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Le feu au lac…

Par Chérif Ghemmour
6 minutes
Le feu au lac…

Le gadin monumental de l’OL, éliminé de la C1 et de la C3, nous pousse à dresser un premier bilan des clubs français au premier tour européen. En attendant les derniers matchs où on y verra plus clair à l’indice UEFA, retour sur la semaine noire du foot français.

On croyait Paris vacciné contre les sales petits virus qui sévissent en automne. L’année dernière, les gars de Lolo Blanc avaient concédé un nul indigne à Amsterdam (1-1) qui avait plombé leur duel à distance avec le Barça. Avec un meilleur résultat que le 1-3 au Nou Camp, Paris aurait pu chiper la première place aux Blaugrana… Parce qu’en poule de Ligue des champions, il est statistiquement prouvé qu’il vaut mieux finir premier que second. Même si le PSG a ensuite passé l’obstacle Chelsea en 8es. Cette année, Paris avait l’occasion de doubler un Real mal en point et largement à sa portée pour finir leader. Trop respectueux à l’aller au Parc et pas assez tueurs au retour, on enrage de voir que les Parisiens ne semblent n’avoir rien appris de leurs expériences passées. Ils finiront donc deuxièmes avec la perspective de tomber en 8es contre les machines de guerre que sont le Bayern et le Barça, voire les « gros » comme la Juve ou l’Atlético Madrid avec match retour à l’extérieur. Clairement, le PSG peut gicler dès février et faire encore moins bien que les saisons précédentes. Le 5-0 à Malmö comptait donc bien du beurre et il a mis à nouveau en lumière la « carence » Cavani. Car sans un killer devant, Paris a du mal à passer le cut afin de viser le dernier carré. Paradoxalement, c’est le score large (5 buts à rien) qui indique la voie à suivre pour un Paris qui se laisse trop aller à la suffisance. Car c’est à coups de 5-0 et 6-0 que Paris doit s’efforcer de plier tous ses matchs en L1 et en C1, histoire d’entretenir une machine à marquer qui fonctionne à tous les coups : à coups de doublés, mêmes fastoches contre Troyes, Bastia ou Reims, Edinson redeviendra plus efficace. Car pour le reste, le PSG soutient la comparaison en Europe, hormis face au Bayern et au Barça. D’abord au vu de son équipe type plus que respectable (avec mention spéciale à Aurier et à Rabiot qui apportent un vrai plus désormais) et ensuite au vu de son fonds de jeu éblouissant aperçu au Bernabéu. Rendez-vous au tirage, le 14 décembre…

Guignols lyonnais…

Qu’attendait-on de Lyon cet été avant le tirage des poules de C1 ? Objectivement : une troisième place qualificative pour la C3… Il ne fallait pas rêver, malgré une belle saison 2014-2015 (sans Coupe d’Europe, justement), les petits Gones n’avaient comme perspective que de briller un peu comme le faisaient les jeunots de l’Ajax en Champion’s ces dernières saisons, puis de se ranger derrière deux cadors continentaux. Or, l’OL a fini dernier d’une poule abordable… « Lyon n’a pas le niveau » , ont reconnu honnêtement Hubert Fournier et Jean-Michel Aulas. Le but du 1-2 de La Gantoise a été marqué dans les arrêts de jeu, comme sonne le terminus des prétentieux. On s’en tiendra donc là plutôt que d’évoquer l’absence de Fekir, la malchance, l’arbitrage, le terrain lourd, etc. Le Trophée des champions contre Paris en août (0-2) avait donc bien donné le la très bémolisé de la saison à venir. Car à part le 4-0 à Caen et le beau 3-0 contre Sainté, l’OL n’a jamais démontré que la C1 lui serait accessible. En guise d’explications, on peut citer, pêle-mêle, le melon que certains joueurs ont chopé, le recrutement pour l’instant raté à presque 30 millions d’Euros (Valbuena, Rafael, Darder, Mapou, Beauvue), les limites du système Fournier devenu trop prévisible et son manque de tempérament… Peu importe ! Avec le fiasco lyonnais, on découvre effarés qu’après la troisième place de L1 qui mène depuis plusieurs saisons à une voie sans issue en tour préliminaire de C1, c’est la fameuse « deuxième place du podium » qui débouche aussi sur une participation sans suite (ni 8es de C1 et ni C3). C’est la tendance qui se dessine réellement aujourd’hui. Voyez le haut du tableau actuel en L1 : quel qu’il soit, le futur dauphin du PSG champion 2016 aurait toutes les chances de reproduire le parcours chaotique des Gones d’aujourd’hui en C1… Il y a le feu à la maison France.

C3 : comme un vendredi…

En France, le « ça va comme un lundi » démarre nos semaines sur une note de morosité. Pareil en Ligue Europa avec nos clubs : « ça va comme un vendredi » … Déjà, on a perdu Lyon en route, vaincu sans combattre. Pour la petite histoire, c’est justement en C3 2013-2014 que s’était révélée la formidable génération OL (Fekir, Lopes, Tolisso, Ferri, etc.) quart-de-finaliste, qui nous avait éblouis l’an passé. Les Gones en Ligue Europa au nouveau Stade des Lumières en 2016, nous on était preneurs. Bande de lâcheurs ! Autres « lâcheurs » : les Bordelais, derniers de leur poule et éliminés après une défaite 1-2 à Anfield. You’ll always walk alone pour les Girondins, plombés trop précocement par l’indécente défaite à dom face à Sion (0-1). Hier, un Bordeaux avec l’âme mais sans imagination a rendu une copie très L1 : solide au milieu, un peu dépassé en défense, incapable de porter le danger dans les 30 derniers mètres adverses, sauf à la fin quand tout est perdu. Même leur but (beau coup franc indirect dans la boîte de Saivet) leur fut offert par le gardien Mignolet… Le niveau L1 ne suffit donc pas à s’extirper d’une poule là aussi pas si insurmontable. Mais ça on le savait déjà.

L’OM toujours convalescent a sué sang et eau pour se défaire d’une Néerlandaise de niveau CFA (2-1 face à Groningue). Rien de nouveau, globalement : il faut toujours cinq occases pour Michy pour en mettre une au fond. Sinon, devant, ça commence à ressembler à quelque chose avec lui, Nkoudou, Cabella et Alessandrini, de retour. Puisse la C3 apporter à l’OM la même dynamique de progrès et de cohésion qui avait sublimé l’En avant Guingamp l’an passé. Un nul ou une victoire à Liberec dans quinze jours offrirait ce genre de perspectives… Pour Sainté, c’est fait : dans leur splendide tunique émeraude très seventies, ils ont arraché le nul à Rosenborg (1-1) et se sont qualifiés pour les 16es. C’était le minimum à accomplir. Bravo aux Verts et rendez-vous en février prochain. Le meilleur pour la fin, ou plutôt le pire, avec Monaco, fumé comme Lyon. Normal, c’est du Belge… Sous les yeux d’Eddy Merckx, Anderlecht a porté le fer au cœur même du « projet » monégasque (0-2). Ribolovlev & Vasilyev comptaient sur la vitrine européenne pour exposer leurs produits à vendre : les Bruxellois l’ont fracassée en y jetant deux pavés bien durs ! Certes, l’ASM a plutôt pas mal joué, comme l’attestent les 15 corners obtenus. Même l’inefficacité devant le but pourra s’améliorer avec les attaquants ou avec des milieux ou défenseurs. Mais l’essentiel est ailleurs : en transformant le club en une plateforme d’achats-ventes fondée sur le profit, on aboutit à un chantier permanent de travailleurs détachés qui viennent et qui partent sans s’amalgamer vraiment. Le regard dans le vague de Toulalan au moment de sa sortie sur blessure à la 29e en disait long sur ses motivations d’autrefois au moment de bâtir un futur grand club de la Principauté. L’ASM est quasiment éliminée ce matin, à moins d’un double miracle, en gagnant à Tottenham et en espérant un mauvais résultat d’Anderlecht qui accueille le dernier, Qarabağ. Qu’il est loin le 3-1 de l’Emirates…

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Par Chérif Ghemmour

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