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Le jour où la Roma a perdu son 4e Scudetto

Par Valentin Pauluzzi
5 minutes
Le jour où la Roma a perdu son 4e Scudetto

Si près, si loin. Une formule récurrente dans l'histoire de la Roma. Le 25 avril 2010, elle s'incline 2-1 à domicile face à la Sampdoria et dit adieu au Scudetto après être pourtant passée devant l'Inter à quelques journées de la fin du championnat.

D’aucuns diront que c’est ce qui fait la beauté de la Roma, son romantisme fait de cruelles désillusions. Les supporters giallorossi se passeraient bien de cette réputation. Depuis le troisième Scudetto de l’histoire du club remporté par la bande à Capello en 2001, la Roma est passée souvent proche d’un quatrième titre. Cinq deuxièmes places ont été cumulées durant ce laps de temps, plus une sixième sur tapis vert en 2006 et peut-être la septième en arrivage. Lors de la saison 2007-08, elle a même été virtuellement championne à la dernière journée, le temps de 58 minutes. Toutefois, elle n’avait jamais pris la tête du classement lors des dernières semaines de compétition. Ce fut en revanche le cas en 2010, après une superbe remontée aux dépens de l’Inter. Mais un seul faux pas aura suffi pour foutre le rêve en l’air. Un rêve devenu cauchemar.

Le meilleur match de la Roma de Ranieri

On pourrait croire que Marco Cassetti a tourné la page. Âgé de 37 ans, l’ancien défenseur de la Roma finit sa belle carrière en 3e division à Côme. Mais la déception est encore bien présente dans le ton de sa voix : « C’est une blessure qui n’a pas encore cicatrisé, et c’est pareil pour tous les joueurs de l’époque. Cette rencontre, c’est l’une des seules de ma carrière que j’aimerais rejouer. » Le 25 avril 2010, la Roma est en tête du championnat alors qu’il ne reste que quatre journées, elle est passée devant l’Inter deux semaines plus tôt lorsque cette dernière a concédé un nul 2-2 à Florence. « On avait cumulé jusqu’à presque dix points de retard à un moment, on était sur une série de six victoires consécutives et invaincus depuis des mois, le moral était au top » rappelle Cassetti. En face, la Sampdoria aussi est en forme, comme le raconte Franco Semioli, ancien ailier doriano : « Pour nous, c’était un match fondamental dans l’optique d’une qualification en Champions League. On était alors à la lutte avec Palermo, et c’était très serré là aussi. »

Néanmoins, c’est bien la Roma qui en veut le plus. Les Blucerchiati ne voient pas le jour et subissent énormément pendant toute la rencontre. « Sur le papier, cela semblait être le seul match qui pouvait nous poser problème d’ici la fin du championnat. Il fut très bien préparé. Je crois même que c’est la meilleure prestation de la Roma de Ranieri, se remémore Cassetti. On fait une première mi-temps fantastique, but de Totti, penalty refusé, seules les parades miraculeuses de Storari nous empêchent de mener 2-0. » Semioli se souvient effectivement de la déferlante : « Le stade était en feu, la première mi-temps devait finir 4 ou 5-0 pour eux, c’était hallucinant. On aurait dit qu’on affrontait le Real Madrid. On n’a rien compris. C’est notre gardien qui nous a sauvés ce soir-là, il s’est même mis à arrêter les mouches. » 1-0 à la pause et « déjà un air de Scudetto dans les travées de l’Olimpico » .

Deux tirs, deux buts pour la Samp’

Et puis le black-out. À la 53e minute, Giampaolo Pazzini inscrit le but de l’égalisation. « Cassano a décidé de se mettre à jouer et il offre un caviar à Giampaolo » raconte Luciano Zauri, présent aussi côté doriano. La Roma ne se démonte pas pour autant et continue d’attaquer. Mais Storari est toujours aussi héroïque. Et à cinq minutes du terme, Pazzini, encore lui, vient glacer le stadio Olimpico, suite à une superbe action de Mannini sur le côté gauche. 2-1 pour la Samp. Il ne reste alors que cinq minutes plus les arrêts de jeu. « Le public a commencé à se rendre compte que ça tournait mal et ne chantait plus. À un moment donné, on aurait dit que l’on jouait dans un stade vide, on entendait les joueurs se parler, comme dans un amical. C’était surréel. Franchement, je ne dirais pas qu’on se sentait coupables car on jouait gros nous aussi, mais ce n’était pas évident » , raconte Semioli. En face, Cassetti est déjà sorti avant le but du K.O, remplacé par Taddei : « Si vous regardez les highlights, les buts de Pazzini sont les deux seules actions de la Sampdoria. On prend deux pions sur deux demi-erreurs défensives. »

Gros coup de massue pour les joueurs de la Roma qui tentent de réagir, en vain. « C’était désordonné, ils se sont écroulés psychologiquement après le but du 2-1, puis ils ont commencé à perdre les pédales » , narre Zauri qui avoue avoir été plutôt insensible, lui, l’ancien capitaine de la Lazio : « J’ai même vu des Romains pleurer au retour des vestiaires. » C’est le cas de Mexès, sur le banc de touche ce soir-là, et qui fond en larmes. L’Inter s’étant imposée quelques heures plus tôt contre l’Atalanta, la Roma repasse deuxième. « On était très abattus, on savait que les Nerazzurri n’auraient pas fait un second faux pas. C’est ce qui s’est passé, ils gagnent tous les matchs restants, nous aussi d’ailleurs. » Une semaine plus tard, l’Inter se déplace d’ailleurs chez la Lazio dans un stade Olimpico tout acquis à sa cause. « On ne s’attendait pas à un cadeau des Laziali » , lance un Cassetti encore amer. La Roma s’incline aussi en finale de Coupe d’Italie contre l’Inter : « Oui, on a tenu tête à l’équipe du Triplete, mais le dénouement de la saison a été terrible, si bien qu’on enchaîne sur une année difficile alors que l’effectif était quasiment le même. » Si près, si loin…

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