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« Le Dijon de cette année est plus fort qu’en 2012 »

Par Kevin Charnay
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Après quatre saisons passées en Ligue 2, Dijon et Cédric Varrault retrouvent l’élite. Désormais capitaine de l’équipe bourguignonne, l’ancien joueur de Nice et de Saint-Étienne est plus que jamais déterminé à prouver qu’à 36 ans, il peut encore tenir la baraque.

Bonjour Cédric. Prêt à en découdre en Ligue 1 avec Dijon, on en est où de la préparation ?On a repris le 29 juin, on a commencé par les tests physiques. Et puis, on a commencé l’entraînement avec le ballon le 4 juillet. Donc là, on est en plein dedans.

Dijon a fait un beau recrutement déjà avec les arrivées de Florent Balmont et Marvin Martin. Ils se sont bien intégrés au groupe ?Leur arrivée s’est finalisée la semaine dernière. On était en stage à Samoëns en Haute-Savoie, alors ils nous ont rejoints directement là-bas. Ça s’est très bien passé, car ils sont très motivés pour nous aider, et puis, certains les connaissaient déjà. Moi, par exemple, j’ai joué pendant trois ans avec Florent à Nice. On était bons potes, donc ça fait plaisir de se retrouver. Malgré l’âge, puisqu’on arrive sur la fin tous les deux (rires), j’ai suivi son parcours, et il a fait des super saisons. Je suis sûr qu’il peut en faire de belles encore avec nous. Ça ne peut que nous apporter un plus.

À vous deux, vous allez un peu être la caution expérience du vestiaire ?On verra, c’est sûr qu’on fait partie des plus anciens. Mais l’année dernière, d’autres joueurs remplissaient déjà ce rôle et c’est ce qui avait fait notre force. Et ces joueurs seront encore là cette année. D’ailleurs, ceux qui étaient là l’année dernière, on a envie de prouver qu’on a le niveau Ligue 1. Donc avec ces nouvelles recrues, ça peut faire un beau mélange qu’on est en train de mettre en place. On se prépare, on apprend à se connaître, parce qu’il y a eu pas mal d’autres recrues, et c’était le but de ce stage à Samoëns.

Comment tu abordes cette saison de Ligue 1 ? En Ligue 2, Dijon avait la réputation de développer du beau jeu, vous allez essayer de rester fidèle à cette philosophie ?C’est vrai que l’année dernière, on s’est détachés de ce championnat avec Nancy. C’est un championnat difficile, très physique et on a su répondre présent à ce niveau-là. Après, là où on a fait la différence, c’est qu’on a quand même réussi à développer du beau jeu, c’est vrai. Mais la Ligue 1, c’est un championnat différent, avec d’autres exigences. On sait qu’on est des promus, que ça ne va pas être facile. Il y a beaucoup d’équipes qui ont l’habitude de se battre à ce niveau-là et on va devoir défendre notre peau. Il y aura des périodes pas faciles, donc avant de penser à faire du jeu, il va falloir penser à être solides. On ne va pas partir à l’abordage si c’est pour faire une petite erreur et la payer cash. On sait qu’on a des atouts offensifs pour marquer des buts.

La descente a servi à tout le monde, même les querelles qui ont suivi. Ça a permis toute une ré-organisation. Le club est reparti sur de nouvelles bases, a reconstruit un projet.

C’est vrai que les promus qui font le choix du jeu sont malheureusement souvent sanctionnés. Comme Troyes l’année dernière, et même Dijon en 2012. Ça vous refroidit ?C’est sûr qu’on va être vigilants. On a regardé ce qui s’est passé du côté de Troyes, mais aussi du côté d’Angers. Il faut se servir de ce qui a marché pour certaines équipes. Le staff va tenir compte de tout ça, c’est sûr. En tout cas, on a prouvé l’année dernière qu’on était au-dessus du niveau Ligue 2 et on a envie de prouver maintenant qu’on est capables d’avoir notre place en Ligue 1. Pour revenir à la saison de 2012 en Ligue 1, j’y étais et on en a tiré les leçons. Mais ce n’est pas seulement au niveau du jeu que ça a coincé, c’est plus compliqué que ça. La saison a été difficile.

Qu’est-ce qui a manqué cette saison-là ?Quand vous êtes à huit matchs de la fin, qu’il vous manque six ou sept points pour vous maintenir et que vous n’arrivez à en gagner un, c’est compliqué. Il y a eu pas mal de choses qui ont fait qu’on n’a pas su faire ce qu’il fallait lors de ces derniers matchs. Tout le monde pensait que ça allait le faire sur le plan comptable. Et puis dans le football, il y a ce qui se passe sur le terrain et ce qui se passe en dehors. Il y a eu un laisser-aller à ce moment-là. On s’est retrouvés à descendre pour quelques points et on les a perdus sur ces matchs-là. Mais ça a servi à tout monde, même les querelles qui ont suivi. Ça a permis toute une ré-organisation. Le club est reparti sur de nouvelles bases, a reconstruit un projet. Après, ça prend du temps, ce n’est pas facile de remonter, il y a des renouvellements d’effectif, etc. Mais le club a grandi, et tout le monde a pris conscience qu’il y avait quelque chose à faire à Dijon.

Le Dijon de cette année est donc plus organisé et plus rigoureux que celui de 2011-2012 ?Voilà, il faut savoir que l’année où Dijon était monté en Ligue 1, ils avaient fait certes un super parcours, mais c’était quelque chose de totalement inattendu. Ils ont commencé à préparer la montée trois mois avant, à peine. Là, ça fait trois ans qu’on finit tout proche et que le club s’y prépare petit à petit. Le club a évolué, tout s’est structuré, il commence à y avoir un bon centre de formation. Le club a grandi comme il fallait et a franchi les étapes petit à petit. On s’est améliorés et on s’est renforcés un peu plus chaque année.

Et toi, sur un plan personnel, qu’est-ce que ça te fait de retrouver la Ligue 1 ?Je suis content de retrouver la Ligue 1, je reste un compétiteur, j’ai envie de voir jusqu’où je peux aller malgré l’âge qui avance (rires). Je suis pressé de découvrir les nouveaux stades qui ont vu le jour pour l’Euro. L’ambiance en Ligue 1, c’est autre chose. J’ai aussi envie de retrouver les anciennes équipes où j’ai évolué, que ce soit Nice ou Saint-Étienne, et aussi mes anciens adversaires ou coéquipiers. Ça fera toujours plaisir de rejouer en première division. Quand on est en Ligue 2, on se dit toujours qu’on veut y retourner.

Quand je suis parti en Grèce, j’avais vraiment envie de vivre une expérience à l’étranger. Malheureusement, c’est tombé en plein pendant le début de leur crise économique. Le contexte était délicat.

Qu’est-ce qui t’a décidé à rester à Dijon après la descente ?J’étais bien ici, même en Ligue 2. Je suis content d’avoir adhéré à ce projet-là, c’est une petite fierté personnelle d’avoir contribué à la remontée. J’avais eu quelques opportunités au moment de la descente, mais quand on vit une saison compliquée comme ça, on a un certain sentiment de revanche. Surtout que j’avais l’impression qu’on pouvait faire mieux. J’ai senti que le club voulait vraiment que je reste, j’avais déjà 32 ans, je voulais vraiment me sentir investi et prendre du plaisir dans un projet au long terme. Maintenant, le club a le statut qu’il mérite et j’en suis heureux.

Quand on voit ton parcours, que ce soit à Nice, Saint-Étienne ou maintenant à Dijon, ça se voit que tu préfères rester plutôt longtemps dans un club. Comment tu l’expliques ?Je ne sais pas vraiment, c’est aussi une question d’opportunités. J’ai commencé à Nice et je suis originaire de là-bas, donc forcément j’y étais très bien. Ensuite, j’ai voulu voir d’autres horizons pour connaître autre chose. Et Saint-Étienne m’a plu aussi, malgré quelques moments plus difficiles, j’ai vécu de belles choses pendant trois ans. J’aurais pu rester une année de plus, mais je voulais voir l’étranger. Je suis resté finalement juste une année en Grèce et j’ai atterri à Dijon. Et malgré la descente, j’ai vu un projet qui me plaisait. Alors je me suis inscrit dedans. Et puis quand on arrive vers la fin, on cherche surtout le plaisir.

Comment tu as atterri à Dijon justement ? Ça s’est mal passé en Grèce ?Ouais, un peu. Quand je suis parti là-bas, j’avais vraiment envie de vivre une expérience à l’étranger. Et j’y suis allé l’année où pas mal de Français commençaient à partir là-bas d’ailleurs. Malheureusement, c’est tombé en plein pendant le début de leur crise économique. Le contexte était délicat, j’avais signé deux ans, et au bout d’un an, j’ai senti que ça allait s’empirer, alors j’ai décidé de rentrer en France. Et c’est Dijon qui est venu me chercher, le feeling est bien passé. C’est aussi simple que ça.

Tu n’arrêtes pas de parler de ton âge depuis tout à l’heure. Est-ce que la fin de ta carrière dépend du maintien ou non de Dijon cette année ?Non, pas spécialement. Quand on continuer à jouer à cet âge-là, c’est qu’on est épargné par les blessures et qu’on est ultra-motivé. Comme je l’ai dit, je suis un compétiteur et je veux montrer que j’ai le niveau. Ça fait plusieurs années que je rempile d’une saison à chaque fois. Et je ne me dis pas que ce sera la dernière, je veux jouer tant que je peux. Je prends les saisons les unes après les autres du coup. Pour l’instant, je me sens désiré ici. Je me verrais bien finir ici. Mais pas forcément tout de suite (rires). Je ferai le bilan plus tard.

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