- C1
- Finale
- Atletico-Real Madrid (1-1)
Le Cosmo Taverny a vécu sa Champions League à lui
En marge de la finale de la Ligue des champions, Gazprom, l'un des sponsors principaux de la Ligue des champions, organisait la 4e édition du Football For Friendship forum. Avec en événement central un tournoi de football à 5 avec l'Inter Milan, West Ham, l'Etoile Rouge de Belgrade, Fluminense ou encore... le Cosmo Taverny pour porter les espoirs français.
Un soleil de plomb s’abat sur le nord de Milan. A une trentaine de kilomètres au nord de la capitale lombarde, en cette veille de finale de la Ligue des champions, 32 équipes d’enfants de 32 pays vont s’affronter. Une Coupe du monde à leur échelle, organisée par l’un des sponsors principaux de la C1, Gazprom. La mascotte de ce « Football for Friendship tournament » , Socca, ressemble à une tortue dont la carapace est un demi ballon de football bleu. On imagine bien qu’au fond de son accoutrement, le préposé aux photos avec les participants est en train de souffrir. Peut-être un peu plus que les gamins U14 qui jouent sur les quatre terrains à leur disposition. Le représentant français, le Cosmo Taverny, est un habitué depuis trois ans. Au milieu des prestigieux Fluminense, Boca Juniors, Schalke 04 ou Inter Milan. Avec des ambitions sportives qui passent derrière la volonté de faire du voyage en Italie une récompense pour les enfants qui ont été irréprochables dans la saison. D’où un mélange garçons/filles et la présence de quelques poids plumes U12 dans l’effectif. Maillot orange, ils doivent tenter de s’extirper d’un groupe relevé avec Schalke 04, le Rapid Vienne – tenant du titre – et les Ukrainiens de Volyn. Contre les petits Allemands qui, pour le coup, donnent l’impression d’avoir aligné des U12, l’équipe française tient la route et accroche un 0-0 valeureux. Mais ce n’est pas le scénario du Mondial 2006 qui se profile, plutôt celui de l’Euro 2008 avec une seconde joute bien moins joyeuse contre les Autrichiens.
« On n’a pas le droit d’en prendre cinq devant les filles »
Longtemps capable de résister aux assauts des Verts, la bande à Didier Baisnée en prend finalement 5 dans la seconde moitié de la rencontre. Un craquage moral et physique. « Ça fait chier, on n’a pas attaqué » , annonce un premier joueur sous le coup de la colère. Pour un autre, ce n’est pas tant la défaite que l’image renvoyée qui le gêne : « On n’a pas le droit d’en prendre cinq devant les filles… » Les filles, ce sont les U14 du Standard Liège, qui a aligné une équipe féminine ayant sympathisé avec les garçons de Taverny dans le bus entre l’aéroport Linate et l’hôtel des joueurs. Et vu que les Liégeoises parviennent à sortir de leur groupe, la déception des garçons du Cosmo n’en est que plus grande. « Mais on a quand même passé une superbe journée, cela fait quelque chose de jouer contre des équipes prestigieuses. Il y a Boca Juniors, l’Inter Milan et même l’Atletico Madrid. » Le club espagnol, dont les seniors jouent la finale de la Ligue des champions le lendemain, semble clairement venu pour gagner. Comme West Ham, les joueurs « sélectionnés » affichent des morphologies qui font plus penser à des U17 qu’à des U14. Des U17 athlétiques, soit dit en passant. Avec un bon préparateur physique, on réalise des miracles… Le lendemain, ce ne sont pourtant pas les plus costauds qui s’apprêtent à disputer la finale organisée au cœur du Château des Sforza. Sous le regard de Franz Beckenbauer, ambassadeur du tournoi, et des deux joueurs de Schalke 04, Leon Goretzka et Maximilian Meyer, ce sont les Slovènes du Maribor et les Hongrois de Debrecen qui s’affrontent. Des gabarits clairement identifiables comme U14 et qui se donnent à fond sous un soleil toujours aussi assommant. En fin de match, le numéro 10 slovène claque un tir du gauche petit filet, suivi d’une célébration à la Cristiano Ronaldo, un classique. Le soir même, l’attaquant portugais n’a pas l’occasion de briller si ce n’est sur le tir au but décisif du Real Madrid. Qu’importe, le sponsor russe de la Champions League a vu grand et réservé une large partie des tribunes pour les participants et organisateurs de son tournoi. De quoi consoler les 31 équipes qui repartent bredouilles et faire oublier une valise contre le Rapid Vienne.
Par Nicolas Jucha, à Milan