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Le jour où la Ligue des champions a rencontré Neymar
Ce mardi soir, le Paris Saint-Germain ouvre sa saison européenne en allant défier le Celtic. Une équipe que Neymar, la nouvelle tête d'affiche du PSG, connaît très bien. Il y a un peu moins de quatre ans, c'est face aux Écossais qu'il s'est définitivement révélé au niveau européen.
11 décembre 2013. Le FC Barcelone est dans un état de mini-crise. Depuis la blessure de Lionel Messi pile un mois plus tôt face au Betis Séville – l’Argentin est sorti dès la 21e minute à cause d’une déchirure musculaire –, les Blaugrana sont orphelins de leur génie. En quinze jours, les hommes de Tata Martino ont été défaits par l’Ajax Amsterdam (2-1) en Ligue des champions en ayant joué en supériorité numérique pendant une mi-temps, et par l’Athletic Bilbao (1-0) en Liga. Cette fois-ci, le Barça accueille le Celtic en C1 et n’a pas le droit à l’erreur. Jusque-là, l’entraîneur catalan a décidé de faire confiance à Cesc Fàbregas en faux numéro neuf. Cette fois-ci, c’est à Neymar qu’il confie les clefs du camion. Depuis son arrivée de Santos, le jeune Brésilien de 21 ans répond présent, mais n’a toujours pas régné sur un match. En l’absence de Messi, les supporters et la presse catalane le voient bien prendre les choses en main. « À toi de jouer ! » affiche Sport en Une pour accompagner une photo de Neymar, qui n’a alors toujours pas inscrit le moindre but en cinq matchs de Ligue des champions.
Le triplé qui met tout le monde d’accord
Délesté de toute cette pression dès la septième minute et l’ouverture du score rapide de Gerard Piqué, Neymar commence à se libérer. Positionné en pointe, le Brésilien teste les défenseurs adverses en les asphyxiant à coups d’incessantes accélérations. À la 40e minute, le mur écossais finit par céder. Enfin, surtout Efe Ambrose, laissé sur place par un énième coup de rein du Brésilien. Neymar lève alors la tête et adresse un centre à ras de terre parfait pour le but du 2-0 de Pedro. Un altruisme rassurant pour le Camp Nou, qui soupçonnait encore Neymar d’être une otarie, un simple joueur Youtube incapable de se fondre dans l’impressionnant collectif barcelonais. Quatre minutes plus tard, il achève de convaincre les sceptiques en inscrivant un but en position d’avant-centre au bout d’une action collective exceptionnelle. Vingt-six passes et un pion poussé dans les filets quasi vides pour un record en Ligue des champions. Une magnifique manière d’ouvrir son compteur but dans la compétition.
26 – El 3er gol del Barcelona hoy vino precedido de 26 pases, record en Ligue des champions esta temporada. Tiki-taka. pic.twitter.com/Ni3bG8NLfm
— OptaJose (@OptaJose) 11 décembre 2013
L’arbitre siffle la mi-temps, et au retour des vestiaires, Neymar peut enfin enchaîner ses moves individuels pour en foutre plein la vue au Camp Nou. Au tout début du second acte, Neymar Jr envoie une grosse talonnade à Xavi, sollicite le une-deux et, du pied gauche, s’en va caler la balle dans la lucarne opposée. Dix minutes plus tard, il continue le show en partant de son côté gauche. Efe Ambrose sert encore de victime et se prend un méchant petit pont. Il peut seulement se retourner, impuissant, et assister au plat du pied « thierry-henryesque » de son bourreau pour inscrire le but du 5-0. Neymar en fait ensuite un tout petit peu trop face au but et manque deux belles occasions où il aurait pu servir Pedro. Mais tant pis, l’essentiel est fait : en claquant son premier triplé sous le maillot du FC Barcelone, Neymar a assuré le spectacle. La décision, aussi.
Faire joujou
Au moment de sa sortie à dix minutes du terme, le Brésilien a forcément le droit à une standing-ovation digne de ce nom. À l’image du triplé de Ronaldo dix ans plus tôt à Santiago Bernabéu contre Manchester United, le nouveau bonbon brésilien a définitivement passé son entretien d’embauche dans les cœurs des Espagnols. Mais, surtout, il laisse enfin sa première trace en Ligue des champions. Une compétition où il continuera de briller par la suite, le faisant entrer dans la catégorie des « joueurs décisifs dans les grands matchs » . Au coup de sifflet final de ce Barcelone-Celtic, pour la première fois depuis son arrivée en Europe, il n’oublie pas d’aller chercher le ballon du match pour le garder précieusement. Moins flippant que Gollum avec son anneau, il le reluque pourtant avec la même admiration et une émotion intense. Comme un gamin, en fait. Le même gamin que le PSG espère retrouver ce mardi soir, en train de s’amuser à nouveau avec ses jouets écossais.
(Petit conseil pour vos oreilles : Coupez le son.)
Par Kevin Charnay