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Le FC Bâle fait de la résistance

Par Nicolas Jucha
4 minutes
Le FC Bâle fait de la résistance

Alors que le football suisse peine à exister dans le football de club européen, le FC Bâle fait office d'irréductible résistant depuis une décennie. Avec quelques épopées comme la demi-finale de Ligue Europa 2013.

Il est toujours plus facile de dominer quand on a des moyens supérieurs à la concurrence. En Suisse, c’est donc fort logiquement que le FC Bâle, fort du mécénat de son ancienne présidente Gisela Oeri (2006-2011), puis du soutien de son sponsor principal Novartis, affiche régulièrement un budget entre 40 et 50 millions d’euros. De quoi ringardiser la concurrence et, surtout, au besoin, lui piquer ses meilleurs joueurs selon un schéma similaire à la politique du Bayern Munich en Allemagne. Si on ajoute à cela que le FC Bâle a le plus gros stade du pays (40 000 places pour le Parc Saint-Jacques) et le supporter le plus célèbre avec Roger Federer, difficile de trouver illogique la série en cours de six titres de champion national.

Cette hégémonie nationale est une opportunité que les dirigeants du FC Bâle ont saisi : présent chaque année sur la scène européenne, le club suisse a appris à son rythme, au point d’être devenu ces dernières saisons une équipe qui pèse : deux huitièmes de finale de Ligue des champions en 2012 (Bayern Munich) et 2015 (FC Porto), une demi-finale (2013 contre le futur vainqueur Chelsea) et un quart de finale (2014 contre Valence) en Ligue Europa. Des états de services qui peuvent faire pâlir tous les clubs de Ligue 1 à l’exception du PSG.

Tueur de clubs anglais

Qui dit épopée européenne dit exploits. Et à Bâle, on a une nette préférence pour les victimes anglaises. Sur ses récentes campagnes en Ligue des champions ou Ligue Europa, le club rhénan s’est ainsi offert les scalps de Manchester United (éliminé en phase de groupes de la C1 2012), Chelsea (deux victoires en phase de groupes de la C1 2014), Tottenham (quarts de finale de la Ligue Europa 2013) ou encore Liverpool (éliminé en phase de groupes de la C1 2015). De quoi s’offrir le droit à un joli chambrage contre les Reds l’hiver dernier, avec un dessin d’un blessé aux couleurs liverpuldiennes soutenus par un éclopé aux couleurs de Chelsea et un autre à celles de Tottenham avec la mention « You Will Never Walk Alone » .

Mais les Suisses ne s’en prennent pas qu’aux pensionnaires de Premier League : ces dernières saisons, les Rhénans ont également ajouté à leur tableau de chasse l’AS Roma (victoire en phase de poules de Ligue Europa 2010, succès à l’Olimpico en phase de poules de Ligue des champions 2011), le Sporting Portugal (victoire à domicile 3-0 lors de la Ligue Europa 2013), le Zénith St-Pétersbourg (huitième de finale de la Ligue Europa 2013) ou encore la Fiorentina lors de la première journée de C3 cette saison, avec une victoire surprise 2-1 à Artemio Franchi. En clair, en 2015, Bâle n’est un bon tirage pour personne, même si les Suisses se prennent de temps à autre une valise contre les ogres européens comme le Bayern Munich ou le Real Madrid.

Un grosse organisation de la formation au groupe pro

Si le FC Bâle affiche une telle réussite et une telle régularité depuis une décennie, ce n’est pas seulement une question d’argent ou de chance, mais le résultat d’une organisation pointue. Qui a pour premier socle la formation : depuis les années 2000, environ 40 joueurs issus des équipes de jeunes du club ont percé en équipe première. Et parmi eux, certains ont depuis connu des trajectoires glorieuses comme le Croate Ivan Rakitić, désormais incontournable au FC Barcelone, ou Xherdan Shaqiri, à Stoke City après avoir échoué à s’imposer au Bayern Munich. Dans l’effectif pro du FC Bâle, environ 40% de joueurs ont été formés localement, des talents renforcés par un recrutement extérieur à plus de 50% issus du marché suisse.

Et quand le FC Bâle sort le chéquier, ce n’est pas une dépense, mais un investissement, comme pour l’Égyptien Mohamed Salah qui, en 2014, a été vendu à Chelsea huit fois plus cher qu’à son arrivée deux ans auparavant. En matière d’indemnités de transfert perçues, le FC Bâle est d’ailleurs le leader incontesté en Suisse avec les cinq plus grosses ventes de l’histoire du championnat suisse. Son principal débouché ? La Bundesliga, où le FCB a refourgué entre autres Rakitić (Schalke 04), Shaqiri (Bayern Munich) ou encore Sommer et Xhaka (Mönchengladbach). Et quand l’une des anciennes gloires du club s’est égarée à l’étranger, la direction du FC Bâle n’hésite pas à la rapatrier pour la retaper. Ultra dominateur en Suisse, compétitif en Europe, le sextuple champion de Suisse ne semble pas près de s’arrêter de grandir.

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Par Nicolas Jucha

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