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- France-Japon (0-4)
Le Japon éteint la flamme olympique française
Une nouvelle fois à la ramasse défensivement, les Bleus de Sylvain Ripoll n'ont fait illusion qu'une vingtaine de minutes face au Japon avant de totalement s'effondrer (0-4). Troisièmes de leur groupe et plus mauvaise défense du tournoi, Dédé Gignac et ses potes quittent logiquement Tokyo. La tête basse.
France 0-4 Japon
Buts : Kubo (27e), Sakai (34e), Miyoshi (70e) et Maeda (90e+3)
Un leurre. C’est à cela que pourrait se résumer l’improbable succès des Bleus ce dimanche contre l’Afrique du Sud (4-3). Car s’il leur a permis d’entretenir un semblant d’espoir de qualification pour les quarts de finale du tournoi olympique, le Japon n’a pas eu grand-peine à doucher celui-ci. Bouffés dans le jeu et toujours aussi affligeants défensivement, les hommes de Sylvain Ripoll ont subi la loi du pays-hôte, qui leur en a passé quatre à Yokohama (0-4). Les Bleus remontent donc dans l’avion avec quelques souvenirs en tête, pas mal de rancœur envers les clubs français qui n’en avaient pas grand-chose à cirer de l’olympisme, sept heures de jetlag et les valises bien pleines, leur arrière-garde ayant cédé pas moins de onze fois sur ce premier tour. C’est évidemment le pire bilan défensif du tournoi.
Bernardoni seul au monde
Signe qu’il n’a jamais trouvé la clé dans ce domaine, Ripoll avait d’ailleurs décidé de modifier sa défense pour la troisième fois, Pembélé prenant place sur le côté gauche. Pas un cadeau pour le Parisien, qui concède ce bon coup franc excentré boxé par Bernardoni, contraint dans la continuité de l’action de claquer une manchette de volleyeur sur cette lourde frappe d’Hatate, bien placé à la ramasse (8e). Une alerte sans gravité pour des Bleus privés du cuir dans les vingt premières minutes, sans pour autant être mis en danger. Pour l’instant.
Contraints par l’ouverture du score mexicaine à inscrire deux pions pour passer, les Bleus ont à peine le temps d’intégrer cette contrainte que leur tâche se complexifie déjà : en embuscade sur une praline d’Ueda repoussée par Bernardoni, Kubo transperce le portier angevin avec l’aide de Michelin (0-1, 27e) et oblige donc la France à planter trois fois. Et bientôt quatre, Sakai étant encore le seul à suivre sur un nouveau cachou d’Ueda détourné par Bernardoni au terme d’un joli mouvement collectif japonais (0-2, 34e).
Deux de chute pour Ripoll
Une mission encore plus impossible après la sortie prématurée de Savanier, d’autant que Sakai prive dans les airs Gignac d’un caviar de Thauvin (40e) et que Thauvin envoie un bon coup franc dans la tronche de son ancien compère du côté droit marseillais (45e+3). Mais quitte à sortir, autant se faire un peu plaisir. C’est ce que semblent se dire Gignac, auteur d’une reprise juste à côté sur un centre de Thauvin (48e), et son nouvel équipier chez les Tigres, qui remue un peu le cocotier côté droit au retour des vestiaires. C’est moins vrai pour Paulo Bernardoni, tout heureux de voir cette frappe rasante et cette tentative plongeante signées Hatate fuir le cadre (51e, 56e).
Si Gignac enroule bien son coup franc et oblige la défense japonaise à dégager en corner (65e), les Bleus n’y sont plus. Ce dont profite l’entrant Miyoshi pour crucifier Bernardoni du gauche depuis l’entrée de la surface (0-3, 70e), et assurer définitivement la première place du groupe au Japon. Sans doute jaloux de son adresse devant le but, Kolo Muani lui colle dans la foulée une semelle inutile qui lui vaut un rouge en seconde instance (74e), sous le regard livide de Sylvain Ripoll. Après l’élimination prématurée en quarts de finale de l’Euro Espoirs et un ultime tir croisé victorieux de Maeda (0-4, 90e+3), l’entraîneur conclut donc son été international avec une nouvelle désillusion. Difficile de totalement lui imputer celle-ci.
France (4-3-3) : Bernardoni – Michelin, Kalulu (Sagnan, 62e), Caci, Pembélé (Bard, 62e) – Savanier (Le Fée, 38e), Tousart, Beka Beka – Thauvin, Gignac, Kolo Muani. Sélectionneur : Sylvain Ripoll.
Japon (4-2-3-1) : Tani – Tomiyasu, Yoshida, Nakayama, Sakai (Hashioka, 55e) – Tanaka (Maeda, 80e), Endo – Doan, Kubo (Miyoshi, 46e), Hatate – Ueda. Sélectionneur : Hajime Moriyasu.
Par Simon Butel