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Le guide de l’Euro 2022 : à la découverte du groupe D
Dernier de la liste, le groupe D sera forcément à suivre de près, puisqu'il s’agit de celui de l’équipe de France. Versées en compagnie de l’Italie, de la Belgique et de l’Islande, les Bleues de Corinne Diacre sont favorites, du moins en théorie. Pour compter parmi les prétendantes au titre en phase finale, il faudra déjà se défaire de trois underdogs par excellence.
Les favorites : les Bleues
Même pas besoin d’exagérer. Avec le tirage de ce groupe D, les Bleues font plus que logiquement figure de candidates toutes désignées pour la première place. Depuis que les États-Unis sont venus gâcher prématurément le Mondial maison en 2019, les joueuses de Corinne Diacre (dont le contrat a été renouvelé l’année suivante jusqu’en 2022) n’ont connu qu’une seule fois la défaite en 32 rencontres disputées. Et c’était évidemment contre la Team USA en amical, au mois d’avril 2021. Coup de bol, celle-ci ne sera pas présente à l’Euro et, même si la France a hérité de la partie « compliquée » du tableau (avec un potentiel quart de finale à disputer face aux Pays-Bas, championnes d’Europe en titre), ses trois adversaires, respectivement 14es (Italie), 17es (Islande) et 19es (Belgique) du classement FIFA, devraient servir de mise en jambe avant d’aller vaincre la malédiction des quarts, que les Bleues n’ont jamais passés en six participations. Mais attention à l’excès de confiance : le groupe rajeuni par Corinne Diacre et amputé d’une partie de ses cadres est attendu au tournant. Beaucoup de joueuses connaîtront ainsi leur baptême du feu dans un tournoi majeur, et il leur appartiendra de ne pas craquer sous la pression.
La future surprise : l’Italie
Cruellement éliminée par les Pays-Bas en quarts de finale du Mondial 2019, la Squadra Azzurra femminile avait fait forte impression en France, prouvant qu’il faudrait compter sur elle à l’avenir. Mission accomplie depuis, les joueuses de Milena Bertolini ont terminé deuxièmes de leur groupe de qualification à l’Euro, accusant une seule défaite, face au Danemark, un pays face auquel elles ont également réussi à accrocher un nul héroïque à l’extérieur (0-0). Il faut dire que lorsque six joueuses de l’équipe type ont l’habitude d’évoluer dans le même club (la Juventus, qui vient de réaliser le doublé coupe-championnat et dont les perches sont défendues par la Française Pauline Peyraud-Magnin), on gagne en automatismes. D’autant plus qu’hormis la milieu Aurora Galli (Everton), la totalité du groupe joue dans le championnat national, dont la professionnalisation a été récemment confirmée à partir de la saison prochaine. Cela suffira-t-il pour passer le cut des poules ? Peut-être. En tout cas, les Italiennes y sont parvenues à deux reprises (depuis le format actuel du tournoi adopté en 2001), mais pas en 2017. L’heure de voir plus grand est arrivée.
La joueuse à suivre : Sara Björk Gunnarsdóttir
En sélection depuis 2007, Sara Björk Gunnarsdóttir (31 ans) n’est pas vraiment ce que l’on pourrait appeler une petite nouvelle. Avec 139 sélections au compteur, la milieu de terrain s’apprête à disputer son quatrième Euro, avec l’ambition affichée de faire au moins aussi bien qu’en 2013, lorsque les Stelpurnar (filles) avaient ferraillé (et perdu) contre la Suède, nation hôte de l’époque. Depuis, la fille de Gunnar a récupéré le brassard de capitaine et s’est imposée comme la meilleure ambassadrice de son pays en devenant la première Islandaise à remporter la Ligue des champions (en 2020) avec l’OL. Mais au-delà des titres, on retiendra qu’elle est devenue la première Fenotte à tomber enceinte, ce qui l’a logiquement éloignée des terrains pendant sa grossesse, mais n’a en rien constitué un frein à sa carrière. Pour preuve, quatre mois après avoir mis Ragnar au monde, en novembre 2021, elle était de retour sur le terrain et remportait un nouveau doublé championnat-C1. De quoi conclure en beauté ses deux années rhodaniennes, avant de s’envoler vers un nouveau défi de l’autre côté des Alpes, à la Juventus. Les joueuses qui hésiteraient encore entre leur parcours sportif et la maternité savent désormais qu’elles ont un modèle à suivre. Amel Majri peut en témoigner.
Le stade à découvrir : New-York Stadium, Rotherham
Si Sheffield est surnommé la Steel City en raison de son passé industriel, sa banlieue n’est pas en reste, et la commune de Rotherham en est la parfaite illustration. Par le passé, la fonderie-phare locale, la Guest and Chrimes Foundry, fabriquait en effet les iconiques bornes d’incendie rouge de la ville de New-York, qui a donné son nom informel au quartier dans lequel elle était sise, jusqu’à l’arrêt définitif de ses activités en 1999. À l’époque, Rotherham United (aujourd’hui remonté en Championship) évoluait sur son terrain historique de Milmoor, avant de déménager quatre ans pour cause de conflit avec son propriétaire. Deux ans plus tard, les travaux de la future maison des Millers commençaient sur le site de la fonderie. En 2012, le New-York Stadium sort enfin de terre. C’est dans cette enceinte classique de 12 000 places, dont le patronyme rend donc hommage au passé de la ville, qu’évolueront les Bleues pour leurs trois matchs de poule et – qui sait – en quarts de finale, si jamais elles terminent premières du groupe D.
L’anecdote à ressortir pendant le tea time
La Belgique a une chance sur 10 000 de remporter cet Euro. Pas de bol, la cote ne sort pas du chapeau des bookmakers anglais, mais d’un laboratoire de l’université catholique de Louvain (KU Leuven), dans la province du Brabant flamand. Pour arriver à cette conclusion peu réjouissante pour les Red Flames, le DTAI Sports Analytics Lab, spécialisé dans les études statistiques de compétitions sportives, a pris en compte les antécédents entre chaque nation, ainsi que leur ratio buts marqués/buts encaissés, tout en pondérant les résultats selon l’importance du match étudié (à savoir, s’il s’agissait d’un simple amical ou d’une demi-finale de Coupe du monde par exemple). Pour les férus de chiffres, l’étude est accessible ici, pour les flemmards, on précisera que seules la Suisse, le Portugal, la Finlande et l’Irlande du Nord ont moins de chance que les Belges de sortir de leur poule. En revanche, selon les calculs de la KU Leuven, on pourrait voir la Suède et la France s’affronter en finale. Cocori… Non, du calme, il y a une malédiction à vaincre d’abord.
Le prono de la rédac’
France : 9 ptsItalie : 6 ptsBelgique : 3 ptsIslande : 0 pt
Par Julien Duez