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Le Graët renonce au vice

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Le Graët renonce au vice

Choisir la date du 18 juin pour organiser une élection laisse forcément la porte ouverte à toute les comparaisons boiteuses (personne, pas même nous, ne s'en est privé). Et donc, quelle serait désormais la métaphore historique correcte pour qualifier la victoire inattendue du vice-président Noël Le Graët (et de son équipe, puisqu'il s'agissait d'un scrutin de liste pour un mandat écourté de 18 mois) à la suite de l'assemblée fédérale qui vient de se tenir hier. Un thermidor ? Un 21 avril ? L'écrasement de la Commune ?

Il est certain que beaucoup doivent l’avoir mauvaise tant Mr. Duchaussoy semblait le candidat désigné vainqueur d’office (la présence de Robin Leproux à ses cotés fut peut-être le mauvais présage de trop ?) – une pensée pour les 0,19% d’Eric Thomas, preuve que, comme il est si bien dit dans le film « Mes meilleurs copains » , « les choses vont finir par bouger, mais cela risque de prendre très très longtemps » . Ce brave Fernand, avec « seulement » 45,40% des 244 votants (totalisant 3616 voix), a joué son Lionel Jospin en annonçant sont retrait du « football national » pour se concentrer sur le « foot de club » dans le Nord-Pas-de-Calais. Madame la ministre a pour sa part pris « acte » – une formule polie pour dire combien on l’a en travers de la gorge ? – de ce vote tout en vantant le travail du sortant et rappelant malgré tout au nouveau boss les attentes de l’administration de tutelle après des mois de grand n’importe quoi (et l’existence d’une haute autorité du football pour le surveiller).
D’autres en revanche, notamment à la FFF, ne manqueront pas de se féliciter de cette surprise qui tendrait à prouver qu’un véritable tournant démocratique a été opéré après des décennies de connivence et bons échanges entre amis. Vraiment ? Le fin mot de l’affaire s’apparente peut-être surtout finalement à la vieille litanie récitée par Burt Lancaster dans « Le Guépard » : « tout doit changer pour que rien ne change » . Bref, réactionnaire plutôt que révolutionnaire. C’est d’ailleurs d’abord dans le constat d’échec de l’ancien mode de « gouvernance » et les traumatismes de la coupe du monde puis des quotas (surtout de leurs répercussions médiatiques plus que sur le fond, la presse étant devenue brusquement le pire ennemi du foot français) que résident les causes profondes du succès de celui qui s’annonçait volontiers, à longueur de déclarations, comme une homme à poigne qui aura à cœur de diriger et un bon gestionnaire qui saura apurer les comptes. Donc celui qui va remettre de l’ordre dans la maison football sans avoir besoin systématiquement de se prévaloir de sa relation privilégiée avec le « terrain » . Avec ce surprenant réflexe pavlovien en faveur du président de Guingamp, l’assemblée fédérale a juste réclamé le retour de la sécurité et à l’autorité, comme s’il était encore possible de revenir au temps béni ou seuls les contrats de pub des Bleus rythmaient la vie de la direction du foot (et vade retro « problèmes de société » !). A l’instar de Sarkozy contre Royal, à défaut des solutions, il avait apparemment le bon programme pour répondre aux doutes de l’électorat.

En outre, c’est peut-être aussi le premier effet du renforcement du poids des pros dans la fédé acté par les derniers états généraux (généreux) du foot. Il a clairement indiqué que le centre de gravité du ballon rond continuerait rouler vers l’élite et que l’équipe de France serait mieux « gérée » pour le plus grand bonheur de tous. Les commentateurs oublient au passage souvent, par idéalisation abusive du foot d’en bas, que les représentants « amateurs » qui débarquent à la tête de la fédé après des décennies de bon loyaux et services, ont surtout envie de s’enivrer d’un nouveau sentiment de puissance en jugeant enfin du nom et du destin du sélectionneur national et certainement pas de « s’emmerder » avec leurs anciennes broutilles de district et de subventions municipales. Le foot a un Sénat, toujours pas d’assemblée nationale. Et ainsi désormais un nouveau consul.

Nicolas Kssis Martov

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Au Brésil, le rond central d’un terrain a un problème de géométrie
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