- Serie A
- J10
- Genoa-AC Milan (3-0)
Le Genoa casse les jambes de Milan
Sale soirée pour l'AC Milan, qui risque de perdre sa place sur le podium après cette grosse défaite face au Genoa. Appliqués et impliqués, les Griffons n'ont pas fait de merveilles, mais ont privilégié l'efficacité et le pragmatisme, en profitant d'une dernière demi-heure à 11 contre 10.
Genoa CFC 3-0 AC Milan
Buts : Ninković (11e), Kucka CSC (80e), Pavoletti (86e) pour le Genoa
L’ouverture de la 10e journée de Serie A s’apparentait à l’ouverture de la chasse pour l’AC Milan. La chasse aux points, à la Roma, à la Juve, à la première place provisoire, et plus globalement au lustre d’antan. Mais le Genoa est un gibier qui cavale plutôt rapidement, et qui aime même jouer des tours. Une première facétie fut de marquer avant Milan, et assez vite dans le match. La deuxième, de jouer encore mieux après l’ouverture du score, contraignant les Milanais à suer des deux côtés du terrain. L’énervement des Rossoneri s’est manifesté par des frappes plus ou moins menaçantes. Celui du Genoa par des tampons plus ou moins réglementaires. Mais à part choper des corners et des cartons, aucun effet. Le Milanais Paletta a même réussi à être plus agressif que les Rouge et Bleu en récoltant un carton rouge direct en deuxième période. Beaucoup appelleront ça la poisse, certains parleront d’une sanction méritée après un vilain tacle, d’autres jugeront qu’on a vu ce soir le vrai niveau de Milan. Un Milan qui, en guise de réponse, se sabordera tout seul en fin de match en plantant un but contre son camp fatal, avant de boire la tasse avec un troisième but dans la valise.
Milan gêné
La bagarre se déroule de façon ordonnée, entre gentilshommes. Des actions posées, construites, une volonté de réfléchir avant d’agir, mais parfois un peu trop, surtout chez le Milan. Du coup, aucune occasion franche, et même des trous en défense. Cadeau pour le Genoa, et sur un centre aux petits oignons de Tomás Rincón, Ninković vient chercher la balle très bas de la tête pour ouvrir le score. L’alignement de la défense milanaise est terrible, Donnarumma est court, et Milan se met dans une galère en à peine dix minutes. Sauf que les Grifoni étaient lancés, à commencer par Rincón, virevoltant et toujours en train de gambader et de distribuer des bons ballons. Romagnoli tente le diable en décochant une frappe de trente mètres, à la trajectoire flottante, mais hors cadre. Bonaventura tente la même d’un peu plus près, a la bonne idée de cadrer, en plein dans les gants de Mattia Perin. Quant à l’avant-garde de Milan, Bacca et Niang en tête, ils sont condamnés à être pris en sandwich à chaque touche de balle, et à finir dévalisés ou les fesses à terre avant d’avoir pu commencer à être menaçants. Les hommes de Montella passent la fin de la première mi-temps à dominer, mais en s’acharnant à passer par le centre, en fonçant tête baissée sur la charnière du Genoa, et en s’y empalant à chaque fois.
Milan coulé
Les coups sont rudes, les dents serrées, et la valse des cartons commence. Remontés comme des pendules, les Milanais reprennent là où ils s’étaient arrêtés. De l’intensité et des gros tirs, comme celui de Bonaventura joliment détourné par Perin, à l’affût, suivi d’un corner à cafouillage, là encore bien négocié par la sortie de costaud du portier du Genoa. Pour éviter à Donnarumma d’avoir lui aussi à s’employer, Paletta stoppe une offensive de Gênes en balançant un tacle qu’on ne voit que dans des films de karaté. Pas de carton au box office asiatique à la clé, mais un rouge. À onze contre dix, Gênes peut se remettre à l’offensive, même si les Milanais gardent les sourcils froncés. Les remplacements se succèdent, Bacca puis Honda laissent leur place. Niang décroche de plus en plus pour proposer des solutions, avant de sortir à son tour pour Suso. Rincón répond à l’agitation milanaise en frôlant la lucarne de Donnarumma sur une frappe à l’entrée de la surface. Milan a le mérite de continuer à faire le jeu en enchaînant les tentatives, mais vise à chaque fois plein centre, ne laissant même pas à Perin le plaisir de plonger. Un nouveau coup de poignard arrive à dix minutes du coup de sifflet final, quand Kucka, ancien du Genoa, détourne un centre de Lazović dans son propre but. Puis cinq minutes plus tard quand Pavoletti, intraitable, fusille Donnarumma sur un face-à-face. Et dire que Rigoni, finalement hors jeu, avait osé en mettre un dernier à la 90e…
Résultats et classement de Serie A Retrouvez toute l’actualité de la Serie APar Alexandre Doskov