- Euro 2012
- Portugal/Danemark
Le grand chantier de Bento
Nommé en catastrophe au poste de sélectionneur, Paulo Bento a un sacré chantier devant lui : reconstruire une équipe. Et quand on voit les dernières performances de la Selecção, le plan parait assez foireux. Reste le soutien du grand architecte Mourinho.
« J’ai joué avec Paulo et j’ai beaucoup appris de lui comme joueur. Maintenant, j’espère qu’avec son expérience, il pourra aussi aider la Selecção. Je suis sûr qu’il va donner le meilleur de lui-même et nous sommes tous confiants quant au fait qu’il va faire du bon travail » . L’éloge est signé Cristiano Ronaldo. Bien heureux de garder le brassard avec Paulo Bento, CR7 bombe le torse. Pourtant, l’heure est grave. Après avoir été baroudé par Chypre (4-4) et claqué par la Norvège (0-1), le Portugal s’est bien éloigné de l’Euro 2012 ukraino-polonais. La tête de Carlos Queiroz est tombée dans une mare d’encre et de bave…
Vendredi, viendra le Danemark avant un important voyage en Islande. A peine nommé, Paulo Bento n’aura que trois jours de préparation pour mener à bien sa barque jusqu’aux batailles nordiques. Sa première séance eu lieu le mardi 5 octobre. Le jour du centenaire de la république portugaise. Et déjà les premières galères. Touchés au pied gauche, Miguel Veloso et Liedson viennent amputer les choix de l’ancien entraîneur du Sporting. L’un des renforts s’appelle Ruben Micael. Le milieu de terrain du FC Porto s’ajoute aux deux puceaux du maillot des Quinas : le droitier du Sporting João Pereira et le Toulousain Paulo Machado. Une liste au fort accent sportinguiste. Mister Paulo a ainsi rappelé João Moutinho, privé de Mondial par Queiroz et depuis parti chez les Dragons, Hélder Postiga, disparu de la sélection depuis l’Euro 2008, ou encore le gardien des Lions, Rui Patricio, qui malgré ses boulettes en club va pouvoir venir caresser le gazon (et le banc) de la Selecção. Et si le vieillissant Liedson ne s’était pas blessé, nul doute qu’il aurait eu les faveurs de PB.
La lettre du “Mou”
Mais Bento n’a pas que des amis dans sa liste. En appelant Danny, Varela et surtout Carlos Martins, il oublie les querelles passées, les chances non données. La cause est nationale. Et même José Mourinho y va de son petit mot. Mardi, le « Mou » fait suivre une lettre à la délégation portugaise via l’association des entraîneurs (ANTF). « Maintenant, le Portugal a un entraîneur et il doit être vu par tous comme “notre entraîneur” et “le meilleur” jusqu’au jour où il ne sera plus “notre entraîneur”. Celle-ci me paraît être une maxime exemplaire : le mien est le meilleur ! Alors si le nôtre est Paulo Bento, Paulo Bento est le meilleur » , déroule-t-il.
Rêvé au poste de sélectionneur par la Fédé, le « Especial » a été empêché de répondre à l’appel des siens par son employeur galactique. Et là encore, il analyse : « Je suis à la barre d’un navire géant, qui ne peut pas être abandonné une seule minute. Le Real a pris la bonne décision » . Sans rancune, “Mou” ne demande qu’une chose aux « élus » : « Nous devons tous être unis et gagner. Et si nous perdons, que ce soit debout » .
Car l’après-Mondial a laissé de sérieuses séquelles. Entre le licenciement bidon de Queiroz et les joutes verbales entre l’ancien seleccionador et certains de ses joueurs (Deco notamment), le Portugal cherche à faire le point et surtout à en marquer.
Par Nicolas Vilas
Par