- Espagne
- Liga
- 38e journée
- FC Barcelone/La Corogne (2-2)
Le Depor gâche la fête du Camp Nou
Mené 2-0 à l'heure de jeu, Le Deportivo La Corogne a gâché les célébrations du dernier match de Xavi dans son antre catalane en obtenant finalement le nul (2-2), au courage. Un point qui compte, puisqu'il lui permet de rester dans l'élite.
FC Barcelone 2-2 Deportivo La Corogne
Buts : Messi (5e) et (59e) pour Barcelone / Pérez (67e) et Salomao (76e) pour La Corogne
Sous le doux soleil catalan, c’est tout un pays qui saluait son champion. Un type simple, qui fut le fer de lance d’une Roja dévastatrice. Mais c’est aussi une région qui rendait hommage à l’enfant du pays. Tout cela une semaine après le titre du Barça acquis face à l’Atlético. Alors le Camp Nou ne savait pas s’il devait davantage fêter ce trophée, ou donc remercier chaleureusement Xavi. Du coup, l’enceinte n’a pas fait de jaloux, en accordant un tifo à chacun des événements. Sur le terrain, les Barcelonais n’accordent pas la meilleure des sorties à leur désormais ancien coéquipier, en concédant un nul (2-2) face au Deportivo La Corogne, qui, du coup, se maintient en Liga.
Louis la Brocante > Barça > Somnifère
Menacé par Eibar et Almería quant à une éventuelle descente, le Depor devait au moins ramener un nul de Catalogne pour s’assurer le maintien. Bonne nouvelle – ou pas, finalement -, Luis Enrique remanie largement sa formation, en reposant la grande majorité de ses titulaires habituels. Pas suffisant néanmoins pour venir enrailler la machine barcelonaise. Après une première parade de Fabricio, Rafinha centre intelligemment au second poteau, où Lionel Messi n’a plus qu’à poser sa cabeza pour finir le boulot et mettre le cuir au fond des filoches. 1-0, cinq petites minutes de jouées. La séance d’entraînement du Barça commence à peine. Après un but refusé pour un hors-jeu litigieux, Messi oblige encore une fois le portier de l’écurie galicienne à la parade. À l’image d’un pendule se balançant d’un côté à l’autre, les Blaugrana endorment leurs adversaires. À gauche, avec la paire Mathieu-Neymar, puis à droite, où Adriano et Pedro règnent sans difficulté. L’ensemble coordonné par l’illusionniste Xavi, qui profite langoureusement de ses dernières minutes sur son gazon fétiche. Pas grand-chose d’autre à se mettre sous la dent, à part une frappe « pour les stats » de Vermaelen. Oui, vous ne rêvez pas. Le défenseur belge dispute bien là les premières minutes de sa saison. La mi-temps peut être sifflée sereinement, sans que le Deportivo La Corogne ne soit arrivé à cadrer une frappe.
Le Depor se sauve au mental
À la pause, les joueurs de la Corogne ont sans doute été avertis des résultats respectifs d’Eibar et d’Almería. De fait, si le score en restait là, les hommes de Victor Sánchez reverraient alors la D2, après l’avoir quittée lors de l’exercice dernier. Toujours est-il que les Galiciens ne parviennent pas à bousculer ce Barça. Trop forts, trop justes techniquement, les coéquipiers de Jérémy Mathieu ne laissent aucune chance à leurs adversaires du jour. Bien lancé en profondeur par une tête de Pedro, un Neymar plein de sang-froid offre le doublé à Messi sur un plateau d’argent, avec une passe latérale juste en face du gardien (59e). L’Argentin claque ainsi son 44e pion de la saison. Dès lors, les visiteurs pourraient perdre tout espoir. C’est mal connaître le Depor et l’état d’esprit de ce club. D’une superbe frappe en pleine lulu’, Lucas Pérez réduit la marque (67e) avant de stimuler sauvagement ses partenaires. Dans la foulée, Medunjanin trouve la barre sur un coup franc botté depuis l’angle gauche de la surface. À force de pousser, le Depor parvient enfin à égaliser, par Salomao d’un habile touché de l’extérieur du pied (76e). En 9 minutes, La Corogne a retourné le match. Puis, comme un symbole, c’est Iniesta qui remplace son mentor de toujours, Xavi, sous une rafale d’applaudissements venus des socios, tous debout. Bien aidé par la malice des Galiciens pour préserver le score, le match passe alors dans un rythme mortuaire et inachevé, comme si le jeu pleurait la perte de l’un de ses acteurs les plus notables. Le parcage visiteur peut exulter. À la sueur de leur front, les Blanquiazules ont gagné le droit de disputer une saison supplémentaire dans l’élite. Le football, quant à lui, salue l’exil d’un artiste.
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Par Eddy Serres