- Premier League
- J27
- MU-Liverpool (0-0)
Le derby d’Angleterre accouche d’une souris
Engagé comme rarement, le 202e derby d'Angleterre de l'histoire a surtout été marqué par son nombre affolant de blessés. Manchester a perdu la moitié de l'effectif qui lui restait, et Liverpool, finalement perdant au regard du scénario, se contentera du point du match nul pour reprendre seul les rênes de Premier League.
Manchester United 0-0 Liverpool
Que retenir de ce 202e derby d’Angleterre ? Tout dépend du point de vue. Pour Jürgen Klopp, ce sera probablement la satisfaction de reprendre un point d’avance sur City en tête de Premier League, à défaut de plus. Pour Ole Gunnar Solskjær, en revanche, c’est moins joyeux. Forcé d’effectuer ses trois changements dès la 42e minute, le bonhomme n’aura pas pu profiter du faux pas de Tottenham et, sûrement le pire, s’avancera au Parc des Princes avec un effectif décimé. Aux absences de Pogba et Matić se sont ajoutées ce dimanche après-midi celles de Lingard, Mata et Herrera. Bref, pas de buts, mais un exemple de plus de ces 0-0 devant lesquels on ne se fait pas suer.
La breakdance fait des émules
Les plus grands affrontements démarrent souvent en réponse égotique à une provocation initiale, alors voilà : le match n’a pas encore commencé sur la pelouse que dans les tribunes, on pique déjà. Un pas grand-chose, des chants liverpuldiens sur les dernières mesures de la minute d’applaudissement à Eric Harrison, entraîneur de la génération dorée des Red Devils disparu il y a dix jours, mais un geste hautement symbolique. À l’image du combat des travées, donc, l’entame de match est engagée. Les Reds mènent un bal où l’on danse visiblement la capoeira, et où Pogba joue les piñata de service.
Dommage. Car au-delà d’un coup franc mal joué par Salah depuis l’intérieur de la surface (1re) et d’une sortie incroyable d’Alisson devant Lingard (40e), ce 202e derby d’Angleterre est avare en occasions. Logique : déjà privé de Matić, Manchester voit Herrera sortir sur blessure. Puis Mata couine, remplacé par Lingard, lui-même suppléé par Sánchez quelques minutes plus tard. En face, Firmino s’est tordu la cheville. Mi-temps, 0-0 au tableau d’affichage. Mais au jeu des éclopés, Manchester mène déjà 3-1. Quelqu’un pour prévenir que le « breakdance » n’est pas à prendre au pied de la lettre ?
Shaqiri ne change rien
Pour faire une belle salsa, il faut deux bons danseurs, dit-on. Alors, qui est le boiteux du duo ? Salah (qui n’a jamais marqué contre United) est aussi transparent qu’un Tupperware, Mané est invisible, et l’homme le plus dangereux côté Reds est finalement Joël Matip. Ce qui en dit assez pour ne pas avoir à en rajouter. Assiste-t-on au premier 0-0 entre les deux équipes depuis octobre 1991, pré-ère Premier League ? Peut-être bien.
Solskjær, condamné à jouer son match sur coups de pied arrêtés, assiste impuissant à l’entrée de Shaqiri qui avait fait basculer le match aller en inscrivant un doublé – scellant au passage le sort de José Mourinho. Conséquence, les lames se rapprochent en distance et en nombre. Wijnaldum envoie une tête à côté sur corner (70e), Robertson prend le dessus sur Young… et Klopp fulmine sur son banc. Seul le but contre son camp de Matip, refusé pour un hors-jeu antérieur, fera vibrer Old Trafford en seconde période. Liverpool reprend donc seul les rênes de Premier League pour un petit point, et c’est bien tout ce que ce match valait.
Manchester United (4-3-3) : De Gea – Young, Lindelöf, Smalling, Shaw – Herrera (Pereira, 20e), McTominay, Pogba – Mata (Lingard, 25e ; Sánchez, 42e), Lukaku, Rashford. Entraîneur : Ole Gunnar Solskjær
Liverpool (4-3-3) : Alisson – Milner, Matip, Van Dijk, Robertson – Wijnaldum, Henderson (Shaqiri, 72e), Fabinho – Salah (Origi, 79e), Firmino (Sturridge, 31e), Mané. Entraîneur : Jürgen Klopp
Résultats et classement de la Premier LeaguePar Théo Denmat