- Ligue Europa
- 16e finale retour
- Dynamo Kiev/Guingamp (3-1)
Le Dynamo éteint Guingamp
Au terme d'une partie compliquée par la météo, des débordements en tribunes et un fort engagement physique, Guingamp laisse filer la qualification vers les huitièmes du côté de Kiev (3-1).
L. Teodorczyk (31′), V. Buyalskyi (46′), O. Gusev (74′) pour Dynamo Kiev , C. Mandanne (66′) pour Guingamp.
Les Ukrainiens n’ont pas mis longtemps à donner le véritable ton de ce match typique de l’hiver : il se fera les yeux plissés, sourcils froncés. Par la pluie, la neige fondue ensuite, la neige et la douleur surtout, dans un pays qui, aujourd’hui, peut malheureusement se targuer d’un certain savoir-faire en la matière. 33 secondes après le coup d’envoi, la semelle de Rybalka trouve la carotide de Mandanne et n’est sanctionné que d’un jaune, alors que le rouge aurait paru trop clément. Au bout de deux minutes, Shovkovsky, autoritaire dans les airs, retombe sur Dragović, échoué au bord du terrain comme une baleine sur la mauvaise plage. Et deux minutes plus tard, la cuisse de Miguel Veloso lâche.
Teodorczyk, le bon suppléant
Tous les contacts font mal, sont rudes. Techniquement, c’est pas la joie. Les séquences de conservation sont rares, avec le premier rideau de Guingamp tanké au niveau de la ligne médiane pendant une grosse partie de la première période. Les Ukrainiens, plutôt patauds balle au pied, ont bien du mal à percer le verrou breton. Quand Lössl repousse des poings un très bon coup franc puissant et cadré de Rybalka (7e), Teodorczyk volleye ensuite maladroitement au point de penalty (20e). Pendant que Lössl rassure, dans les airs, au sol, les soldats de Gourvennec se découvrent peu. Pied et Jacobsen arrivent à combiner à droite, Giresse à gauche, mais sans inquiéter le gardien du Dynamo. Pas de quoi écarquiller les yeux non plus. Toujours plissés. Surtout qu’à partir de la demi-heure de jeu, l’En Avant s’arrête. Plus léger au marquage, la punition est immédiate. Sur corner, Teodorczyk se joue de Beauvue et ouvre le score de la tête, au premier poteau déserté bizarrement par Jacobsen (30e). Peut-être aveuglé par la belle histoire bretonne, on se rend compte que ce simple but qualifie déjà Kiev vers les huitièmes. Et les motifs d’espoirs sont plutôt maigres, côté EAG, avec la seule tête de Thibaut Giresse, sauvée sur sa ligne par un Shovkovsky pas vraiment académique mais décisif (40e). Le temps additionnel accordé pour le premier acte – 3 minutes – témoigne d’une partie jusque-là hachée.
Les errements d’Angoua, le sursaut de Mandanne
Au retour des vestiaires, la tâche se complique encore plus pour les Costarmoricains. Pas le temps de réapprivoiser la neige qu’Angoua, de la tête, repousse de façon trop hasardeuse, aux 25 mètres. Appliqué, proprement, équilibré, Buyalski déclenche une volée à mi-hauteur que la détente horizontale de Lössl ne peut contrer. 2-0 (46e). Les Ukrainiens prennent la confiance et accentuent leur pression. Guingamp est toujours tanké dans sa moitié de terrain, qui commence à être bien marquée. Sans véritables occasions pourtant, le Dynamo rôde autour des buts de Lössl. Puis la neige s’est arrêtée et a permis, un temps, d’ouvrir un peu les yeux. D’autant qu’après l’heure de jeu, Guingamp, qui a fait le dos rond, se montre un peu plus. Toujours sur la droite. Beauvue et Pied accélèrent, et le premier voit sa frappe contrée arriver sur Giresse. L’ailier gauche déclenche, et Mandanne dévie au second poteau. 2-1 (66e). L’espoir d’une embellie est de courte durée. Angoua s’emmêle au duel avec Teodorcczyk, qui tombe dans la surface. Pénalty, plutôt logique. Gusiev allume et aggrave la marque. 3-1. (74e). Il n’y aura pas de prolongation, même si des débordements confus des supporters ukrainiens, à l’entrée du dernier quart d’heure, ont nécessité l’interruption du match et les équipes regroupées dans le tunnel pendant dix minutes. L’arrêt des débats semble profiter aux Ukrainiens qui ne se gênent pas pour casser le rythme d’une rencontre qui ne demande pourtant que ça. Pied tente de dynamiter les lignes arrières, mais les défenseurs ukrainiens ressortent les grosses semelles. Beauvue manque la tête de la dernière chance (91e). Il grimace, il plisse les yeux. L’En Avant s’arrête là.
Par Ronan Boscher