- En partenariat avec “Thor : Ragnarok”
Le jour où Cristiano Ronaldo a fait expulser Rooney
Dans le nouveau film Marvel Studios Thor : Ragnarok, qui sortira au cinéma le 25 octobre, Thor est obligé d’affronter Hulk, son ancien allié au sein des Avengers, pour sauver le royaume d’Asgard. Une situation que l’on retrouve parfois sur les terrains de foot... Il y a plus de onze ans, alors que l’Angleterre et le Portugal s’affrontaient pour une place en demi-finale de la Coupe du monde 2006, Wayne Rooney se faisait expulser du terrain après une grosse faute sur Ricardo Carvalho et aussi une grosse pression de son ami à Manchester United, Cristiano Ronaldo. À vous de décider qui de Rooney ou de CR7 joue Thor ou Hulk...
#3 - Cristiano Ronaldo x Rooney
Gary Neville a toujours eu sa propre conception du foot. Rien de surprenant au fait de voir ses traits se durcir au moment de redessiner les contours du 1 juillet 2006 : « En amour comme à la guerre, tous les coups sont permis. Sur un terrain, c’est pareil. » Peut-être encore plus lorsqu’il s’agit d’un quart de finale de Coupe du monde, surtout lorsqu’il se joue deux ans après un quart de finale d’Euro déjà étouffant entre les deux-mêmes écuries : le Portugal et l’Angleterre. Changement de décor. Cette fois, Gelsenkirchen, et au sifflet, Horacio Elizondo. Avant d’entrer sur scène, Neville avait pourtant prévenu : quelle qu’en soit l’issue, en cas d’échec, l’Angleterre n’aurait pas d’excuse. Son sélectionneur, Sven-Göran Eriksson, en place depuis 2001 et fragilisé, encore moins. Puis, l’histoire : après un huitième de finale remporté à l’arrache face à l’Équateur (1-0), les Three Lions se font naturellement couper la queue, à onze contre dix, au bout d’une séance de tirs au but et avec la sale impression d’avoir été la meilleure équipe sur le terrain face à un Portugal stéréotypé. Une ligne du passé, mais aussi une bascule : car Neville en est convaincu, si Cristiano Ronaldo pèse aujourd’hui quatre Ballons d’or – et bientôt cinq ? –, c’est grâce à cet après-midi de l’été 2006.
Baston de cour d’école
Et ce virage pourrait d’ailleurs se résumer sur un clin d’œil – fait par CR7 à son banc – et quelques secondes de ce quart de finale mythique du Mondial 2006. En images, cela donne un ballon perdu au milieu de terrain par Wayne Rooney entre Ricardo Carvalho et Petit, une vieille baston de cour d’école qui se décide au sol et un pied gauche qui vient s’écraser entre les deux cuisses du défenseur de Chelsea alors que l’heure de jeu vient d’être dépassée. La suite est assez simple. Cristiano Ronaldo débarque, joue des coudes, se plaint devant Elizondo, agite le poignet comme on tend un carton et obtient ce qu’il était venu chercher : l’expulsion de son partenaire à Manchester United, Wayne Rooney, qui vit probablement le point le plus bas de la courbe dessinée par ses 119 sélections avec l’Angleterre, un instant comparable à l’expulsion de David Beckham en huitième de finale de la Coupe du monde 1998 contre l’Argentine. De retour en Premier League quelques semaines plus tard, Cristiano Ronaldo est braqué par tous les observateurs. Le gamin qu’il est encore est détesté, insulté. Lui s’en fiche, il ne dit rien et bosse. Avant de réaliser ce qui restera l’une des plus belles saisons de son passage à Manchester United.
« J’aurais probablement agi de la même manière »
Rooney, de son côté, a toujours avoué ne pas en vouloir à son ancien coéquipier. Pour une raison simple : « Ce que Cristiano a fait ce jour-là, il l’a fait car il voulait gagner. J’aurais probablement agi de la même manière dans l’autre sens. (…) En me retrouvant dans le tunnel, je ne pouvais pas lui en vouloir. Ce sont les journaux qui ont décidé qu’on ne travaillait plus ensemble à cause de cet incident. » Mieux, Wazza a déjà expliqué avoir tout fait ce jour-là pour faire expulser CR7, le poussant à l’extrême comme il avait pu le faire lors de leur première confrontation – un MU-Everton au début des années 2000 – où Rooney n’avait cessé de claquer les chevilles du joueur portugais. « Mon seul soulagement a été de ne pas recevoir le traitement qu’a pu recevoir Becks en 1998. J’ai toujours refusé d’être tenu responsable de l’échec de 2006 pour une injustice » , complétait Rooney au moment de fêter sa 100e sélection avec les Three Lions. Reste un détail : « En revanche, je voterai toujours Messi au moment de désigner un Ballon d’or. » C’est aussi ça la rancune, même entre coéquipiers.
Par Maxime Brigand