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Le grand soir de Diego ?
Après deux années compliquées, Diego a retrouvé la sérénité et la joie de jouer à l’Atlético Madrid, où il espère pouvoir rester. La finale de ce soir, « le match de sa vie », et la conclusion de la Liga ce week-end seront déterminantes pour son avenir dans la capitale espagnole.
L’Atlético Madrid vit une fin de saison à suspense. Il lui reste deux matchs, qui peuvent tout changer. La finale de l’Europa League, ce soir, et le final du championnat, dimanche. Les hommes de Simeone ont attendu la 37ème journée pour atteindre leur meilleur classement de la saison, la 5ème place, maintenant vivant ce fol espoir de griller Malaga sur le fil dans l’obtention du ticket pour la C1. Pour cette dernière semaine décisive, l’Atlético pourra compter sur toutes les troupes et en premier lieu sur sa star, Radamel Falcao, 23 buts en Liga et 10 en C3. Mais le Colombien ne sévit pas seul à la pointe de l’attaque madrilène. Les Colchoneros s’appuient sur un quatuor offensif tout neuf et très séduisant, composé de Falcao donc, Adrian, Arda Turan et Diego, le tout renforcé par le jeune Salvio. Diego Ribas da Cunha, comme on dit au Brésil, fait donc partie des grandes satisfactions de l’année, et ce n’était pas gagné.
« Diego, reste avec nous »
Son arrivée l’été dernier dans la capitale espagnole, en toute fin de mercato, était accompagnée d’autant d’espoirs que d’incertitudes. Le gosse brésilien venait de se brouiller avec Magath à Wolfsburg et s’apprêtait à découvrir son troisième club en trois ans, après l’expérience peu concluante de la Juventus Turin auparavant. 24,5 millions pour rejoindre la Juve à l’été 2009, 15 millions pour Wolfsburg en 2010, puis un vulgaire prêt sans option d’achat à l’Atlético en 2011. La côte de Diego sur le marché du football était en chute libre. Elle a rebondi. Après deux saisons bancales, le joueur révélé à Santos aux côtés de Robinho s’est trouvé un club où il se sent bien et un entraineur avec qui le courant passe parfaitement. Titulaire indiscutable, il a aussi su se mettre les supporters dans la poche. Il y a deux semaines lors de la victoire contre l’Espanyol, le Vicente Calderon chantait « Diego, reste avec nous » à sa sortie du terrain. « Si on conserve la base de cette équipe et que l’on ajoute quelques renforts, on aura un effectif capable de viser très haut. Diego veut en faire partie en restant à l’Atlético » , assure Juanfran, l’expérimenté latéral droit espagnol du club. Oui, Diego veut rester le numéro 10 de cette équipe. Le problème, c’est qu’il coûte cher. En salaire, et en transfert. Les deux derniers matchs de la saison conditionneront son départ ou non. Pas sportivement, mais économiquement.
Le créateur
Si l’on se penche sur les chiffres de sa saison, Diego n’a pas des statistiques à couper le souffle. Trois pions et deux passes décisives en Liga et un seul but en Europa League. C’est maigre. Mais l’influence du Brésilien sur le jeu de l’Atlético est claire et nette. Il est le créateur, l’accélérateur, celui par qui le jeu passe, celui qui crée les décalages. Il joue juste, est dangereux sur coup de pied arrêté et s’entend à merveille avec Falcao, dans cette position de neuf et demi où il est très à l’aise. C’est une pièce maitresse de cet Atlético, mais il doit être davantage décisif. Il aimerait l’être ce soir, face à Bilbao, dans ce qu’il considère comme « le match le plus important de sa vie » . En 2009, il était déjà en finale de la compétition avec le Werder Brême, mais trois cartons jaunes l’avaient empêché de la disputer, et les Allemands s’étaient inclinés face au Shakhtar Donetsk (2-1). Celle-là, il la veut. Pour étoffer un palmarès maigrelet (une Coupe d’Allemagne, un championnat du Portugal, une Coupe Intercontinentale) et capter l’attention de Mano Menezes, le sélectionneur brésilien. Le maillot de la Seleçao, il ne l’a plus porté depuis 2008 et avec les Ganso, Ronaldinho voire Kaka à son poste, il a encore du chemin à faire. Mais il y croit. A 27 ans, Diego est reparti sur de bonnes bases. La confirmation est attendue ce soir, à l’Arena Nationala de Bucarest.
A suivre : Le finale d’Europa League en live ce soir avec So Foot
Par Léo Ruiz