- Ligue 1
- J23
- Marseille-Monaco (2-2)
Le Dimitri sélectif
Encore une fois fantomatique dans un match important, dimanche soir face à Monaco (2-2), Dimitri Payet a du mal à assumer son statut de leader à l'Olympique de Marseille. Et il ne peut plus se cacher derrière ses pépins physiques.
En comptant le temps additionnel, il reste dix minutes à l’Olympique de Marseille pour enfin arracher une victoire contre un concurrent direct dans la course au podium. Surtout que les Marseillais semblent un tout petit peu plus à même que les Monégasques d’appuyer une dernière fois sur l’accélérateur. Clinton Njie entre pour apporter du sang neuf, et remplace Dimitri Payet. Résumons. Pour disputer le money time d’un match ô combien important, Rudi Garcia décide de sortir son capitaine, international français, transfert le plus cher de l’histoire du club, porte-drapeau de la nouvelle ère McCourt et leader désigné de l’OM. Et le problème, c’est que c’est logique. Il aurait peut-être même dû le sortir un peu plus tôt, tant il est transparent depuis qu’il a glissé sur le côté gauche pour faire de la place au bien plus convaincant Sanson. Hormis sa passe décisive sur coup franc, celui qui doit être le fer de lance de l’OM a encore trouvé le moyen de passer à côté d’un gros rendez-vous.
Du déchet, puis du vide
Pendant 84 minutes, Dimitri Payet a brillé par son manque de consistance. Censé être la garantie technique de l’Olympique de Marseille, il a d’abord multiplié les mauvaises passes et les pertes de balle grossières. Notamment sur l’action qui amène le premier but monégasque, au bout de quatre minutes de jeu. À peine plus de vingt minutes plus tard, il se fait encore remarquer de mauvaise manière en croquant une énorme occasion, quand il envoie dans les nuages un superbe ballon de Florian Thauvin, qui venait d’enchaîner sombrero sur Sidibé et centre parfait.
Puis peu à peu, on n’a plus repéré les erreurs de Dimitri Payet. Parce qu’il n’y en avait plus. Parce qu’il a disparu de la circulation. Ce qui est bien pire, car même lorsqu’il n’est pas au top, Payet fait du bien à l’OM. Plus il touche de ballons, plus il est disponible, plus il apporte du liant, même lorsqu’il y a beaucoup de déchets dans le jeu. Sauf que ce dimanche soir, le déchet a laissé place au néant, ce qui est bien plus problématique. Car le meneur de jeu d’une grosse écurie de Ligue 1 qui n’a aucune influence sur le jeu de son équipe, ce n’est pas normal. Surtout que lorsque que Morgan Sanson est monté d’un cran pour prendre les clés du jeu, la différence d’activité entre les deux s’est révélée criante.
En difficulté contre les gros
Ce n’est pas la première fois que Dimitri Payet passe au travers d’un choc cette saison. Déjà face au Paris Saint-Germain (2-2) et face à l’Olympique lyonnais (0-2), il avait été l’un des rares Marseillais à ne pas avoir répondu présent et à ne pas être dans le coup. Cette saison, l’OM se repose sur quelques hommes forts qui n’ont pas peur de prendre leurs responsabilités (Luiz Gustavo, Florian Thauvin, Morgan Sanson ou Adil Rami). Et force est de constater que Dimitri Payet n’en fait pas partie. Alors qu’il devrait être le premier nom cité de cette liste.
Ces dernières semaines, Payet semble pourtant en forme, au moins sur le plan des statistiques, avec trois buts lors des quatre derniers matchs de championnat (avant Monaco). Mais dans le jeu, il ne pèse pas assez, et finit rarement les matchs. Souvent gêné par des problèmes musculaires en début de saison, l’ancien de West Ham assure être enfin en pleine possession de ses moyens. Pourtant, il donne toujours l’impression d’être juste physiquement. Alors forcément, dès que le niveau de l’adversaire s’élève, son manque de jus et d’explosivité le pénalise. Ce qui fait qu’il n’arrive pas à réussir contre les gros. Légèrement gênant quand on est membre de l’équipe de France…
Par Kevin Charnay