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Le dilemme Neymar

Par Maxime Brigand, au stade Krestovski
4 minutes
Le dilemme Neymar

Auteur de son premier but du Mondial vendredi après-midi face au Costa Rica, Neymar aura surtout sorti une autre palette : celle d'un joueur qui cherche les frontières de son expression, dont les nerfs brûlent et qui devient progressivement le casse-tête central de ce Brésil.

Ça y est : le Brésil est entré dans son Mondial, enfin. Face au Costa Rica, vendredi, il y aura encore eu de tout : une angoisse qui ronge les os, un match au rythme singulier, une première période jouée sur un faux rythme, à petite vitesse, une seconde plus intense. Puis, une chute, comme une échappatoire au piège tendu par un adversaire dont le maillage aura été aussi serré qu’un filet de pêche. Une histoire de détails, évidemment. « C’est la Coupe du monde, s’est amusé Tite face à la presse, après la rencontre. On sait que c’est un univers où la marge d’erreurs est très réduite. Mais on a montré notre caractère, notre solidité, notre solidarité. Et, au bout, on a obtenu ce qu’on était venus chercher. » Soit trois points précieux sans lesquels la Seleção serait entrée en phase d’apnée dans un groupe E transformé en terrain miné.

Cette fois, l’erreur adverse aura attendu les derniers coups de cloche : Coutinho, une nouvelle fois meilleur joueur de son équipe, et de loin, a profité d’une superbe déviation de Firmino entré en position de milieu relayeur – oui, ce n’est pas une blague, le joueur de Liverpool y a été intéressant, et Tite a même expliqué que tout ça était un plan préparé – pour ouvrir le score dans les arrêts de jeu, espace temporel où Neymar est aussi venu planter son premier but de la compétition. Voilà pour le but.

Les épines de la rose

Neymar, justement : le cœur du casse-tête d’un Brésil qui tarde à pleinement monter en puissance dans un Mondial sur lequel il a posé ses pattes en favori. Encore lui ? Comment éviter le sujet : touché face à la Suisse en ouverture, le joueur du PSG a finalement tenu sa place, ce que Tite avait déjà confirmé la veille, le sélectionneur brésilien ayant dans le même temps fauché les critiques sur le supposé égoïsme de son agitateur. S’il est en Russie, c’est pour prendre la barre du vaisseau, et le bonhomme ne la lâchera pas. C’est le message du moment, celui d’hier et celui de demain. Un parallèle, cependant : Neymar n’est pas coincé dans le même parallèle que Lionel Messi. Non, Neymar est le dilemme de son équipe, le cas à régler, la rose sur laquelle il faut enlever les épines.

Vendredi encore, c’est ce qu’il a montré : un ralentissement fréquent du jeu, surtout en première période, l’impression de voir un homme s’auto-convaincre qu’il est la seule solution pour ouvrir les portes fermées et la frustration qui en découle, Neymar étant capable dans la même après-midi de hurler sur un arbitre, d’insulter un adversaire et de pleurer après une victoire lors d’un deuxième match de poules de Coupe du monde (copyright de la génération 2014). Difficile à lire, définitivement.

« Il va briller, vous verrez »

Ce n’est plus du foot, c’est autre chose : une histoire des projecteurs et de la lumière portée dans une sélection où Philippe Coutinho a pris le rôle de l’ouvreur d’espaces depuis le début de ce Mondial. Pour gagner une sixième Coupe du monde, le Brésil a besoin de Neymar, c’est une évidence – Coutinho a parlé après la rencontre de « la joie contagieuse » de son coéquipier –, mais cela ne pourra arriver si la peluche du PSG s’enferme dans une conviction personnelle qui décrit un homme qui souhaiterait être serveur et consommateur. Impossible, et même si Tite l’a publiquement nié, il se murmure que le sélectionneur brésilien a grandement musclé son marquage auprès de la locomotive de sa Seleção.

Ce Brésil ne rigole pas avec la notion de cohésion, le boss l’a rappelé entre les lignes après la rencontre : « Parfois, un nouvel esprit peut se fabriquer durant une compétition. C’est aussi mon rôle de coach d’encadrer la pression, les attentes, les possibles dispersions. Mais Neymar est en forme. Il faut simplement comprendre qu’il ne peut pas porter l’équipe sur ses épaules, ce que beaucoup de personnes attendent. Il va briller durant ce Mondial, vous verrez. » Là est le nœud du dilemme. Autour de lui, Neymar possède une équipe de qualité, tactiquement rodée et enfin débloquée dans ce Mondial. Personne ne lui demande de la porter, simplement de la sublimer.

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