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Le hara-kiri d’Halilhodžić ?

Par Romuald Gadegbeku
Le hara-kiri d’Halilhodžić ?

Le Japon sauce Vahid Halilhodžić joue sa qualification pour la prochaine Coupe du monde jeudi face à l’Australie. Malgré l’enjeu, une partie des fans nippons souhaite la défaite de son équipe, et le limogeage d’un coach qui n’a pas encore su les séduire, ni se faire aimer.

Des Flandres aux rives du Wilaya, du Camp des Loges à l’herbe fraîche et verte de Sakai. Du début des années 1990, et sa première saison au Velež jusqu’à aujourd’hui à la tête du Japon, Vahid Halilhodžić sera resté fidèle à lui-même. À savoir particulièrement doué dans l’art d’être mal aimé. À tel point qu’une partie des supporters nippons voudrait voir leur équipe s’incliner jeudi face à l’Australie, alors qu’une victoire lui ouvrirait les portes du Mondial russe. C’est dire. Ce hara-kiri footballistique est souhaité pour mettre un terme au mandat d’Halilhodžić. Comme l’a affirmé Nikkan Sport la semaine dernière, Coach Vahid pourrait être limogé en cas de mauvais résultat contre les Socceroos. Et comme si cela ne suffisait pas, Akira Nishino, le directeur technique de la Fédération japonaise, a confirmé l’ancien meilleur buteur de Ligue 1 dans ses fonctions. On sait tous ce que cela veut dire.

Une première place en trompe-l’œil

« Ça peut paraître stupide, mais énormément de supporters de mon club souhaite que nous gagnons. De même, certains de mes coéquipiers souhaitent notre victoire. Ils ont différentes raisons que je n’évoquerai pas, mais ils ne sont pas d’accord avec le système et le staff technique du Japon. » Les mots de Miloš Degenek, défenseur australien des Yokohama F. Marinos, interpellent et rappellent que, depuis le début des qualifs, l’équipe d’Halilhodžić autant que ses choix n’ont guère convaincu, et ce, malgré la première place de groupe qu’occupe le Japon. Si Vahid Halilhodžić était un peintre, son style se rapprocherait de ceux de Gysbrechts ou de Pergaut, il serait un spécialiste du trompe-l’œil. Troisième de Ligue 1 avec Lille lors de la saison 2000-2001, deuxième avec Paris en 2003-2004 ou champion de Croatie avec le Dinamo Zagreb il y a six ans, les résultats du Bosnien tranchent souvent avec l’atmosphère qu’il entretient au sein de ses équipes, et face aux médias et aux fans. Un style de jeu trop défensif lui est reproché lors de sa première saison dans la capitale, et ses méthodes lassent les joueurs dès la deuxième. À Zagreb, il partira après une brouille avec le sulfureux président Zdravko Mamić.

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Cette première place occupée par le Japon est également moins belle qu’il n’y paraît. Après la défaite inaugurale face aux Émirats arabes unis (1-2) il y a un an, Vahid n’a pas très bien pris les remarques d’un journaliste qui lui reprochait de se chercher des excuses, notamment en invoquant la longueur des trajets pour ses joueurs évoluant en Europe. Mal lui en a pris, l’ancien Nantais y est allé de son tact habituel. « Êtes-vous qualifié pour émettre des propos comme ceux-là ? Désolé de vous contredire, mais je ne cherche pas d’excuses. Peut-être que vous devriez vous renseigner un peu plus sur ce jeu. Si vous avez vu l’équipe que j’ai prise et le niveau qu’elle a atteint, il y a une grande différence » , avait-il déclaré. Depuis, son Japon s’est à peine montré plus convaincant, enchaînant cinq victoires face à une faible adversité, la Thaïlande, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, concédant en plus deux nuls face à l’Australie et l’Irak. Ce dernier résultat rend la rencontre de demain d’autant plus palpitante, car en cas de défaite, le Japon, dépassé par l’Australie, jouera sa qualification pour le Mondial face à l’Arabie saoudite dans un Riyad chauffé à blanc. C’est le poids qui pèse sur les épaules d’Halilhodžić, un fardeau qui ne l’inquiète pas. « J’entends les critiques qui sont dirigées contre moi, on me met la pression, mais c’est une situation qui ne me dérange pas. Plus je suis attaqué, plus je suis déterminé à répondre » , a-t-il expliqué en conférence de presse cette semaine. Face à une équipe d’Australie qui n’aura d’autres choix que de prendre le jeu à son compte pour espérer mieux que son actuelle troisième place, les Blue Samurais d’Halilhodžić devront s’appuyer sur autre chose que sur une défense qui a montré sa naïveté plus d’une fois lors cette campagne de qualification.

Le fond et la forme

« Le jeune, comme Cygan (joueur du LOSC de 1995 à 2002, ndlr), à l’époque qui était l’un des cadres, il fracassait tout le monde quoi. » C’est en ces termes que Grégory Tafforeau, au micro de SFR Sport, se souvenait récemment de son ancien coach. Quinze ans après son passage dans le Nord, le Bosnien place toujours l’équipe avant les individualités. Débutants sur le banc de touche, c’est ce qu’ont pu constater Keisuke Honda et Shinji Kagawa lors du match remporté (2-1) contre l’Arabie saoudite, Coach Vahid se justifiant ainsi : « Je dois faire des choix, je l’ai déjà dit plusieurs fois, j’ai besoin de joueurs qui jouent régulièrement. » C’était il y a un an, Honda et Kagawa sont alors au bout des bancs de l’AC Milan pour l’un, et de Dortmund pour l’autre. Mais ce jour-là, les choix du coach ne s’avèrent payants qu’au tableau d’affichage. Les fans, eux, voient les deux stars de la sélection nipponne mises à mal pour des motifs spécieux, d’autant plus qu’Honda avait bien démarré les qualifs, plus que jamais leader technique de son équipe. Mais la star, c’est l’équipe, et l’équipe, c’est Vahid. Avec un style direct basé sur la contre-attaque, un brin stéréotypé, et qui ne ravit guère les observateurs locaux. Halilhodžić a mis au centre de son discours le duel. « On ne jouera pas en redoublement de passes. Il y aura beaucoup de duels aériens et des longs ballons, donc nous aurons besoin de joueurs agressifs qui peuvent remporter ces duels. J’ai choisi des joueurs prêts pour le combat » , avait-il prévenu avant le déplacement à Téhéran pour y défier l’Iran.

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Un match nul plus tard, la méthode de l’ancien Nantais est encore remise en cause. Et son limogeage devient une réalité de plus en plus palpable. Peut-être parce que Coach Vahid a dénaturé le jeu des Japonais, misant sur le duel et le contre. Plutôt que sur la possession de balle, et les combinaisons, en laissant les clefs du jeu à ses joueurs les plus techniques : Kagawa, Haraguchi et Honda par exemple. Autant sur la forme, la communication, que sur le fond, le jeu, Halilhodžić n’a pas su faire rêver, n’a pas su se faire aimer. Mais le Bosnien a encore le temps – quatre-vingt-dix minutes quoi – et c’est à l’arrache qu’il sait gagner. Il l’a déjà fait. La question est de savoir si la victoire l’emporte sur tout.

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Pronostic Japon Australie : Analyse, cotes et prono du match de qualification pour la Coupe du monde
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Par Romuald Gadegbeku

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