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Le jour où l’ASSE a marché sur l’OM

Par Gaspard Manet
6 minutes
Le jour où l’ASSE a marché sur l’OM

Ce dimanche soir, l'ASSE accueille l'OM dans son antre de Geoffroy-Guichard pour le compte de la 26e journée de Ligue 1. L'occasion est parfaite pour se rappeler ce jour de décembre 1999 où Marseille avait littéralement sombré en terres stéphanoises, avec une défaite 5-1. Retour sur une humiliation.

Dans le Forez, les hivers sont plutôt rudes. À l’approche de Noël, quand le mois de décembre bat son plein, on ne peut pas dire que les Stéphanois soient emmerdés par le soleil et la chaleur. Et pourtant, ce 12 décembre 1999, la ville a connu un sacré coup de chaud. Ce soir-là, à Geoffroy-Guichard, l’ASSE livre un véritable récital face à l’Olympique de Marseille. Score final : 5-1. Plus qu’un simple match, le public stéphanois présent dans les tribunes assiste à une véritable leçon de football. Impeccables du début à la fin et à tous les postes, les Verts n’auront laissé aucune chance à leurs adversaires du soir. Une soirée bouillante qui aura réchauffé le cœur des Stéphanois plus qu’aucune autre chaleur estivale n’aurait pu le faire. Le chaudron n’a jamais aussi bien porté son nom.

« Sur le terrain, on se sentait vraiment au-dessus »

Quand ils débarquent à Saint-Étienne ce jour-là, les Marseillais sont loin d’être sereins. Jusqu’ici, leur saison n’est que souffrance, et Rolland Courbis a récemment payé de son poste la lente agonie de l’équipe. Arrivé depuis peu sur le banc marseillais, Bernard Casoni n’a pas encore réussi à trouver la potion magique pour révolutionner les choses, comme en témoigne la défaite phocéenne, trois jours plus tôt, face au PSV en Ligue des champions (3-0). Cette époque, l’entraîneur marseillais s’en rappelle : « Il y avait un contexte particulier pour nous, on était dans une situation délicate. On ne peut pas dire qu’on avait appréhendé ce match dans les meilleures conditions. Avec nos supporters, c’était particulièrement tendu. » Des supporters à cran, assoiffés de victoire et qui n’ont pas l’intention de regarder leurs préférés jouer les victimes en terres stéphanoises. Seulement voilà, très rapidement, il faut se rendre à l’évidence : les Verts sont dans un jour béni. Ce genre de journée où la chance est tellement présente qu’on se prendrait presque à croire en une puissance divine. Stéphane Pédron, présent sur la pelouse, s’en rappelle encore : « Très vite, on a su que c’était plié. Sur le terrain, on se sentait vraiment au-dessus, c’est d’ailleurs une chose qui arrive très rarement dans une carrière, mais il y a des matchs comme ça, où tout vous réussit, c’est assez incroyable. » Dire que les Stéphanois réalisent un bon début de match est un doux euphémisme. Après seulement cinq minutes de jeu, Alex profite d’un ballon mal négocié par Stéphane Porato pour ouvrir le score. Le match est lancé, déjà. Six minutes plus tard, devant l’apathie marseillaise, Lionel Potillon, brassard autour du bras, ne se fait pas prier pour reprendre victorieusement de la tête un corner de Stéphane Pédron, 2-0 pour l’ASSE. Et on joue seulement la 20e minute, lorsqu’Alex, encore lui, assène déjà le coup de grâce en reprenant du bout du pied un centre de Julien Sablé. 3-0, plus que lancé, le match est déjà plié. En tribunes, les supporters marseillais n’en croient pas leurs yeux, leur équipe n’est qu’un vulgaire sparring partner. Humiliés, ils ont bien l’intention de partager leur peine avec les supporters locaux à coups de boulons et de sièges lancés. L’arbitre de la rencontre, Pascal Garibian, décide d’interrompre le jeu. Un moment dont se rappelle bien Loïc Chévariat, sur le banc stéphanois ce soir-là : « Quand le match a été interrompu pour les incidents entre supporters, le coach, Robert Nouzaret, nous a envoyés, tous les remplaçants, pour tenter de calmer les supporters. Au final, le jeu a repris quelques minutes plus tard. » Et à peine a-t-il repris qu’Alex, décidément intenable, vient s’offrir un triplé d’une somptueuse frappe des 25 mètres. 4-0, nous sommes alors à la 28e minute de jeu. Dépités, les supporters marseillais n’ont plus la force de s’énerver et quittent tout simplement le stade.

« Je revois encore tout le stade scander « Alex ! Alex ! Alex ! » »

4-0, c’est bien sur ce score hallucinant que les deux équipes rentrent aux vestiaires après 45 minutes de démonstration stéphanoise. Dans le vestiaire stéphanois, malgré l’ampleur du résultat, pas question de fanfaronner, comme tient à le souligner Loïc Chévariat : « Avec un coach comme Nouzaret, qu’il y ait 4-0 ou 0-0 à la mi-temps, tu te tais dans les vestiaires, c’est tout. Ce jour-là, bien sûr, les visages étaient moins tendus, mais avec Robert, il fallait que ça reste carré. Il nous a dit qu’il fallait respecter l’adversaire et continuer à jouer comme ça. Et surtout, on ne chambre pas. » Côté marseillais, inutile de préciser que la mi-temps est moins heureuse, même si Bernard Casoni ne s’en souvient pas trop : « Très honnêtement, je ne me rappelle pas du discours dans le vestiaire, c’était il y a trop longtemps. Mais c’est vrai que c’est le genre de situation où l’on se sent impuissant, il n’y a pas grand-chose à dire, on veut juste limiter la casse. » De toute façon, l’OM est sonné, le réveil est impossible. Quinze ans plus tard, Stéphane Pédron revoit encore le visage abattu de ses adversaires : « Les Marseillais étaient dépités, hagards. Ce n’était pas évident à gérer pour eux, tout joueur a connu ce genre de match où tout réussit à l’équipe adverse, et vous, à l’inverse, vous êtes incapables de faire quoi que ce soit. » Sur la pelouse, les Verts appliquent à la lettre les conseils de leur coach en continuant leur démonstration, et Alex ne tremble pas face à Porato (62e) pour inscrire son quatrième but de la soirée. Une performance gargantuesque pour le prodige brésilien que le Chaudron ne manquera de saluer à la sortie du joueur à vingt minutes de la fin, remplacé par Chévariat : « Quand j’ai remplacé Alex, c’était un moment magique. L’ovation que lui a faite le Chaudron était absolument fantastique. Je revois encore tout le stade scander « Alex ! Alex ! Alex ! » C’était juste exceptionnel, vraiment impressionnant. Pour tout dire, même moi j’en avais la chair de poule. » En toute fin de match, Stéphane Dalmat parvient à réduire le score, difficile pourtant de parler d’honneur sauvé. Le mal est trop profond. Pour éviter les ennuis avec ses supporters, l’équipe marseillaise passera même la nuit dans le Forez, histoire de se donner un peu de temps. Les Stéphanois, eux, sont loin de tout ça et savourent encore cette performance incroyable. Une performance collective de haute volée qui vaudra d’ailleurs à dix des titulaires une place dans l’équipe type de L’Équipe le lendemain. Stéphane Pédron s’en rappelle encore : « Je me souviens que le lendemain dansL’Équipe, dans le onze type de la journée, on était 10 à y être, ce qui est quand même fou. » Et pour Loïc Chévariat, ces présences étaient loin d’être volées : « On était vraiment sur une autre planète ce soir-là. C’est simple, on réussissait tout ce que l’on entreprenait, tous les gars ont été exceptionnels. Honnêtement, c’est le plus beau match auquel j’ai participé de ma vie. » Tout est une question de point de vue, après tout.

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