- Italie
- Coupe d'Italie
- Guide champêtre
Le guide des villes de la Coupe d’Italie
Vous êtes en Italie, patrie du Calcio, pour les vacances et vous avez envie de concilier tourisme et foot dans des villes à l'écart des principaux parcours touristiques ? On a ce qu'il faut pour vous avec ce 1er tour de Coupe d'Italie.
Dimanche 17h : Casertana-Lecco
Pour ceux qui ont choisi la baie de Naples et sont fatigués de la masse de touristes qui affluent d’une île à l’autre. Entrez dans les terres, celles de « feu » , en référence aux décharges toxiques et évidemment illégales. Non loin de cet enfer, le Versailles italien. Oui, mais en plus grand. La « Reggia di Caserta » , soit le plus vaste palais royal au monde où résidaient les Bourbons, famille régnante à Naples avant l’unification italienne. Puis direction le stade Alberto Pinto, le palais des Faucons qui militent en Lega Pro et qui a vu passer Fabrizio Ravanelli. En plus, l’horaire du match vous laisse le temps de vous envoyer une pizza après le coup de sifflet final, on les trouve à trois euros dans le coin. Ah, ce ne sont pas les quinze balles du Pizza Pino de Paname, ce qui fait cher la quiche lorraine !
Dimanche 18h : Pavia-Poggibonsi
Vous êtes venus pour l’Expo de Milan et avez déjà fait le tour de cette métropole blindée de sosies de Borriello et de Matri ? Direction Pavie à une quarantaine de bornes au sud de la ville. Une des plus vieilles universités d’Italie, un centre à l’ancienne très calme à cette période de l’année. Ce ne sera pas suffisant pour combler votre journée, alors, allez à la Chartreuse de Pavie, un monastère pas fini, mais qui mérite. Montaigne est passé par là. Enfin, rendez-vous au stade Pietro Fortunati pour aller supporter les Blanc et Bleu… et Jaune. En effet, l’AC Pavia a été racheté par des Chinois l’an passé, et ça fonctionne puisqu’il est redevenu compétitif, luttant longtemps pour la montée en Serie B. Et qu’est-ce qu’il dirait Montaigne ?
Dimanche 18h : Reggiana-Delta Porto Tolle
Le programme, on le connaît. La via Emilia, Plaisance, Modène, Parme, Bologne, etc, pour finir par des grosses soirées bien salaces avec Bobo Vieri à Rimini. Et bien, arrêtez-vous à Reggio Émilie. Déjà parce que ce sont les terres de Carlo Ancelotti, fils de paysan s’il en est. Pas des masses de choses à voir, mais on bouffe bien, comme dans toute la région, et sans se faire détrousser, car c’est à l’écart du parcours touristique. La fierté locale ? Le théâtre municipal qui est une petite Scala. Lieu de la rencontre, le Stadio Città del Tricolore racheté par Sassuolo. Vous pourrez enfin raconter fièrement à vos potes la différence entre la Reggiana et la Reggina.
Dimanche 19h : FeralpiSalò-Fano
C’est un peu le Vichy italien. Depuis que Mussolini y a monté sa République dans un dernier baroud d’honneur, la ville a du mal à se défaire de cette étiquette de bastion fasciste. Et c’est bien dommage, car on a là une mini-station balnéaire fort sympathique sur les bords du lac de Garde qui n’est pas juste un refuge à Allemands rougis par le soleil et le houblon. On flâne sur le « lungolago » , on admire les villas, une glace à deux euros, la « coppetta » et hop, le Stadio Lino Turina pour supporter cette équipe aux couleurs vert et bleu qui n’a connu que le professionnalisme depuis sa création suite à la fusion de deux clubs.
Dimanche 20h30 : SPAL-Renate
Putain de tremblement de terre ! Le splendide Castello Estense a mangé il y a trois ans. Bon, il a été retapé depuis, mais ce fut juste. C’était la splendide demeure des Este, la famille régnante du duché de Ferrare, Modène et Reggio. De la typique petite ville italienne dont on n’est jamais déçu. Des remparts, des ruelles, des petits vieux qui tapent le carton, ou plutôt une « scopa » autour d’un Lambrusco. Puis, ce sont les travées du Paolo Mazza. La SPAL, club historique s’il en est et qui court après son passé, celui de trouble-fête de la Serie A dans les années 50/60. Surtout, vous arrêterez enfin de chercher la ville de Spal sur une carte de l’Italie…
Dimanche 20h30 : Bassano-Pontedera
En ces temps de commémorations des batailles de la Grande Guerre, si vous faites la tournée du Veneto entre Venise, Vérone et Padoue, autorisez-vous une halte dans cette ville nichée entre les montagnes qui ont vu les affrontements les plus meurtriers sur le front italien. À ne pas louper, le Ponte Vecchio ou « degli Alpini » qui enjambe le Brenta. Mythique. Évidemment, avec un blase pareil, impossible de ne pas s’enfiler quelques « grappa » , notamment celle élevée en tonneau de prosecco. Si vous n’avez pas vomi votre polenta, ou plutôt si vous l’avez vomi, un petit Rino Mercante et son vélodrome pour soutenir les Giallorossi de Renzo Rosso, aka Monsieur Diesel, à deux doigts d’une historique montée en Serie B en juin dernier.
Dimanche 20h30 : Brescia-Cremonese
Pas du tout une bourgade italienne intimiste. D’ailleurs, la périphérie de la ville (la seconde plus peuplée de Lombardie) ne donne pas envie de s’aventurer plus loin. Et pourtant, le centre 100% piéton n’est pas dénué de tout intérêt. L’ancienne place romaine, le château sur la colline et un palais lombard appelé Broletto. Ensuite, ce sera direction le Mario Rigamonti pour le pèlerinage Pirlo, d’ailleurs, le Spritz porte son nom ici. Enfin, c’est un derby au programme, celui du Violon, sans Gilardino, ni Rudi Garcia, mais avec le héron Andrea Caracciolo.
Dimanche 20h30 : L’Aquila-Arezzo
Oui bon, c’est un peu glauque de s’arrêter dans une ville fantôme. D’ailleurs, la capitale des Abruzzes ne se visite pas, mais il ne s’agit pas de passer pour un voyeur en allant observer les dégâts causés par le fameux tremblement de terre de 2009. Les habitations semblent avoir été abandonnées la veille, et une ombre inquiétante plane sur la ville. Au final, une « expérience » qui vous remet les idées en place. Y a pas qu’à l’autre bout du monde qu’on peut tout perdre du jour au lendemain. Mais « L’aigle » a su se relever sportivement, avec son équipe de rugby et celle de foot qui évoluent d’ailleurs toutes deux au Tommaso Fattori. Pourvu qu’ils y servent des « arrosticini » , ces minis-brochettes de moutons dont vous ne pourrez plus vous passer.
Dimanche 20h30 : Matera-Südtirol
Entre la Calabre et les Pouilles, on oublie souvent la Basilicata. Son chef-lieu s’appelle Matera, son surnom « la ville des cailloux » est un vaste programme. Bâtie sur de la caillasse, en bord de ravin avec des maisons troglodytes habitées jusqu’aux débuts des années 50 dans des conditions moyenâgeuses ! Bref, un truc que vous reverrez difficilement ailleurs, à part dans La Passion du Christ qui a été tourné en partie ici. Dans la ville nouvelle, le stade du club qui a participé aux play-offs pour retrouver une Serie B connue une seule fois, c’était en 1978-79.
Dimanche 20h30 : Cittadella-Potenza
Encore une de ces petites villes de Vénétie coincées entre ses encombrantes voisines. À la limite, faites-vous un combo Bassano-Cittadella et choisissez par laquelle terminer pour ensuite voir le match. Cette dernière porte bien son nom puisqu’elle est entièrement fortifiée avec des remparts de seize mètres de haut et deux d’épaisseur. Grimpez dessus, faites le tour, vous apercevrez le Tombolato, antre où le club a passé presque dix saisons de Serie B au nez et à la barbe des gros bras. Vous croiserez aussi Andrea Pierobon, plus vieux joueur professionnel qui a raccroché les gants à 46 ans, il y a de ça quelques semaines. Il vous racontera ses nombreuses anecdotes autour d’un Spritz. Mais le vrai, celui à deux euros cinquante, servi avec une olive. Pas ce cocktail de bourge que l’on trouve hors-Veneto et vendu au prix d’une vodka. Escrocs va !
Par Valentin Pauluzzi