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Le jour où le Lille de Puel a fait tomber le grand Lyon

Par Alexandre Pedro
4 minutes
Le jour où le Lille de Puel a fait tomber le grand Lyon

Décembre 2005, Lyon écrase le football français comme jamais. Invaincu depuis 26 matchs en Ligue 1, les Lyonnais chutent à la surprise générale face au Lille de Dumont, Debuchy et Kader Keita. Une victoire qui marque le début de l'ère Puel à Lille.

Avant le divorce, les assiettes qui volent, le conseil de prud’hommes et les indemnités à verser, il y a eu le coup de foudre. Le 16 décembre 2005, Lille vient de battre l’Olympique lyonnais 3-1 à Gerland. Beau joueur, Jean-Michel Aulas rend hommage à son bourreau. « Bravo à Claude Puel qui est un excellent entraîneur et qui fait un travail remarquable avec des moyens moins importants que l’OL. » À l’époque, le club de JMA trône toujours sur le perchoir depuis lequel il surplombe la Ligue 1. Avant la trêve hivernale, les hommes de Gérard Houllier veulent offrir à leurs supporters un dernier récital. « Lyon à l’époque était quasiment imbattable, c’était le PSG de l’époque » , resitue Stéphane Dumont. Le milieu lillois peut enlever le « quasi » . Les Lyonnais n’ont plus connu la défaite en championnat depuis avril (et un revers à Paris) et tournent à une moyenne de 2,5 points par match.

Aulas et la conscience de l’arbitre

Un monde d’écart sépare encore les deux clubs. Puissance à peine émergente, Lille pointe à la 8e place et ne gagne plus à l’extérieur depuis une victoire à Metz lors de la sixième journée. Arrivé un an et demi plus tôt, Claude Puel commence tout juste à imposer son style. « La saison précédente, il avait aligné une série de dix matchs sans victoire et avait failli être viré » , remet en perspective Antoine Placer qui suit le LOSC pour La Voix du Nord. Il avait récupéré des mecs que personne ne connaissait comme Tavlaridis ou Aćimović et qui n’ont rien fait après. Il y avait aussi l’émergence de jeunes joueurs comme Mathieu Debuchy et d’autres dont on sentait qu’ils jouaient au-dessus de leur capacité, à l’image de Dumont ou Tafforeau. Ça correspondait aussi aux six mois où Kader Keita a été joueur de foot. »

Cet assemblage hétéroclite risque de ne pas peser bien lourd face à Juninho, Diarra, Essien Tiago, Govou, Malouda et les autres. Mais Peter Peter Odemwingie (autre trouvaille de Puel) surprend Grégory Coupet dès la 8e minute et les Lillois se disent que le coup est jouable, à l’image de Stéphane Dumont : « C’était le dernier match avant la trêve et les Lyonnais étaient peut-être déjà un peu en vacances. » Les Dogues mordent et prennent à la gorge des Lyonnais plus habitués à être bousculés de la sorte. « Le coach avait insisté sur la nécessité de bien défendre, mais pas trop bas, et d’être très agressif sur le porteur du ballon » , détaille Dumont. Agressif, Jean-Michel Aulas l’est aussi vis-à-vis de l’arbitre de la rencontre. À la mi-temps, il arrête Stéphane Duhamel devant les caméras de Canal + pour lui reprocher ce qu’il estime être un pénalty non sifflé sur Diarra. « M. Aulas, laissez-moi arbitrer en mon âme et conscience » , se défend l’arbitre. « Apparemment, vous n’avez pas bonne conscience » , lui rétorque le président de l’OL.

Le doigt sur la bouche de Debuchy

À la reprise, Lyon assiège les cages de Tony Silva, mais la réussite ne semble pas du côté du leader du championnat. Les Lillois subissent et procèdent par contre. Mathieu Debuchy (encore milieu offensif à l’époque) double la mise à la 62e et s’en va le doigt sur la bouche chambrer le banc lyonnais. Devant tant d’insolence, Gérard Houllier n’en revient pas et prend le geste pour lui. « Dans mes souvenirs, c’était plutôt destiné à Joël Bats(ndlr : l’entraîneur des gardiens) qui branchait pas mal » , croit se souvenir Antoine Placer. Sidney Govou va bien redonner de l’espoir aux Lyonnais (69e), mais Stéphane Dumont assène le coup de grâce dans la foulée. « Je ne pourrais décrire l’action, mais je sais que je marque de la tête au second poteau » , se souvient l’intéressé. Au micro de Canal +, Gérard Houllier ne peut qu’admettre la défaite de son équipe. « Il aurait dû y avoir 7-5. Le spectacle était très débridé, il y a eu un très bon Lille, et nos joueurs clés étaient un peu émoussés. »

Ce faux pas n’empêchera pas l’OL d’être sacré en fin de saison pour une cinquième fois consécutive. Sur la lancée de leur exploit de Gerland, les Lillois, eux, accrochent le wagon pour la Ligue des champions en terminant 3es. Claude Puel le bâtisseur a posé les premières pierres et l’édifice des Dogues commencent à avoir de la gueule. « Ce match nous a permis de nous mettre en lumière, c’était le début d’une belle aventure » , n’a pas oublié Stéphane Dumont. Il aura aussi permis à son entraîneur de taper dans l’œil de Jean-Michel Aulas. Pour le pire et le meilleur.

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