- France
- Ligue 1
- 38e journée
- Sochaux/Évian (0-3)
Le FC Sochaux quitte l’élite
Passé à côté de sa finale (0-3), le FC Sochaux évoluera en Ligue 2 la saison prochaine. Rapidement devant et serein toute la partie, Évian a gagné une saison de plus parmi les meilleurs. Nostalgie sur la Franche-Comté.
Sochaux – ETG (0–3) D. Wass (8′), A. Angoula (42′), D. Wass (68′) pour Évian Thonon Gaillard.
Qui aurait parié que ce Sochaux-Évian aurait tenu en haleine toute la France du foot ? N’en déplaise à Canal +, c’est bien à Bonal qu’avait lieu le match le plus intéressant de la soirée. Problème : il s’est terminé à la huitième minute de jeu. Le temps pour Wass, l’homme du match, de caler un retourné acrobatique et de calmer les ardeurs sochaliennes. Touchés, les hommes de Renard n’ont jamais su s’en remettre, coulant sous les assauts hauts-savoyards (3-0). Auteurs jusque-là d’un finish exceptionnel, avec un nul et quatre victoires, dont les deux premières de leur (mauvaise) saison à l’extérieur, les Lionceaux s’étaient pourtant plu dans le rôle du chasseur. Ça lui pendait au nez depuis plusieurs saisons, c’est désormais chose faite : le FC Sochaux, et ses 66 saisons dans l’élite, quitte la première division. Et devra se reconstruire pour la retrouver le plus vite possible. L’ETG, lui, poursuit sa belle histoire. Il a mérité ce soir sa quatrième saison consécutive en Ligue 1.
Des Lionceaux apeurés
Ce n’est pas la Bombonera, mais c’est bel et bien l’ambiance des grands soirs à Bonal. Dans les gradins, les couleurs jaune et bleue sont partout, sauf dans le kop rose et blanc, plein à craquer lui aussi. Tout est au point pour le match qui changera en profondeur l’avenir d’une des deux équipes. Et comme prévu, ça commence à 200 à l’heure. Contout sert Jojo Ayew qui ouvre le score, mais non, le Ghanéen est hors jeu. Au tour des Hauts-Savoyards d’attaquer. Sougou déborde côté droit et centre pour Wass, qui tente et réussit un joli retourné acrobatique (8e). Gros coup de froid dans le Doubs. Dupraz, le drapeau savoyard autour du poignet, rugit. Puis demande à ses joueurs de jouer avec la tête. Autrement dit de rester calme et d’éviter de comettre un attentat maintenant. Sochaux veut se rebeller, mettre son adversaire sous pression, mais en est incapable. Les locaux sont brouillons, maladroits, nerveux. Et le jeu est haché : des fautes, des joueurs qui restent au sol, des ballons dégagés en touche, des supporters de l’ETG qui mettent un peu de boxon dans leur kop. Tension maximale. Pépère dans sa cabane, Hansen n’a besoin d’intervenir qu’une seule fois, sur un coup franc de Roudet que Kanté passe à une pointure de foutre au fond. Cauchemar pour les Lionceaux : sur un corner, Angoula met le but du break (42e), quelques minutes avant la pause. Ça sent le roussi en Franche-Comté.
Sochaux sans solution
Rien à dire sur cette première période : surpris d’entrée, Sochaux s’est crispé et est complètement passé à côté. Ayew a beau n’être pas passé loin de réduire le score dans les derniers instants, la bande à Renard a déjoué. En balançant plutôt qu’en posant le jeu. Il y a du mieux au retour des vestiaires. Une tête de Contout, une autre de Jojo. Sochaux veut emballer la partie, c’est sa dernière carte. Mais Évian est bien en place et ne panique pas. Au contraire, les visiteurs sont encore les plus dangereux : Cambon voit sa tête détournée sur la ligne, puis Bérigaud devance la sortie de Pelé, sans trouver le cadre. Le duo Contout-Roudet insiste à gauche, mais leurs centres ne donnent rien. Le chrono tourne et Bonal est de plus en plus silencieux. Résigné. Même Renard semble paumé : entré en jeu à la 55e, Bakambu sort un quart d’heure plus tard. Dans un remake de la première période (débordement et centre de Sougou, but de Wass), Évian plie l’affaire (72e) et envoie pour de bon l’historique FC Sochaux-Montbéliard à l’étage d’en dessous. Cette fois, Dupraz laisse tout exploser. Il a gagné son pari. Remporté son duel. Et déroulé son drapeau autour du cou. Félicitations à Évian. À bientôt, Lionceaux.
Par Léo Ruiz