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Le GFCA est dans le gaz
Vivant encore dans l'espoir d'être repêché en Ligue 2 en lieu et place de Sochaux, le Gazélec n'a pas fait le déplacement sur la pelouse du Red Star ce vendredi pour l'ouverture de la saison de National 1. C'est dire à quel point le club corse est déterminé à ne rien lâcher.
Il est 20h16 au Stade Bauer en ce vendredi de reprise du National 1, au moment où les filets tremblent en faveur des locaux, faisant chavirer la tribune Rino Della Negra dans l’euphorie. Une scène à peu près normale décrite ainsi mais qui cache en fait un délire total. Si le Red Star est bien sur la pelouse pour cette première journée de championnat, aucun adversaire ne lui fait face, et c’est le gardien Sébastien Rénot qui a pu se faire un petit plaisir, alors que la fin de la rencontre a déjà été sifflée… Dans la foulée du coup d’envoi.
Le coup d’envoi a été donnée à 20h16 et sifflé dans la foulée. Assez pour arrêter Sébastien Rénot ? Noooon, la suite va vous étonner ??? #REDGFCA pic.twitter.com/sSnSFJV7JD
— Antoine Ballet (@ABllt) August 2, 2019
Le Gaz risque un point de pénalité
Ce n’est que deux heures avant ce coup d’envoi programmé que le GFC Ajaccio a balancé une petite bombe, annonçant dans un communiqué que son équipe professionnelle ne ferait pas le déplacement à Saint-Ouen pour honorer cette partie. Une décision dont les raisons sont clairement expliquées dans les quelques lignes de la brève. En cause : le choix de la commission d’appel de la DNCG, le 4 juillet dernier, d’annuler la rétrogradation administrative du FC Sochaux-Montbéliard en troisième division, rétrogradation qui avait été décidée trois semaines plus tôt au vu des comptes du club doubiste (16e du dernier exercice) et avait provoqué le repêchage du Gaz (lui relégué sportivement suite à son barrage perdu face au Mans). Un GFCA qui est donc passé du rire aux larmes – à une vingtaine de jours de ce qui devait être sa reprise dans l’antichambre de l’élite – et qui, logiquement, conteste tout ça « au regard de la situation administrative et financière du FC Sochaux-Montbéliard » .
Le tribunal administratif de Paris a été saisi en référé et, attendant encore le verdict – qui devrait tomber dans les jours à venir – le club corse a préféré prendre cette décision forte, n’ayant pas réussi à faire reporter le match auprès de la commission des compétitions nationales de la FFF . On pouvait s’attendre à voir débarquer l’équipe réserve ajaccienne à l’image des minots marseillais au Parc en 2006, mais les Gaziers ont bel et bien posé un bon gros lapin à leurs hôtes audoniens, quitte à prendre le fameux tarif tapis vert-3-0 et se voir infliger un retrait d’un point comme mentionné dans les statuts de la triple F. Du coup, la soirée s’est transformée en entraînement à la cool pour l’Étoile Rouge. Pendant ce temps-là, cinq kilomètres plus au sud, le miraculé Sochaux prenait son deuxième point de la saison à Charléty lors de la deuxième journée de Ligue 2.
Salvateur Nenking
Ce revirement de situation concernant le destin des Lionceaux est lié à l’arrivée progressive du groupe Nenking dans le capital du club – sur fond de prêt de trois millions d’euros non remboursé par l’ancien propriétaire TechPro et son président Wing Sang Li – et d’une injection de quatre millions d’euros promise par l’entité chinoise. C’est ce même groupe, propriété de Zhong Naixiong dont la fortune serait estimée à 1,5 milliard de dollars, qui s’est présenté devant la DNCG et a réussi à sauver les meubles lors de ce deuxième passage auprès du gendarme financier du foot professionnel français. « Lors de notre audition, on a essayé d’être le plus transparents possible, déclarait Samuel Laurent, représentant français de Nenking et nouveau directeur général exécutif du FCSM, dans les colonnes de L’Équipe le 9 juillet. On voulait faire l’inverse de monsieur Li, qui disait que tout allait bien alors que rien n’allait.[…]Dans son fonctionnement actuel, le club perd 4,7 millions d’euros par an : c’est intolérable. On veut arriver à un équilibre budgétaire et ça passe donc par une réduction conséquente de nos dépenses »
Si les intentions des nouveaux arrivants sont louables, l’avenir de l’institution jaune et bleu est encore bien flou et c’est sans doute cette brèche, ce sentiment d’injustice et ces montagnes russes émotionnelles qui ont poussé le Gazélec à se révolter de la sorte. Le président Olivier Miniconi, qui ne semble pas vouloir s’exprimer depuis la publication de ce fameux communiqué, ne s’est certainement pas vu débuter un championnat dans lequel il ne se sentait pas à sa place. Dangereux, car une nouvelle désertion devrait entraîner un forfait général pour l’escouade entraînée par l’illustre François Ciccolini. En attendant, la saison à l’étage plus haut est désormais bien entamée, avec le FC Sochaux et sans le GFCA. Et aujourd’hui, seul un petit groupe d’irréductibles insulaires semble encore croire à un nouveau coup de théâtre.
Par Jérémie Baron