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Le Hellas Vérone quatrième, une arnaque ?

Eric Maggiori
6 minutes
Le Hellas Vérone quatrième, une arnaque ?

Dans le haut de tableau italien, on retrouve les équipes habituelles : Roma, Napoli, Juventus, Inter, Fiorentina. Mais au terme des huit premières journées, la quatrième position est occupée par un promu, le Hellas Vérone. Une arnaque de début de saison ou une vraie équipe révélation ?

On en parle peu, voire pas du tout, et pourtant, c’est une réalité. Le Hellas Vérone, de retour cette saison en Serie A, s’est immiscé dans le haut de tableau. Mais pas seulement dans la première moitié de tableau. Non, l’équipe de Mandorlini truste carrément la quatrième position, devant des équipes comme la Fiorentina, l’Inter, le Milan AC ou la Lazio. 16 points sur 24 possibles : c’est le résultat d’un début de saison quasi parfait, qui a vu le Hellas remporter cinq matchs et n’en perdre que deux, qui plus est sur les pelouses de la Roma, leader du classement, et de la Juventus, co-deuxième. Pas franchement de quoi rougir, donc. Le reste du temps, le promu a réalisé pratiquement un sans-faute, abattant tous ses adversaires directs. Car, que ce soit clair, l’objectif du club de Vérone n’est pas de finir européen, mais bien d’assurer son maintien. Tout ce qui arrivera au-delà sera du bonus. Pour le moment, donc, le Hellas voyage à un rythme bien au-dessus de ce qu’il espérait. Mais est-il pour autant en surrégime ? Les excellents résultats sont-ils le fruit d’un peu de chance et de réussite, ou bien d’une équipe construite avec cohérence pour son retour parmi l’élite, après de longues années en Serie B ? Peut-être un peu des deux. Et c’est bien ça qui fait actuellement sa force.

Les pénos de Jorginho, la danse de Cacciatore

De cette équipe veronese, on ne connaît pas grand monde. Un nom, évidemment, émerge au-dessus des autres. Celui de Luca Toni. L’ancien attaquant de la Nazionale, après avoir écumé bon nombre de clubs de Serie A, a décidé de tenter une nouvelle (dernière ?) aventure avec un club plus modeste, mais qui lui offrira plus de temps de jeu. Le grand Luca n’a pas tardé à s’adapter. Dès son premier match, il plante un doublé qui permet au Hellas de faire son retour par la grande porte, en battant le Milan AC au stadio Bentegodi, 2-1. Depuis, Toni a marqué une nouvelle fois, lors du succès 4-1 sur le terrain de Bologne. Mais réduire le onze de Mandorlini au simple Toni serait erroné. Car ceux qui font tourner l’équipe, ce sont ceux qui agissent derrière l’attaquant. Actuellement, les deux joueurs clefs se nomment Hallfreðsson et Jorginho. Deux joueurs pratiquement inconnus au bataillon, à part pour les vrais puristes qui s’intéressent de près à la Serie B. Le premier, Hallfreðsson, était déjà le pilier du Hellas la saison dernière en deuxième division. Il connaît parfaitement l’équipe et en est l’une des garanties. Le second, Jorginho, a déjà claqué cinq buts cette saison, dont quatre pénaltys. Des pénaltys bien souvent obtenus par Toni, cela dit en passant. Âgé de 21 ans, Jorginho était lui aussi déjà là la saison dernière et est en train de prendre une nouvelle dimension cette saison. C’est par lui que passent pratiquement toutes les manœuvres offensives, c’est lui qui distille, c’est lui qui donne le tempo. On aurait presque l’impression de parler là de Pirlo…

Un autre joueur clef (et hype) de cette formation, c’est une vieille connaissance de la Serie A : Fabrizio Cacciatore. Passé par la Sampdoria et Sienne, le défenseur réalise, à l’image de son club, un superbe début de saison et s’est surtout distingué par sa façon abominable de célébrer ses buts. Une sorte de danse ridicule qui est clairement devenue sa marque de fabrique. Si l’attaque tourne à plein régime (16 buts marqués en huit journées), la défense, elle, paraît moins solide (12 buts encaissés). L’arrière-garde est composée de joueurs peu habitués au très haut niveau, comme Moras, Maietta, le tout jeune Bianchetti ou l’Uruguayen Alejandro González. Enfin, dans cette équipe, il y a la pépite. Juan Iturbe. Du haut de ses 20 ans, l’ancien du FC Porto, véritablement mis sur la touche par le club portiste, est en train de prouver aux dirigeants portugais qu’ils ont eu tort de ne pas miser sur lui dès cette saison. L’Argentin est un diamant brut et a déjà montré des choses extraordinaires depuis son arrivée en Italie. Le Hellas est une équipe parfaitement taillée pour lui, puisqu’il peut y trouver du temps de jeu et à la fois côtoyer des joueurs d’expériences, comme Toni, son coéquipier sur le front de l’attaque. Un Toni qui marquait déjà des buts dans les divisions inférieures italiennes alors qu’Iturbe n’était pas encore né.

Des mecs prêts à partir à la guerre

À analyser l’effectif, on se rend compte d’une chose : le Hellas Vérone n’a pas de meilleurs joueurs, en soi, que d’autres équipes censées occuper le milieu de tableau, comme l’Atalanta, le Genoa ou la Sampdoria. Pourtant, cela fonctionne mieux. Pourquoi ? Déjà, parce que le recrutement a été particulièrement malin. À de nombreuses reprises lors des dernières saisons, les dirigeants de clubs promus ont fait la vilaine erreur de révolutionner complètement leur équipe après une montée parmi l’élite (cf Novara et Pescara). À Vérone, non. Les clefs de la maison ne changent pas de poche : elles sont toujours pour Andrea Mandorlini, au club depuis 2010, et qui a donc connu trois interminables saisons en Lega Pro et en Serie B avant de remonter (et qui s’était distingué en 2011 en traitant les supporters de la Salernitana de « terroni » , en vf, « culs terreux » ). Ensuite, les joueurs qui tenaient la baraque ont été confirmés et restent titulaires. On parle là des déjà cités Hallfreðsson, Jorginho, mais aussi d’Agostini, du buteur Cacia (24 pions la saison dernière) et du portier brésilien Rafael. Des mecs capables d’imposer leur voix dans le vestiaire, parce qu’ils ont trimé pour que le club en soit là aujourd’hui. Autour de ce noyau dur, les dirigeants du Hellas ont recruté des tauliers de la Serie A : Toni, donc, mais aussi Donati, ancien de l’Atalanta, du Milan AC et de Palerme. Et pour compléter le tout, ils sont allés chercher des joueurs étrangers en quête de temps de jeu, à l’instar d’Iturbe, des autres Argentins Gómez Taleb et Cirigliano (un seul match disputé pour lui, on attend encore sa véritable explosion), du Brésilien ex-Fiorentina Romulo, du défenseur Jacopo Sala ou du jeune attaquant italien formé à l’Inter, Samuele Longo.

Bref, peu de noms ronflants, mais que des types avec lesquels vous pouvez partir à la guerre, parce qu’ils ont tous des choses à prouver. Ce cocktail donne une équipe qui a les crocs et qui, de plus, en doit une à ses supporters. Pendant les onze années où le club a végété entre le bas de tableau de Serie B et la Lega Pro, jamais ils n’ont contesté, et toujours ils ont supporté leur équipe. Ce soir, c’est donc avec un point d’avance sur son adversaire que le Hellas se déplace à San Siro, pour y affronter l’Inter de Mazzarri. C’est simple : l’Inter et Vérone se sont affrontés 35 fois à San Siro dans leur histoire. Le bilan est sans appel : 24 victoires de l’Inter, 11 matchs nuls, et aucune victoire du Hellas. Même le Hellas Verone de Bagnoli, champion d’Italie en 1985, n’était pas parvenu à s’imposer à Milan (0-0). Mandorlini sait qu’il a donc l’occasion, ce soir, d’écrire l’une des plus belles pages de l’histoire du club. Avec Luca Toni en pointe, bordel !

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