a une dégaine de sparring-partner idéal pour un début de saison. Dès la deuxième minute de jeu, André-Pierre Gignac permet à ses coéquipiers de souffler d’entrée, en ouvrant le score. À l’affût de la frappe d’André Ayew repoussée par Mamadou Samassa, il n’a plus qu’à pousser la balle au fond des filets. Parfait pour libérer tout le monde, y compris Dimitri Payet. À peine deux minutes plus tard, la nouvelle recrue marseillaise profite d’un centre mal repoussé d’Ayew pour passer devant Reynald Lemaître et ajuster le portier breton du plat du pied gauche. Quelques instants plus tard, il est à l’origine et à la conclusion de l’action pour planter le troisième but, sous la barre de Samassa. Au bout d’un quart d’heure de jeu, l’OM mène 3-0. Le plus dur est fait, l’ancien Lillois peut avoir le sourire et se lâcher complètement dans le jeu. Distributeur, dribbleur, percutant, il est à deux doigts d’offrir le but du 4-0 à Valbuena juste avant la pause, mais Petit Vélo croise trop sa frappe. « C’est très difficile de défendre sur lui. Il dézone beaucoup, il a les deux pieds, une bonne qualité de centre, et la capacité à repiquer dans l’axe pour frapper. Il n’a pas un jeu stéréotypé, il ne fait pas toujours la même chose parce qu’il est complet. Donc il peut te surprendre sur chaque duel » , explique Reynald Lemaître, son adversaire direct ce soir-là.
Des petites largesses défensives
En deuxième période, Marseille et Payet reviennent sur le terrain avec le sentiment du devoir accompli, et le luxe de pouvoir se contenter de gérer. Surtout que Guingamp est assez maladroit devant le but, à l’image de Yatabaré qui manque son penalty face à Steve Mandanda. Embêté par un carton jaune récolté tôt dans la partie, Payet ne défend pas comme un affamé dans son couloir droit. « S’il devait avoir un point faible, c’est celui-ci. Il fait partie des joueurs qui n’aiment pas trop défendre. Surtout à l’époque, il était plus jeune, et je pense qu’il faisait moins d’efforts dans le repli qu’aujourd’hui. Alors, tu peux avoir deux ou trois bonnes situations pour le contrer dans son dos » , se rappelle Lemaître. Et la suite du match lui donne raison. À un quart d’heure du terme, le latéral gauche guingampais déborde un Dimitri Payet peu combatif, et après une bourde de Nicolas Nkoulou, délivre une passe décisive à Mustapha Yatabaré. Peu importe, le nouveau Marseillais a réussi son match, et peut sortir tranquillement à la 81e minute sous les applaudissements du staff. À moins que cette ovation n’ait en fait été destinée à l’entrée en jeu de Morgan Amalfitano.
Par Kevin Charnay