- Mondial 2022
- Gr. E
- Allemagne-Japon (1-2)
Le Japon sabre l’Allemagne
Héroïque dans le dernier quart d'heure, le Japon a zigouillé l'Allemagne en deux temps (1-2). Un succès qui vient récompenser l'intensité collective exemplaire des Samurai Blues.
Allemagne 1-2 Japon
Buts : Gündoğan (33e, SP) pour l’Allemagne // Doan (75e), Asano (83e) pour le Japon
Tout le monde est au courant. Le Japon est naïf. Un peu tendre. Un peu gentil. Mais il sait jouer au ballon. Parfois, terriblement bien. Quand le destin s’en mêle, à l’image de ce poteau de Gündoğan à l’heure de jeu, l’addition peut s’avérer corsée. Explosifs et jamais résignés, les Nippons ont livré une seconde période flamboyante pour éparpiller deux buts à un une Allemagne qui commence son Mondial de la pire des façons.
Rüdiger et paix
Pas de surprise dès l’entame de match. Le Japon débarque avec son habituel esprit shonen: un pressing de dératé, de l’agressivité dans tous les sens et du courage, beaucoup de courage, pour contrer in extremis les frappes successives de Gündoğan, Kimmich et compagnie. Pas flippés pour un sou, les Nippons pensent même déflorer le score dès la 8e minute de jeu, quand Maeda catapulte un centre à ras de terre de Kamada. Mais le but de l’avant-centre japonais est refusé pour une position de hors-jeu. Cueillie à froid, l’Allemagne se bouge enfin le popotin, dans le sillage d’un Rudiger impeccable défensivement et souvent très inspiré dans le jeu long. C’est néanmoins Kimmich qui va briser la glace. Bien aidé par le placement hasardeux de Sakai, le Munichois trouve Süle d’une passe lobée, qui se fait balayer inélégamment par Gonda, le portier des Samurai Blues. Gündoğan transforme le penalty qui suit, récompensant plutôt logiquement la domination des siens. L’Allemagne est clairement au-dessus, et Havertz, qui récupère un centre-tir de Gnabry, pense doubler la mise de près. La grande perche de Chelsea se voit finalement sucrer son pion, pour cause de hors-jeu évident.
L’Allemagne dans la sauce samouraï
Sur sa lancée, la Mannschaft commence à fond la caisse le second acte. Musiala dessine quelques arabesques géniales, Gündoğan tape le poteau, et Gnabry, lancé en profondeur, se casse les dents sur un Gonda héroïque dans ses cages. Le Japon a laissé passer l’orage, et peut repartir fort, reboosté par les entrées de Tomiyasu et Ritsu Doan. À la conclusion d’une superbe action collective, le second, à l’affût, récupère un ballon ressorti des gants par Neuer, pour égaliser de près. Les gars de Flick en perdent leur football, quitte à le payer très cher : lancé en profondeur par une longue ouverture d’Itakura, Asano explose les filets de Neuer d’un tir surpuissant, dans un angle fermé. Superbe, à l’image de la fin de match des siens, qui s’accrocheront jusqu’au bout à leur bifteck. Soufflée dans le dernier quart d’heure, l’Allemagne termine la rencontre sans allant ni imagination et doit s’incliner au terme d’une première rencontre déjà très inquiétante.
Allemagne (4-2-3-1) : Neuer – Süle, Schlotterbeck, Rüdiger, Raum – Kimmich, Gündoğan (Goretzka, 68e – Gnabry, Müller (Hofmann, 67e), Musiala (Gotse, 79e) – Havertz. Entraîneur : Hans-Dieter Flick.
Japon (4-2-3-1) : Gonda – Sakai, Itakura, Yoshida, Nagatomo (Mitoma, 57e) – Endo, Tanaka – Kubo (Tomiyasu, 46e), Kamada, Ito – Maeda (Asano, 57e). Entraîneur : Hajime Moriyasu.
Par Adrien Candau