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Le football albiceleste taché de sang

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Le football albiceleste taché de sang

Six morts et un dénominateur commun : le ballon rond. L'Argentine du football vit des heures sombres depuis le début de l'année. L'apathie des autorités et la banalisation de ces crimes choquent : ces supporters ont perdu la vie en marge des matches, loin des stades, et sont le fruit de querelles internes réglées à coups de feu. De quoi faire passer les ultras du PSG pour des enfants de chœur.

Le soleil se lève à peine sur Rosario, la ville natale de deux messies révolutionnaires (le Che et Léo), vendredi dernier, lorsque Roberto Camino sort du bar Ezeiza. A peine a-t-il franchi le seuil de l’établissement qu’il est criblé de balles sur le trottoir. Des témoins ont beau le transporter à l’hôpital Carrasco, au cœur de la cité fluviale, avant de prendre la fuite, le bonhomme a déjà rendu l’âme. Mieux connu sous le sobriquet de “Pimpi” par les hinchas (supporters) de Newell’s Old Boys, Camino a fini par récolter la tempête du vent nauséabond qu’il a semé chez les Rouge et Noir pendant huit ans. Ancien dirigeant d’un groupe de barra brava (les ultras argentins), Roberto Camino tira les ficelles du club avec la complicité de l’ancien président Eduardo Lopez, aujourd’hui suspecté d’être l’un des instigateurs de son assassinat.

Quand la mort donne rendez-vous au foot

A l’époque, Pimpi aurait pris le contrôle des équipes de jeunes du club, des déplacements et de la gestion du stade, et perçu de grosses sommes d’argent de la part de la direction. Les méfaits de Pimpi ne s’arrêtent pas là. Lui et ses amis étaient aussi les rois de l’intimidation. En 2005, la bande de malfrats se serait introduite dans le vestiaire de Vélez Sarsfield, histoire de leur faire comprendre qu’il valait mieux pour eux qu’ils baissent le pied face à leur équipe favorite. Deux ans plus tard, c’est Pablo Marini, alors coach des Leprosos, qui goûta aux méthodes de mafioso de Pimpi. Frappé et menacé pour manque de résultats, l’entraineur ne tarda pas à remettre sa démission.

Ces exactions valurent à Pimpi un premier avertissement sous forme de balle dans le pied. Son dernier coup d’éclat, une irruption violente dans l’enceinte du club lors des élections présidentielles dudit club, au cours desquelles Lopez s’inclina devant Guillermo Lorente, avait fini par lui coûter une condamnation judiciaire et une interdiction de stade. Mais, même mort, l’ombre de Pimpi n’a pas fini de planer sur Newell’s : son enterrement, programmé à la même heure que le match des Leprosos contre Vélez Sarsfield, a été source de fortes tensions à Rosario, samedi dernier.

Sensini : « Il est temps d’agir »

Pimpi est la énième victime d’une des ères les plus sanglantes du football argentin. En quarante-deux jours, six personnes ont trouvé la mort. Tous supporters, ils sont tombés loin de leur virage, au cours d’affrontements avec d’autres coteries de leur club, au sein de l’espace public, garnissant les pages de faits divers du lundi. Une fusillade sur l’autoroute entre Buenos Aires et Rosario, une bataille rangée à la gare de La Plata, une rafale de tirs qui fusent dans un quartier de Rosario, un coup de poignard dans la banlieue de la capitale pour avoir le dernier mot : le sang et l’encre n’en finissent pas de couler autour des barras bravas. Depuis plusieurs mois, la violence qui gangrénait jusque-là les tribunes des stades s’est mutée en véritable guérilla urbaine, produit de luttes intestines pour le pouvoir.

Trop de témoins restés muets et inertes se sont rendus complices de ce fléau. En première ligne : le gouvernement et les forces de l’ordre, incapables de prendre des mesures concrètes et efficaces pour enrayer ce phénomène avant que celui-ci ne prenne trop d’ampleur. Depuis son banc, ce vieux renard de Roberto Sensini, l’actuel entraineur de Newell’s, voit, lui, toujours aussi clair : « La situation dépend de nous tous : dirigeants, supporters, footballeurs et politiques. Le pouvoir se doit de faire quelque chose. On entend toujours la même chose. Je crois qu’il est temps d’agir » .

Par Alejandro Carbone, à Buenos Aires

Adieu Didier, on t’aimait bien

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