- Euro Féminin 2017
- Présentation
Le guide de l’Euro 2017 féminin
Ce dimanche, la douzième édition de l'Euro féminin ouvre ses portes aux Pays-Bas. Un Euro où l'Allemagne s'avance en grande favorite, mais la France, portée par sa finale de Ligue des champions 100% cocorico, espère faire déjouer les plans de la Mannschaft.
L’équipe de France va-t-elle enfin atteindre les demi-finales ?
Depuis 2009 et le début de l’ascension de l’équipe de France féminine, les championnats d’Europe se suivent et se ressemblent. Deux éliminations en quarts de finale, en 2009 et 2013. À nouveau stoppées aux portes du carré final lors de la Coupe du monde 2015 et des JO de Rio de Janeiro, les Bleues ont là l’occasion rêvée de disputer une demi-finale de championnat d’Europe pour la première fois de leur histoire. Troisième nation mondiale, l’équipe de France, invaincue depuis l’arrivée sur le banc d’Olivier Echouafni en septembre dernier, a profité de son statut pour gratter une poule abordable – Islande, Autriche, Suisse – et de la chance contagieuse de Deschamps pour obtenir un tableau favorable avec, en toute logique, un quart de finale face à l’Espagne. Avant l’ogre allemand au tour suivant. Il va falloir qu’Eugénie Le Sommer active le mode « Grizou » pour espérer une première médaille internationale.
Le sacre de l’Allemagne est-il déjà acté ?
« Le football est un sport simple : 22 hommes courent après un ballon pendant 90 minutes et à la fin, ce sont les Allemands qui gagnent. » Et avec 22 femmes, Gary ? Eh bien c’est la même chose. En plus fort. Pour son premier championnat d’Europe en 1989, la Nationalmannschaft s’empare du trophée devant son public. Depuis, l’Allemagne écrase la concurrence et remporte tout sur son passage, l’exception de l’édition 1993 en Italie. Vainqueur des six dernières éditions, le champion olympique en titre est donc le principal favori à sa succession. Et ce ne sont pas les départs à la retraite des expérimentées Saskia Bartusiak, Annike Krahn et Melanie Behringer qui empêcheront ce sacre annoncé. Attention tout de même aux Norvégiennes, Anglaises, Suédoises et Françaises (eh oui !) qui vont vouloir assombrir ce bel été allemand (Euro U17 féminin, Coupe des confédérations, Championnat d’Europe espoirs). Et tordre le cou à la célèbre phrase de Gary Lineker.
Combien de fois Ada Hegerberg va-t-elle faire trembler les filets ?
115 buts inscrits en 98 rencontres avec l’Olympique lyonnais depuis 2014, 36 buts en 57 sélections avec la Norvège, trois championnats de France, deux Ligue des champions, un trophée de meilleure joueuse d’Europe en 2016. Le CV d’Ada Hegerberg, vingt-deux ans depuis six jours, est déjà long comme le bras. Précoce, l’attaquante de l’OL débute en championnat norvégien à l’âge de quatorze ans, avant de découvrir la sélection deux ans plus tard. Pas emmerdée par son jeune âge et la pression du statut de future star du football mondial, l’ancienne joueuse du Turbine Potsdam a toujours affolé les compteurs buts. Alors ? Eh bien cet Euro 2017 ne devrait pas déroger à la règle. D’autant plus qu’Ada Hegerberg a un compte à régler avec le championnat d’Europe, mais aussi avec l’Allemagne après la défaite en finale de l’édition 2013. Miam.
Grace Geyoro va-t-elle réaliser la passe de trois ?
À tout juste vingt ans, le milieu de terrain du Paris Saint-Germain Grace Geyoro a tout pour être le tube de l’été. Malgré ses trois petites sélections en équipe de France, Olivier Echouafni n’a pas hésité longtemps avant de convoquer la native de la République démocratique du Congo. Il faut dire que Grace Geyoro a rayonné dans les catégories inférieures. Une victoire lors de l’Euro U19 en juillet dernier avec, en prime, un but en finale, avant de refaire trembler les filets cinq mois plus tard en finale du Mondial U20 lors de la défaite face à la Corée du Nord. Entre-temps, Grace Geyoro a réussi un autre exploit, encore plus grand, celui de gratter une place de titulaire au sein du grand PSG. Capable d’évoluer au milieu de terrain comme en défense, Geyoro est un condensé de talent : récupération, technique, vista et même efficacité devant le but. Ne cherchez pas plus loin la future star des Bleues.
Comment Andreia Norton va rappeler des mauvais souvenirs à l’équipe de France ?
Seconde de son groupe de qualification derrière l’Espagne, l’équipe féminine du Portugal a eu rendez-vous avec les barrages en octobre dernier. Une double confrontation face à la Roumanie conclue par un but de la remplaçante Andreia Norton en fin de prolongation pour offrir au Portugal le droit de disputer sa première compétition internationale féminine. De quoi hériter d’un surnom flatteur : l’Éder féminin. Aux Pays-Bas, la Selecção, menée par la technicienne Cláudia Neto, va donc surfer sur la vague du barrage remportée et déjouer les pronostics en arrachant la seconde place du groupe au nez et aux cils longs des voisines espagnoles. En quart de finale, face à la France, le Portugal jouera sa carte défensive avec un 6-3-1 solide et impénétrable. Mieux, en contre, Andreia Norton, tout juste entrée en jeu, profitera d’un cafouillage pour punir Sarah Bouhaddi et confirmer son nouveau surnom. Devant leur écran de télévision, les supporters français se remémorent de très mauvais souvenirs et commencent à suffoquer. Pas Camille Abily qui viendra inscrire un doublé dans les derniers instants avant de sortir une bandelette de sa chaussette : « Camille 2 – Éder 1 » .
Pourquoi il faut absolument regarder l’Euro ?
Depuis le 3 juin dernier et la finale de Ligue des champions remportée par le Real Madrid, le sort du prochain Ballon d’or ne fait plus aucun doute. Il ira dans les mains de Cristiano Ronaldo, vainqueur aussi de la Liga et double buteur en finale face à la Juventus. Le prix The Best du meilleur joueur FIFA aussi, tiens. Heureusement, l’instance international a prévu d’autres catégories pour autant de statuettes dorées. Détentrice des deux derniers trophées de meilleure joueuse de l’année, l’Américaine Carli Lloyd pourrait chuter de son podium avec cette saison sans JO ni Coupe du monde. Tenantes de la Ligue des champions avec l’OL, l’Allemande Dzsenifer Marozsán, la Norvégienne Ada Hegerberg et, dans une moindre mesure, la Suédoise Caroline Seger – et pourquoi pas Eugénie Le Sommer – vont se battre pour amener leur équipe au sommet de l’Euro et ainsi décrocher le saint Graal : une photo Colgate avec Cristiano Ronaldo.
Par Steven Oliveira