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Le deuxième guide des villes de la Coupe d’Italie

Par Valentin Pauluzzi
5 minutes
Le deuxième guide des villes de la Coupe d’Italie

Vous êtes toujours en Italie pour les vacances et vous n'avez pas réussi à convaincre Madame ou Monsieur la semaine passée ? Vous avez encore une chance de concilier tourisme et foot dans des villes moins fréquentées avec ce 2e tour de la coupe nationale.

Dimanche 17h : Modena-Tuttocuoio

Vous venez de passer une semaine à Rimini ou à Riccione et avez descendu en moyenne deux litres d’alcool tous les soirs ? Faites un saut à Santarcangelo di Romagna pour vous changer les idées. C’est à une dizaine de kilomètres dans les terres, et il y a un centre-ville assez pittoresque. Puis, direction le stade Valentio Mazzola, mais pas pour voir le club local, non, pour assister à l’affrontement entre les Canaris de Modena contre ces Ronds de cuir de Tuttocuoio ! Ah et piadina obligatoire après la rencontre hein, ceux qui optent pour Mac Do’ en Italie mériteraient d’être directement envoyés chez les carabiniers.

Dimanche 19h : Teramo-Cittadella

Giulianova, Roseto degli Abruzzi, Tortoreto, Pineto, le littoral abruzzese ne constitue pas la plus belle partie de l’Adriatique, mais le rapport qualité/prix y est parmi les meilleurs. C’est là que les habitants de Teramo viennent tremper les pieds, quand ils ne vont pas chercher la fraicheur vers le Gran Sasso, point culminant de la chaîne des Apennins. Ici, vous êtes dans la patrie de la « porchetta » , ce cochon désossé et vidé puis rôti entièrement avec des herbes et coupé en tranches. Un délice. En revanche, les travées du stade Bonolis risquent d’être occupées par des supporters frustrés. En effet, le club vient de fêter une historique promotion en Serie B mais a de fortes chances d’être rétrogradé à cause d’une saloperie de match arrangé.

Dimanche 20h : Vicenza-Cosenza

4e dans la hiérarchie du Veneto après Venise, Vérone et Padoue, Vicence vaut le coup d’œil car beaucoup plus tranquille que ses voisines. Elle doit son architecture à un seul homme, Andrea Palladio, qui, à un « n » prêt devenait l’homonyme d’un des nombreux ex-futurs Del Piero. Ce bonhomme a également construit de nombreuses villas le long du fleuve Brenta, jadis, elles étaient habitées par les riches Vénitiens venus chercher de l’air frais lorsque l’eau des canaux de Venise putréfiait. Spécialité locale ? Le chat que l’on a cuisiné pendant les jours de famine de la Seconde Guerre mondiale. C’est devenu la mascotte du club qui fait le tour du Romeo Menti avant chaque rencontre. Miaou !

Dimanche 20h30 : Perugia-Reggiana

C’est vrai, Pérouse est plutôt un classique, mais sa région, l’Ombrie, n’est pas la destination numéro un des touristes étrangers. Le centre est un bijou avec l’immanquable Duomo et le Palazzo dei Priori. Au menu, pasta à la truffe ou au ragù de sanglier, c’est selon, mais c’est bon. Info utile, vous êtes sur les terres de Monica Bellucci. Qui sait, vous la croiserez peut-être dans les travées du Renato Curi. Ou pas.

Dimanche 20h30 : Pro Vercelli-Alessandria

Peu de personnes vous conseilleront d’aller à Verceil (son horrible nom français), et c’est plutôt logique. Néanmoins, si vous êtes curieux ou fan de sushis, on vous propose d’aller faire un tour dans les immenses étendues de rizières qui tapissent le décor des campagnes aux alentours. On appelle cet endroit, le grenier à riz de l’Europe. En fait, ce qu’il y a de plus connu à Vercelli, c’est son club septuple champion d’Italie à l’époque des pionniers. Le nom du stade, Silvio Piola, est tout un programme. Situé en plein cœur de la ville, mais invivable l’été à cause des moustiques. Bah oui, les rizières…

Dimanche 20h30 : Ternana-Bassano Virtus

On ne va pas vous mentir, il n’y a pas grand-chose à voir à Terni. Pourtant la région est belle hein, mais là, on sèche. Ville industrielle et surtout dépressive puisque tous les aciéries sont en train de fermer. Un genre de Florange à l’italienne. Cela dit, en banlieue, vous y trouverez l’église de Saint-Valentin qui abrite les reliques du fameux patron des amoureux… et protecteur des épileptiques. Un édifice religieux tout ce qui y a de plus discret pour le plus hype des saints. Ce sera beaucoup mieux au stade Liberati, 22000 gâches et un kop ouvertement d’extrême gauche. Qui a dit que les communistes avaient disparu ?

Dimanche 20h45 : Cesena-Lecce

La Curva Mare du stade Dino Manuzzi a sa petite réputation en Italie, et ce n’est pas volé. Mais tout se passe avant, ou plutôt à l’est. Cesenatico, à 16.4 km de distance et 20 minutes de route. C’est parti pour un pèlerinage Pantani en trois étapes. D’abord, la splendide sculpture en bord de mer, représentant Marco dressé sur son vélo et s’envolant vers le ciel. Ensuite, le musée à côté de la gare avec ses maillots et ses trophées. Et pour finir, sa tombe où on se recueille avec la chanson des Wampas dans les écouteurs : « J’espère que tu n’a pas raté le paradis. » Frissons garanties.

Dimanche 20h45 : Latina-Pavia

Vous voulez voir une ville fondée il y a moins d’un siècle ? Direction Latina ou Littoria, son premier non fasciste. Une citée inaugurée par Mussolini en décembre 1932 alors qu’il était initialement contraire au projet. Des colons du Nord de l’Italie sont venus peupler cette ancienne terre marécageuse. À l’ancienne. Cela donne une ville unique en son genre, habitée par 120 000 personnes aujourd’hui dont certaines parlent encore le patois veneto ou la langue frioulane. Un melting-pot italo-italien plutôt curieux. La mer n’est pas loin, Rome non plus. Le Stade Francioni est encore plus proche, vous y retrouverez ce bon vieux bougre de Mark Iuliano, et peut-être Tiziano Ferro dans les tribunes, le régional de l’étape.

Dimanche 21h : Bari-Foggia

Avant les Marseillais à Miami, Cancún, Rio et Puket, il y a eu les Marseillais à Bari. Le stade San Nicola, théâtre de la défaite aux tirs au but contre l’Étoile rouge de Belgrade et qui porte le nom du collègue du Père Fouettard. Turc d’origine, ici, il est souvent représenté avec la peau noire. Mais à Bari, le plus intéressant reste la vieille ville, là où a grandi Antonio Cassano, à l’époque où elle était infréquentable. Quelques panzerotti (un genre de beignet frit) et direction le stade, un des plus grands d’Italie, mais malheureusement rarement rempli. Sauf ce soir, avec ce derby des Pouilles au programme.

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Gil Lawson : « Un match télévisé peut changer un quotidien »
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