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Le jour où Manchester City a collé un triple triplé à Huddersfield

Par Julien Duez
Le jour où Manchester City a collé un triple triplé à Huddersfield

Le 7 novembre 1987, Manchester City, alors pensionnaire de D2 anglaise, reçoit Huddersfield pour un match en apparence banal. Un match qui allait pourtant entrer dans l’histoire des deux clubs.

Pour les récents suiveurs de Manchester City n’ayant pas jugé utile de s’informer du passé de leur club de cœur, il convient parfois de rappeler que les Skyblues n’ont pas toujours trusté le haut du tableau en Premier League. Historiquement, et bien que considéré comme l’équipe la plus populaire auprès des « vrais » Mancuniens, City est un club qui a longtemps vécu dans l’ombre de son voisin de United. Les Red Devils ont même souvent été le seul représentant de la ville dans l’élite, jusqu’à ce que leurs rivaux s’y installent définitivement en 2002. Auparavant, les Citizens étaient abonnés à un ascenseur qui pouvait parfois descendre jusqu’au troisième niveau de la pyramide du football anglais. Quitte à parfois y écrire de petits morceaux de leur longue histoire.

Du pub à la mission impossible

Retour en 1987. Pas si loin en arrière que ça mine de rien, même si l’on parle d’un temps où le programme de match coûtait encore 60 pences. City vient d’être relégué en Championship, et l’entraîneur Mel Machin s’est fixé la remontée immédiate comme objectif. Mais très vite, ses hommes s’enlisent dans le ventre mou du classement et la concurrence de clubs comme Millwall, Aston Villa ou Middlesbrough s’avère injouable. Plus bas dans le tableau, beaucoup plus bas même, un autre club du nord de l’Angleterre lutte quant à lui pour ne pas descendre : Huddersfield. Après dix matchs sans victoire, le manager Steve Smith est remercié, et la direction se charge de débaucher un certain Malcolm Macdonald.

Retraité des bancs de touche après quatre ans passés à Fulham, cet ancien attaquant a trouvé son bonheur en reprenant un pub. Mais l’appel du coaching est trop tentant, et Macdonald accepte de relever le défi. « J’ai donné 24 heures aux joueurs pour qu’ils réfléchissent à quel point ils voulaient jouer en première division, confiait-il à la presse lors de son intronisation. Il y a un potentiel énorme ici, et mon objectif est de bâtir une super équipe. » Pari quasiment tenu puisque après quatre nouvelles défaites consécutives, Huddersfield décroche enfin son premier succès face à Millwall. Une aurore nouvelle grandirait-elle à l’horizon ?

C’est en tout cas ce que les supporters des Terriers commencent à imaginer. Au moment de débarquer à Maine Road pour y défier Manchester City par un brumeux après-midi de novembre, le consultant télé Frank Worthington parie même une livre sterling que son ancien club rentrera à la maison avec les trois points. Il y a de quoi être optimiste en effet : Imre Varadi, manque à l’appel et en lieu et place du meilleur buteur des Citizens, Mel Machin aligne un certain Tony Adcock. Acheté 15 000 livres à Colchester lors du mercato, Adcock n’a pas encore eu l’occasion de faire ses preuves. Et même si les 19 583 spectateurs présents ce jour-là n’attendent rien de particulier depuis que leurs espoirs de remontée se sont envolés, ils ne savent pas encore qu’une sacrée surprise les attend.

Chacun son record, chacun son destin

La première surprise, c’est que les visiteurs dominent leur sujet. « On a même tellement bien démarré dans le premier quart d’heure qu’on aurait pu en marquer deux », reconnaissait Malcolm Macdonald après la rencontre. Manque de bol, il ne faut que douze minutes à Neil McNab pour ouvrir la marque en faveur des Mancuniens. « Contre le cours du jeu. Ensuite, ils se sont effondrés. » Les mots, recueillis par le Guardian en 2009, sont de Tony Adcock, qui fait le break douze autres minutes plus tard. Avant que ses coéquipiers Paul Stewart et David White ne portent la marque à 4-0, au moment où l’arbitre renvoie tout le monde au vestiaire.

De quoi temporiser le second acte ? Que nenni. Maine Road est en ébullition et le novice Adcock complète le premier triplé de sa vie à la 68e minute. La doublette Stewart-White se montre également sans pitié en en plantant deux de plus chacun, dont trois dans les dix dernières minutes. Beau joueur, le public local portera en triomphe Andy May, un ancien de la maison skyblue qui réduira la marque sur penalty dans les tout derniers instants et sauvera l’honneur de Huddersfield. L’honneur seulement, car ce jour-là, les Terriers concèdent la plus lourde défaite de leur histoire (10-1 donc), tandis que les Mancuniens scellent leur victoire avec le plus grand écart de buts depuis un 11-3 infligé à Lincoln City en… 1895 !

Au coup de sifflet final, une question taraude les esprits : puisque trois joueurs ont chacun inscrit un triplé, qui récupérera le ballon du match ? « Je l’ai eu en main pendant vingt minutes, mais le club a ensuite demandé à le garder. En revanche, je ne sais pas s’il est toujours dans l’armoire à trophées », se marre Adcock, qui savourera son petit succès au restaurant avec ses beaux-parents. Petit, car il quittera City à la fin de la saison, n’ayant réussi à ne marquer à nouveau qu’à deux reprises et sans dépasser la quinzaine d’apparitions. Quant à Malcolm Macdonald, il aura sa revanche au match retour (1-0), mais cela n’empêchera pas Huddersfield d’être relégué en D3 ; au terme d’un exercice catastrophique et qui restera – statistiquement – le pire de l’histoire des Terriers : 6 victoires, 28 points pris et 100 buts encaissés. Bien trop pesant pour l’homme, qui prendra la porte au bout de sept mois et ne s’assiéra plus jamais sur un banc de touche. « Les relégations ça s’oublie, pas les défaites record. Et celle de Huddersfield restera à jamais pour ma pomme, déplorait-il dans les colonnes du Mirror en 2017. Mais le plus fou ce jour-là, c’est qu’on a tiré dix-neuf fois et eux, seulement douze ! »

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Par Julien Duez

Photos : DR

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