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Le conseil de classe de Serie A

Par Valentin Pauluzzi, Morgan Henry et Ugo Bocchi
Le conseil de classe de Serie A

Et voilà la fin du premier trimestre. Juve et Roma sont toujours les locomotives, Naples, Lazio et les jumeaux de Gênes essaient tant bien que mal de suivre la cadence, les deux Milan n'en font qu'à leur tête, la Fiorentina ne comprend plus les leçons et Parme croule sous la masse de travail. Notes et appréciations de ces 4 mois de Serie A.

Elles sont les locomotives de la classe

Juventus Turin : 9/10

En reprenant le navire bianconero en plein mois de juillet après le départ surprise du professeur Conte deux jours après la reprise, Max Allegri avait fort à faire. D’une, gagner le cœur et la confiance des tifosi. De deux, faire oublier son statut de mouton noir lâché salement par le Milan en janvier dernier. De trois, gagner, histoire de faire aussi bien, si ce n’est mieux, que son prédécesseur. Quatre mois et seize journées plus tard, force est de reconnaître que la méthode Allegri semble fonctionner. Et même plutôt bien ! Première de la classe à trois points de la Roma, qualifiée en Ligue des champions, la Juve s’est même permis le luxe de faire éclater sa fameuse défense à trois cet automne. Tout ça, en conservant ses stars. Non, vraiment, on a connu pire passation de pouvoir.

AS Roma : 8,5/10

Pour sa deuxième saison dans la Ville Éternelle, Rudi Garcia est passé tout proche des félicitations du conseil. Un départ canon en championnat, une manita en C1 face au CSKA, un beau nul à City, une wag à tomber par terre et des décla qui sentent la win à plein nez. Puis il y a eu ce 7-1 face au Bayern, et là, la Louve a commencé à douter. Nul à Gênes, défaite à Naples, puis de nouveau à Munich, nul face au CSKA au match retour et finalement élimination à domicile contre City. Malgré sa superbe seconde place en Serie A et son parcours honorable en Ligue des champions, la Roma a montré ses limites et prouvé qu’il y avait encore du boulot pour devenir un grand d’Europe. Heureusement pour eux, les Giallorossi vont remporter le Scudetto en mai prochain. Même que c’est Rudi qui le dit chaque dimanche.

Ils bûchent, mais n’ont pas les mêmes facilités

Sampdoria : 8/10

On attendait logiquement Naples, Milan, voire même l’Inter ou la Fio, mais non. L’élève surprise de ce début de championnat est bien la Sampdoria du très expressif président Ferrero. Troisième à égalité de points avec la Lazio et le Napoli, la Samp’ est la seule équipe avec la Juve à n’avoir perdu qu’une seule de ses seize confrontations (face à l’Inter, sur penalty, à la 90e minute). Spécialiste des matchs nuls, l’équipe de Siniša Mihajlović a notamment partagé les points avec Milan, Naples, la Juve, la Roma et l’Udinese. En battant les petits et en se neutralisant face aux grands, les modestes Blucerchiati ont trouvé l’équilibre parfait pour aller titiller le duo de tête. Nettement plus fragile que ses homologues romain et turinois, le club génois n’est toutefois pas à l’abri d’une baisse de régime dans les semaines ou les mois qui viennent. Le fameux relâchement du deuxième trimestre…

Lazio : 7,5/10

Assidue, persévérante, mais un peu discrète. La Lazio a toujours été plutôt bonne élève, mais davantage de participation en classe serait la bienvenue. Elle aurait ainsi pu éviter de se retrouver sans réponse face au Milan, la Juve, le Chievo ou encore Empoli. Ça, c’était pour être tâtillon, sinon, bien entendu que c’est un très bon trimestre. Les Romains terminent l’exercice sur le podium avec de très bons éléments (Mauri, Biglia, De Vrij, Djordjevic) et des plus difficiles à gérer (Cana, Klose ou encore Parolo qui doit encore prouver qu’il n’est pas qu’un éternel espoir), mais le tout est globalement très encourageant. Il ne lui reste plus qu’à prouver sa vraie valeur lors du grand examen, le derby de la rentrée.

Genoa : 7/10

En essayant de copier sa frangine génoise, le Genoa a réussi un premier trimestre tout à fait honorable. Malgré un début d’année pénible, avec notamment ce derby perdu, les Rossoblù ont su relever la tête par la suite et accrocher une 6e place inespérée en début de saison. On note donc une réelle qualité d’écoute et une application certaine des joueurs de cette équipe. Emmenés par un jeune Mattia Perin plus que prometteur dans les bois et une pointe retrouvée en la personne de Matri, le Genoa est même la seule équipe à être allé chercher le premier de la classe sur une interro surprise de dernière minute le 29 octobre dernier. Bravo et continuez dans cette voie.

À force de persévérance, ils obtiennent les encouragements

Palerme : 6/10

Il avait beaucoup manqué à ses camarades l’année dernière. Parti un an en camp militaire, le petit Sicilien s’est retroussé les manches et a beaucoup travaillé. De retour parmi la classe élite, il a retrouvé tout son charme et sa bonhomie. Toujours paré de son polo rose qui fait fondre les filles de la classe, il Rosanero s’est trouvé un style. Fini l’époque rasta Miccoli et les accès de colère de papa Zamparini, le bellâtre s’est refait la cerise. Il s’est mis à l’argentin seconde langue, et ça marche plutôt bien. La méthode Dybala option Vazquez fonctionne à plein régime, et les bonnes notes suivent. Ça fait 8 contrôles que Palermo n’a pas connu de déconvenues. Il a pleinement mérité de se frotter la panse pendant les vacances de Noël.

Sassuolo : 6/10

À deux points près l’année dernière, le petit Sassuolo frisait le redoublement. Cette année encore, il galère, mais il est toujours vivant. Il a commencé l’année au fond de la classe avec son T-shirt noir et vert tout vilain. Racketté sous le préau par l’Inter mi-septembre (7-0), risée de ses copains pour n’avoir marqué qu’un seul but en cinq rencontres, le gamin se laisse alors pousser la barbe. Sans vergogne, il chope tous les thons de la classe qui passent sur son chemin en peu de temps (Parme, Empoli, Torino, Hellas) et remonte dans l’estime du corps enseignant. À tel point qu’il parvient à déclencher une brève mais intense Zazamania aux quatre coins de l’Italie. Attention quand même, à force de faire le malin, les notes ont dégringolé avant Noël.

Milan : 5,5/10

Qu’il était beau au primaire ce Milan… Bien peigné, cheveux longs et gomina. Costard cintré. Toujours impeccable. Depuis trois ans et son entrée au collège, c’est du grand n’importe quoi. Il Diavolo emmerde tout le monde avec sa crête et ses diamants aux oreilles. Il a du talent, mais le p’tit con s’en fout. Il fait le nécessaire. Ni plus ni moins. Bien calé au fond de la salle, à côté du radiateur, le Rossonero est capable d’éclairs de génie, de 20 sur 20 et d’arabesques. Mais il lui arrive aussi de rêvasser sur des contrôles faciles qu’il torchait rapidement auparavant. Heureusement que son oncle Pippo, très investi dans son éducation, lui fout parfois des coups de pied au cul. Peut mieux faire.

Empoli : 5/10

La moyenne. Voilà ce qui définit cette prometteuse équipe d’Empoli. En sautant une classe, on lui promettait un avenir radieux, mais au lieu de ça, elle ne fait qu’assurer le strict minimum. Comme si elle s’en foutait de faire partie de l’élite. Elle accumule les matchs nuls (8 au total), elle stagne au milieu du classement. Bref, elle n’est pas consciente de ses propres et nombreuses qualités. Tonelli et Rugani, pour ne citer qu’eux, sont le symbole d’un certain gâchis. Bon après, elle est bien évidemment plombée par un budget et un manque de moyen restreint. Maurizio Sarri fait avec ce qu’il a, et 13e, c’est déjà pas mal, mais potentiel énorme.

Avec leurs capacités, on s’attendait à beaucoup mieux

Naples : 5,5/10

Avec deux défaites, un nul et une victoire sur ses quatre premiers matchs, le Napoli de Rafa Benítez a tout de suite donné le ton de sa saison. Sans parler de cette élimination en barrages de Ligue des champions au mois d’août qui a sapé le moral des tifosi d’entrée de jeu. Distancé dès la rentrée des classes, Naples s’est réveillé à l’automne, enchaînant notamment trois beaux succès face au Hellas (6-2), la Roma (2-0) et la Fiorentina (1-0). Mais avec de telles lacunes défensives (20 buts encaissés en 16 rencontres), les Partenopei n’ont pu faire de miracles. Pourtant armé de ses meilleurs éléments, le Napoli a souvent joué petit bras, alors que son effectif lui permettait largement d’aller taquiner la Louve et la Vieille Dame. De sérieux efforts sont attendus en deuxième partie d’année.

Udinese : 5,5/10

Plus qu’un redoublant, le doyen de cette école. Toto en est à plus de 400 matchs et de 200 buts en Serie A. C’est énorme. On salue l’exploit. L’Udinese de Di Natale connaît les lieux comme sa poche, et chaque année, on constate une progression. Il était temps. Autre point positif ce semestre : l’arrivée de bases parentales bien plus solides en la personne d’Andrea Stramaccioni. Le jeune papa est vraiment impliqué dans l’éducation de son fils et ça se voit sur le terrain. L’Udinese est dans la première moitié de la classe grâce à un système défensif bien plus efficace. Une ligne de 4 qui a notamment permis de prendre le pas sur les meilleurs de la classe (Naples, Inter, Lazio) pour certaines interrogations ponctuelles. Persévérez.

Fiorentina : 5/10

Et si c’était le plus gros flop de ces quatre premiers mois de Serie A ? Littéralement absente des débats depuis le samedi 30 août et sa défaite 2-0 contre la Roma, la Fiorentina de Vincenzo Montella, quatrième l’an passé, avance cette saison comme une modeste formation de milieu de tableau. Irrésistible en Ligue Europa où elle a fini première de son groupe avec treize points, la Viola n’est que l’ombre d’elle-même en championnat. Incapable de venir à bout de Sassuolo, du Torino, d’Empoli ou du Genoa, son seul fait d’arme reste d’avoir battu l’Inter et l’Udinese 3-0 et, dans une moindre mesure, d’avoir contenu les assauts juventini en début de mois (0-0). Élève appliqué et combatif l’an dernier, la Fiorentina éprouve de réelles difficultés à confirmer ses efforts cette année. Peut mieux faire.

Torino : 4/10

On se doutait bien que cet élève allait rentrer dans le rang puisqu’il affronte cette année sans les mêmes moyens que la saison passée. Le taureau s’est présenté au lycée en Rivaldi et RG 512 (Quagliarella/Amauri), plutôt qu’en Gucci et Versace (Immobile/Cerci). Les moqueries des camarades ont fusé à propos de ce nouveau style. Surtout de la part du Juventino qui lui a encore cassé la gueule à la récré, et cette fois, juste avant la sonnerie. Et puis, le Granata s’est compliqué la vie en intégrant cette section Euro qui surcharge son emploi du temps. Notamment l’option Scandinavie qui lui a imposé pas moins de trois voyages dans les pays nordiques (Suède, Finlande et Danemark). Dur dur de rester concentré sur les matières du tronc commun. Il fallait donc un premier semestre d’adaptation, mais ça devrait aller mieux à partir de janvier.

Ils sont là où ils doivent être : à côté du radiateur

Chievo Vérone : 4/10

Premier entraîneur italien à prendre la porte cette saison, Eugenio Corini n’a eu besoin que de sept petits matchs pour faire couler une formation du Chievo coutumière des débuts de saisons compliqués. Après cinq défaites, un nul et une victoire en sept journées, le technicien chauve a été remplacé par Rolando Maran qui a commencé par deux revers avant de remonter la pente tout doucement. Bon dernier au soir de la dixième journée, le Chievo pointe désormais à la seizième place après son court succès dans le derby della Scala (0-1). Avec ses deux victoires en trois matchs, le club de Luca Campedelli est loin d’être tiré d’affaire, mais respire pour la première fois depuis le début de saison. Regain de tension à confirmer dès le 6 janvier face à une équipe du Toro guère plus inspirée.

Hellas : 4/10

Élève clairement en surchauffe l’an passé et qui subit maintenant un contrecoup. Voilà ce qu’il se passe quand on n’est pas forcément doué intrinsèquement et que l’on se relâche un petit peu. Il faut donc faire preuve de constance dans toutes les matières pour pouvoir réitérer les résultats de la saison dernière. A bêtement choisi de miser tout sur le grec comme le veulent ses origines, mais le choix s’avère hasardeux jusqu’à maintenant. D’autant que le Hellas excelle en grec ancien, beaucoup moins en grec moderne. Paradoxalement, c’est finalement le latin de Luca Toni qui le maintient à flot. Et il le faut, car le fils du voisin de palier, le Chievo, lui colle aux fesses.

Atalanta : 3,5/10

Le sourire éblouissant de la « Dea » ne pourra pas éternellement charmer ses professeurs masculins. Ni les jupes évasées et les décolletés panoramiques. Ils sont des hommes avec leurs faiblesses certes, mais savent tout de même être rigoureux dans la notation quand il le faut. Et après des années passées dans l’anonymat de la classe, l’Atalanta intègre le derniers tiers de la promotion. C’est le risque que l’on prend quand on est constamment borderline. Le premier trimestre a donc été très poussif, et la méthode Colantuono/Denis commence à s’essouffler après plus de trois ans. Un dangereux sentiment de lassitude s’est donc installé. Le motif d’espoir reste les bonnes notes en « confrontations directes » , un quasi sans-faute, 3 victoires et 5 matchs nuls.

Bientôt la commission de discipline pour eux

Cagliari : 3/10

C’est avant tout un problème de méthode. Le Sarde a cru pourvoir s’en sortir avec un encrier, une plume, un buvard et des bonnes vieilles tables de multiplication. Une formule qui a marché en son temps, mais qui est maintenant totalement dépassée. La bienveillance des professeurs et du principal n’ont pas pu le sauver cette fois-ci. S’en prendre au premier de la classe n’a plus non plus l’effet escompté. Pis encore, les résultats se sont aggravés malgré le retour dans le domicile familial après deux années à loger chez l’ami de Trieste ou dans une maison en travaux. Heureusement, ses parents ont profité de Noël pour l’équiper et le doter des mêmes moyens que ses camarades, mais la méthode Zola n’a été vue à l’œuvre qu’en Angleterre. Il y a encore deux trimestres pour redresser une année mal engagée, mais il ne faut pas perdre de temps.

Cesena : 2,5/10

Passé aux rattrapages l’été dernier, on savait que la nouvelle année scolaire allait être très compliquée. Cela a été confirmé, une seule bonne note, c’était lors du tout premier contrôle face à Parme, et depuis plus rien. Le plus inquiétant, c’est que l’on a affaire à un élève sérieux, besogneux et qui essaye d’obtenir les meilleurs résultats possibles. C’est donc avant tout un problème de potentiel limité. Les cours de soutien avec Mimmo Di Carlo pourraient ne pas suffire non plus. Seule once d’espoir, les belles aptitudes en LV1, Cesena est plutôt à l’aise avec le français de Grégoire Defrel et compte donc sur cette matière pour éviter de redoubler. Mais cela devrait être bien trop juste.

Inter : 2/10

Toujours en chute libre depuis son excellente année en 2010. S’est reposé bien trop longtemps sur ses lauriers, et notamment ses facilités dans les langues étrangères. De grosses lacunes ont ainsi été accumulées dans les autres matières, notamment l’économie, la gestion et la comptabilité. Ce qui est dommageable lorsqu’on a choisi la filière STG. L’indonésien étant d’ailleurs beaucoup plus compliqué que l’espagnol ou le portugais, les langues ne le sauvent plus. A retrouvé son prof d’EPS du collège depuis quelques semaines, mais les améliorations sont minimes. Le mal est très profond et on ne sait pas comment stopper l’hémorragie. Il faut peut-être songer à emprunter une filière professionnelle.

Parma : 1/10

Complètement perturbé par le divorce difficile de ses parents, lesquels coulaient pourtant des jours heureux jusqu’en mai dernier, prêts par ailleurs à s’offrir une série de voyages à travers l’Europe. Puis l’inspecteur des impôts a fourré son nez et rompu l’harmonie. La séparation des biens se fait dans des conditions exécrables et la garde du gamin passe après tout le reste. Foutu matérialisme ! Tout ce contexte influe ainsi négativement sur les prestations du petit. On est passé d’un élève radieux et intéressé à quelqu’un de fataliste et complètement dark. L’année est gâchée, le redoublement paraît inévitable. Ce sera peut-être la bonne solution pour repartir de zéro.

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