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- Chelsea/Newcastle
Le duel des écorchés
Chelsea et Newcastle ont le même objectif : sortir d'une spirale négative. Mais les enjeux sont différents : les Magpies veulent engranger les points pour ne plus avoir à penser maintien et les Blues ne veulent pas laisser leur fauteuil de leader, sur lequel ils sont installés depuis la 1ère journée.
Dans chaque club, on entend le même son de cloche. Mise au point de John Obi Mikel : « Je ne sais pas de quelle crise on parle » . L’écho s’entend jusque dans le nord de l’Angleterre via Chris Hughton, le coach des Magpies : « Il n’y a pas de crise ici » . Vrai. Chelsea n’est qu’à une victoire de récupérer son fauteuil de leader et Newcastle est installé en milieu de tableau de Premier League, situation logique pour un promu. Seulement, les dynamiques des deux teams n’invitent pas à l’optimisme. Les Blues ont enchaîné deux défaites consécutives en Premier League, ce qui ne leur était plus arrivé depuis mai 2006 et Newcastle sort d’une série de trois matches sans victoire, dont une rouste incroyable à Bolton.
A Chelsea, difficile de comprendre la baisse de régime si ce n’est l’absence d’Essien, moteur des Blues, le manque de réussite complètement dingue à Birmingham et l’intérim pour le moment raté des remplaçants de l’armada de blessés (Essien, Terry, Lampard, Benayoun, Bosingwa sans parler de la malaria de Drogba). Les coiffeurs ont manqué l’opportunité de faire leur trou. Le spot était pourtant sympa : leader incontesté de la PL, Chelsea respirait la confiance et était déjà qualifié pour les huitièmes de la Champions League. Mais la machine s’est enrayée et les intérimaires se sont crispés, en témoigne la copie vilaine rendue contre le ridicule Zilina en C1 (2-1). Et les intérimaires vont devoir prolonger leur labeur, Alex et Zhirkov s’invitant aussi à l’infirmerie avant ce déplacement à St-James Park. Seule éclaircie, le retour annoncé de Bosingwa, qui va enfin prendre le relais d’un Paulo Ferreira sur le déclin. Mais l’idée d’un Chelsea plus intouchable a surtout modifié la psychologie d’approche de ses adversaires. Chelsea peut être battu, et pas que par les seuls membres du Big Four (remember la balade de Sunderland à Stamford Bridge). Soit une épine de plus pour les Blues, qui se retrouvent à affronter des opposants un peu plus ambitieux qu’auparavant.
Sol en grigri ?
De psychologie, Chris Hughton va sans doute devoir en user pour garder son équipe dans une situation acceptable. Premièrement, les Magpies vont devoir être moins suffisants. Un promu ne peut pas se permettre le luxe de choisir ses rencontres. Comment peut-on cartonner Sunderland, aller chercher une victoire d’opportuniste à l’Emirates sans prendre de but et en même temps se faire taper par Blackburn à domicile ou se faire fesser par Bolton ? Les Magpies vont devoir se familiariser avec la nouvelle identité du club : être moins foufou sur le pré, « faire un Newcastle United bien plus solide » , de l’aveu de Kevin Nolan, loin de l’esprit Keegan. NUFC ne doit plus être là pour le spectacle, mais pour les points. Et enfin, aux premières difficultés rencontrées, Newcastle ne doit pas tout envoyer en l’air. Contre Blackburn, Barton, maître à jouer de ces Magpies, a eu le poing facile. Verdict : suspendu pour trois rencontres et une absence remarquée contre Fulham et Bolton. Au Reebok Stadium justement, Coloccini (coup de coude sur Elmander) et Williamson (coup de tête sur Elmander), la charnière centrale tout simplement, se sont aussi égarés. Même sentence que pour Barton : trois matches par tête. Du coup, Newcastle se présente face à Chelsea avec une charnière inédite et en gros manque de rythme, celle de la réserve, menée par Steven Taylor, hors-circuit Premier League depuis le 22 janvier et Sol Campbell, qui vivra sa première titularisation de la saison en PL. Les optimistes se rappelleront que le vieux Sol avait connu pareille gloire en Carling Cup en septembre dernier. L’adversaire du soir s’appelait déjà Chelsea et Newcastle l’avait emporté à Stamford Bridge (3-4).
Ronan BOSCHER
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