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Le Corona (pas) extra de la Botte
Touchée par le coronavirus – qui a déjà fait six morts dans tout le pays et contaminé près de 230 personnes –, une grande partie de l’Italie est paralysée et entre désormais dans une période incertaine. En toute logique, le football n’a pas échappé non plus à son lot de reports, et doit désormais gérer cette situation d’urgence tout en jonglant avec les calendriers nationaux et européens. Un vrai casse-tête chinois.
Torino-Parme, Hellas-Cagliari, Atalanta-Sassuolo, Inter-Sampdoria. Quatre rencontres de Serie A, toutes prévues ce week-end, qui ont pour point commun d’avoir été annulées – comme une centaine d’autres dans les divisions inférieures – à cause du même fléau : le coronavirus. Oui, ce n’est plus un secret de l’autre côté des Alpes, l’Italie a peur, et onze villes ont même été placées en quarantaine. À Milan, ce lundi matin, les transports en commun n’étaient pas encombrés comme d’habitude, tandis que des supermarchés ont été dévalisés. Une panique en grande partie causée par l’annonce des premiers morts (un sixième décès d’un octogénaire à Milan a été constaté ce lundi après-midi) qui portent la marque du Covid-19, ce vendredi, sur le sol italien. Conséquence : toutes les manifestations et rassemblements de personnes – sportifs ou non – ont été annulés dans le Piémont, la Lombardie et donc la Vénétie jusqu’au 1er mars au moins. Et le football fait évidemment partie du lot.
Peur sur la Botte
Si le président du Conseil italien, Giuseppe Conte, a exhorté ses concitoyens à « ne pas céder à la panique » en direct à la télévision, il n’a en revanche pas pu rassurer les millions de tifosi quant à l’avenir de leur feuilleton favori. « Je ne crois pas qu’une semaine d’arrêt suffira » , déclarait même le chef d’État italien sur La7. La rencontre Inter-Sampdoria, qui devait se jouer à San Siro ce dimanche soir par exemple, pourrait être reportée le 5 mars en lieu et place du quart de finale retour de la Coppa Italia entre les Nerazzurri et le Napoli. Comme être décalé en fin de saison, au 20 mai, seule date dans le calendrier disponible, mais qui est pourtant loin d’être idéale du point de vue de l’équité sportive.
Toujours en course pour un potentiel Scudetto, l’Inter pourrait affronter une équipe de la Samp’ déjà sauvée ou déjà condamnée à quatre jours de la fin du championnat alors qu’elle n’a actuellement qu’un point d’avance sur le premier relégable, le Genoa. La solution, pour le moment pensée par les dirigeants italiens, est de faire jouer certaines rencontres dans les régions à risques à huis clos… comme le Juventus-Inter du 1er mars prochain. Réaction d’Andrea Agnelli, patron de la Juventus, pour Radio 24 : « En ce moment, la priorité va au pays et à la santé publique.(…)Le débat peut être ouvert, car l’interruption du processus sportif est compliquée, le calendrier est déjà bloqué. Commencer le championnat tard et ne pas jouer pendant les vacances de Noël signifie que si un match saute, cela devient compliqué de rattraper derrière. » Pas vraiment l’idéal, même si l’urgence absolue est ailleurs.
Après l’Italie, l’Europe ?
Dès ce mardi, le retour des compétitions européennes va obliger les autorités italiennes et européennes à agir rapidement. Si le Napoli-Barcelone est hors des zones à risque – ce qui n’a pas empêché un contrôle poussé des Blaugrana lors de leur arrivée –, le déplacement des tifosi bianconeri à Lyon mercredi et la réception des Bulgares de Ludogorets à San Siro jeudi en Ligue Europa posent certaines questions.
Dimanche soir, comme le relayait L’Équipe dans son édition ce lundi, Jean-Michel Aulas expliquait avoir commencé « à poser des questions à l’UEFA et au Quai d’Orsay » , alors que près de 3000 supporters turinois sont attendus à Lyon. La capitale des Gones, justement, a vu ce mardi en début d’après-midi les passagers d’un Flexibus être mis en quarantaine, car l’un des occupants était suspecté d’être porteur du virus. Du côté de l’affiche de C3, Inter-Ludogorets devrait vraisemblablement être disputé à huis clos. Un avant-goût de ce qui nous attend dans l’Hexagone dans les prochaines semaines ?
Par Andrea Chazy