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Le jour où les frères Hleb ont achevé les Bleus

Par Ugo Bocchi
4 minutes
Le jour où les frères Hleb ont achevé les Bleus

Ce n’est pas tout à fait le même contexte, mais il y a six ans, la France entamait sa campagne des éliminatoires de l’Euro 2012 par un match contre la Biélorussie. Et elle avait perdu. Salement.

« C’est IN-CROY-ABLE ! » Une fois n’est pas coutume, Arsène Wenger coupe Christian Jeanpierre et évacue sa frustration, oralement. La France vient de jouer avec le feu et de se brûler bien comme il le faut, au quatrième degré. Défaite 1-0 au Stade de France face à la Biélorussie, sur le but d’un anonyme presque homonyme de troubles intestinaux, Syarhey Kislyak. Alors, le manager d’Arsenal, après avoir tenté une vanne sur les frères Hleb et avoir pouffé tout seul, se lâche : « Regardez comme ils passent… Comme ils passent sur le côté droit ! Là, on pense qu’il y a hors jeu parce qu’il essaie de donner à son frère, mais qui refuse de jouer là-bas. Et puis là, il passe. » Traduction : les Bleus ne reviendront pas dans ce match, ils sont dans la mouise et n’ont que ce qu’ils méritent face à l’une des plus faibles équipes de leur groupe.

Reconquête avortée

Il faut dire que ce n’est pas vraiment la période la plus faste de l’équipe de France non plus. Elle sort d’un Mondial sud-africain catastrophique et ne sait plus vraiment sur quel pied danser. Pour son premier match en tant quand que sélectionneur – un amical face à la Norvège – et pour asseoir son autorité, Laurent Blanc décide d’abord d’écarter les 23 mondialistes et de lancer certains jeunes comme Ménez, Hoarau ou M’Vila. Avant de revenir un peu sur sa décision suite à la première défaite nordique et de réintégrer certains cadres, dont Lloris, Sagna, Clichy, Diaby ou encore Malouda, pour le premier match des éliminatoires, le 3 septembre 2010, face à la Biélorussie. Pas de doute, cette rencontre est déjà décisive pour l’homme à la touillette « parce qu’elle va conditionner le reste » . Soit le sportif, mais aussi l’image des Bleus, qu’il faut soigner.

Résultat ? La reconquête est en marche, l’accueil de la presse et des supporters au Stade de France laisse entrevoir une possible réconciliation, mais le jeu des Bleus laisse à désirer. Pas d’automatisme, pas de sang-froid, pas de style. La preuve en première période où la purge infligée est digne des pires dimanches après-midi en Ligue 1. Et c’est à peine mieux en seconde, où les fausses occasions, les tirs sans conviction, les corners à la rémoise et autre touches longues se succèdent. Pire que l’animation offensive gauloise, la charnière Mexès-Rami dégage autant de sérénité qu’un puceau, au premier jour du reste de sa vie. Autant dire que cette domination stérile, cette naïveté, ce laxisme se devait d’être puni.

Les démons de Saint-Denis

Chose que les frères Hleb (Aleksandr et Vyacheslav) et Kislyak, à coups d’appels répétés dans le dos de la défense, de courses balle au pied et de jeu en triangle, se décident à accomplir au pire moment possible, à cinq minutes de la fin du temps réglementaire. Les Français – Clichy et sa bourde défensive sur le but, Saha et sa blessure après dix minutes de jeu, Gameiro et sa première sélection – sont sur le cul, abasourdis, fatigués de voir le cauchemar se poursuivre, sans la moindre éclaircie. D’ailleurs, le Stade de France gronde et oublie les bonnes manières de début de rencontre. La seule bonne nouvelle, c’est que Laurent Blanc ne demande personne en mariage et assume : « On n’a pas été très bons. On a été assez lents dans la transmission, face à une équipe qui a très bien défendu et on a manqué de percussion. On ne mérite sans doute pas de perdre, mais on a très mal défendu sur l’action du but. »

Aujourd’hui, de l’eau a coulé sous les ponts. Didier Deschamps sort d’un bon Euro, d’un amical réussi face à l’Italie et n’a plus vraiment à se soucier de quelconques parasites extrasportifs. En face, ce n’est plus vraiment la même équipe de Biélorussie non plus. Plus de frères Hleb, plus d’Arsène Wenger aux commentaires, simplement trois joueurs à surveiller. Le premier jouait à Metz l’année dernière et s’appelle Sergueï Krivets. Le second, c’est Igor Stasevich et il fait actuellement le bonheur du BATE Borisov. Et le troisième a toujours un prénom évoquant de sombres troubles intestinaux et rêverait de renvoyer, encore une fois, la France à ses anciens démons.

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Par Ugo Bocchi

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