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Le difficile retour de Conte à Turin

Par Valentin Pauluzzi
Le difficile retour de Conte à Turin

Le sélectionneur de l'équipe d'Italie revient pour la première fois au Juventus Stadium après son départ surprise l'été dernier. Malgré les titres et les records en pagaille, il ne devrait pas être accueilli à bras ouverts.

« Qu’est-ce que j’attends de mon retour à Turin ? Pouvoir embrasser ma fille. » Antonio Conte aime se nourrir des adversités, mais cette fois, il a peut-être été dépassé par son propre jeu. Le néo-sélectionneur de la Squadra Azzurra vit une période plutôt délicate. Homme de polémiques, il a été servi ces jours-ci, et celles-ci n’ont fait qu’envenimer le contexte de son retour tant attendu à Turin. Mais bien avant cette semaine mouvementée, on savait que cet Italie-Angleterre au Juventus Stadium n’allait pas être un retour en terre conquise. Les trois Scudetti consécutifs, la flopée de records et l’écrasante domination triennale sont presque de l’histoire ancienne dans l’esprit du peuple bianconero. De l’ingratitude diront les uns, de la rancune diront les autres. Mais comment en est-on arrivé là ?

Un peuple trahi et rancunier

La pilule n’a toujours pas été avalée. Les supporters n’oublient pas la façon dont Conte les a abandonnés le 15 juillet dernier. Rappelons que la préparation estivale venait de débuter depuis seulement deux jours. Jamais on n’avait vu un tel départ dans l’histoire de la Serie A. On savait que le natif de Lecce était un homme entier, mais de là à arriver à une décision aussi drastique. Dans un premier temps, cela a provoqué l’arrivée de Max Allegri, dont la cote de popularité était alors au plus bas. Et surtout, personne à Turin ne s’attendait à ce qu’il occupe le poste de sélectionneur. Comment ? Conte à la solde de cette Fédération qui l’a suspendu – injustement pour beaucoup – dans le cadre du Calcioscommesse ? L’obligeant à assister aux matchs de son équipe enfermé dans des loges ? Où est son honneur ?

La Juventus et l’équipe d’Italie ont beau être étroitement liées dans leur histoire, il ne faut pas croire qu’une parfait idylle existe entre les deux factions. Les supporters n’oublient pas le traitement subi par le parquet fédéral de la justice sportive. Une Juventus envoyée croupir en Serie B et destituée de deux titres nationaux, tout ceci au lendemain d’une Coupe du monde remportée avec de nombreux joueurs et anciens joueurs bianconeri, pour ne pas parler du sélectionneur. Et ce ne sont pas les nombreux rebondissements des neuf années du procès Calciopoli qui ont arrangé les choses. Quelque chose s’est cassé en 2006, et les cicatrices ne sont pas encore refermées côté Juve. De nombreux contentieux sont d’ailleurs en cours entre les deux parties.

L’affaire Marchisio révélateur des tensions

Un contexte déjà particulier qui n’avait pas empêché cependant une première visite de la Nazionale en septembre 2013. Un nul contre la République tchèque et une qualification au Mondial fêtée au Juventus Stadium. Toutefois, l’affaire Marchisio a été la petite goutte de nitroglycérine qui a tout fait péter. Le milieu de terrain se blesse gravement lors d’un entraînement vendredi, et on annonce dans un premier temps une absence de six mois. C’en est trop pour les Juventini : la twittosphère se déchaîne contre son ex-capitaine et entraîneur. On en viendra même jusqu’aux menaces de mort. John Elkann, cousin du président de la Juve, se demande même « pourquoi les joueurs travaillent autant en sélection » . Conte réplique : « Il ne se posait pas cette question lorsque je travaillais à la Juve. » Pas de pincettes, pas le genre de la maison. Fausse alerte au final, un cas mal géré médiatiquement, mais qui a toutefois mis en relief la détérioration des rapports avec son ancien club.

De la tension et de l’aigreur. En effet, Conte ne s’attendait pas non plus à ce que sa succession soit si bien assurée par Max Allegri, pas le collègue avec qui il s’entend le mieux, loin de là. Le Toscan a ridiculisé l’une des raisons du départ de Conte : le manque d’investissements qui limiterait le passage d’un nouveau palier. Sans les dépenses que demandait son prédécesseur, Allegri s’envole vers un quatrième titre sans forcer, et vient de se qualifier brillamment pour les quarts de finale de la Champions League. Ça, Conte a du mal à le digérer, et il distille ses compliments avec parcimonie. L’esprit de compétiteur poussé à l’extrême. Présent à Turin depuis dimanche pour préparer le match, la situation semble s’être quelque peu décrispée. Les fidèles du Juventus Stadium ne seront pas forcément présents dans les travées ce soir. Quelques appels ont même été lancés par les internationaux bianconeri. Voilà qui devrait détendre l’atmosphère. Mais pour l’ovation et les hommages, il faudra repasser.

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Par Valentin Pauluzzi

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