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Le conseil de classe de l’Euro

Par la rédaction de Sofoot.com
11 minutes
Le conseil de classe de l’Euro

Avec une classe élargie à 24 élèves, l'ambiance a parfois été tendue. Reste qu'à la fin de l'année scolaire, les bulletins de notes ne mentent pas. Et comme le disait Amandine du 38, « on est tous pleins de stress avant l'conseil de classe ».

Félicitations

Portugal (9/10) : L’élève dont tout le monde aimait se moquer au début de l’année. Un petit un peu teigneux au physique ingrat, qui atteignait à peine la moyenne aux contrôles et qui aurait même pu quitter l’établissement prématurément. Risée de ses camarades, le Portugal a passé le reste de l’Euro à faire le forcing pour continuer à traîner avec eux, en s’incrustant dans chaque soirée. Il a fini par les avoir à l’usure, et a même réussi à être roi du bal de promo sans que personne ne le voie venir. Et devant les regards effarés du reste de la classe, c’est lui qui a eu droit à la dernière danse avec la belle Française. Et qui a emballé à la fin.

Pays de Galles (8/10) : L’élève qui redonne espoir à l’avenir de tout un continent. Celui qui permet, aussi, à tous les professeurs déprimés de relever la tête. En l’espace de quelques semaines, Krokmou est devenu Smaug. Comme si les belles histoires avaient encore leur place dans les amphis surchargés, au point d’aller frapper dans le dernier carré de fin de semestre. L’ascenseur social n’est donc pas définitivement en panne, et petit dragon est devenu grand.


Tableau d’honneur

Islande (7,5/10) : Rigolo, exotique, metteur d’ambiance, performant, attachant, l’élève islandais a été la bonne surprise de cet Euro. Pas toujours très propre dans ses dissertations, mais toujours beau dans l’effort, le petit Viking a terminé l’année apprécié de tous. Son nom imprononçable, sa barbe et sa tête à descendre des troncs d’arbre à mains nues pour chauffer ses longues nuits scandinaves vont nous manquer, même si on sait désormais qu’on a de grandes chances de le recroiser lors d’une prochaine classe internationale. En revanche, cette manie de prendre les affaires de ses potes pour les jeter à 75 mètres à la seule force du bras, ce n’est plus possible, même si ça impressionne beaucoup les filles.

Allemagne (7,5/10) : Le premier de la classe ne faisait pas le malin, en découvrant que le tableau lui proposait ce petit con d’Italien dès les quarts de finale. Car l’Allemand gagne toujours à la fin, sauf quand l’Italien passe la même épreuve que lui. Sauf que ce coup-ci, après un QCM interminable, l’élève allemand a enfin vaincu la malédiction pour s’ouvrir les portes de la finale, ce ringard de Français n’étant jamais à la hauteur face à lui. Oui mais voilà, Griezmann n’est plus le babtou fragile de 2014.

Italie (7/10) : L’élève italien est décidément un élève à part, capable du pire comme du meilleur. Pour être honnête, le corps enseignant n’en attendait pas grand-chose cette année. Et puis la première copie a été une délicieuse surprise, avant d’enchaîner avec deux grosses déroutes, sur des contrôles plus faciles pourtant. Et puis, lorsqu’on l’a challengé avec des épreuves difficiles, il a encore une fois répondu présent. Insuffisant pour être premier de la classe, mais il faut dire qu’il est souvent tombé sur les textes les plus difficiles dans les épreuves orales.


Encouragements

Pologne (7/10) : Renvoyé chez lui dès le premier tour lors de ses deux seules participations, l’élève polonais se faisait discret dans la cour de récré, avant d’entrer dans son troisième Euro. En finissant invaincu en phase de poules avant de taper la Suisse en huitièmes, il a prouvé que la stratégie avait été payante. Attention au bal de fin d’année, lors duquel on risque bien de le retrouver au bras de la capitaine des cheerleaders, après s’être pris un râteau par une championne d’échecs.

Irlande du Nord (6/10) : Très honnêtement, l’élève nord-irlandais n’a pas énormément de capacité. C’était déjà presque un exploit qu’il soit parmi nous cette année. Et pourtant, il a largement répondu présent. Malgré l’image de trublion qu’il donne de lui en cours, il révise énormément ses leçons le soir. Travailleur, les professeurs sont très fiers d’avoir pu tirer le meilleur de lui. Et mine de rien, son sourire et sa bonne humeur nous encouragent à lui mettre des bonnes notes. Malin.

Belgique (6/10) : La Belgique est un cas épineux. Derrière sa mignonne petite bouille se cache une véritable peste. Toute l’année, elle a joué les premières de la classe avant de révéler son vrai visage dans le sprint final. La petite Belgique est en réalité bien trop sûre d’elle et a fait l’erreur de prendre l’élève gallois de haut. Résultat, elle se retrouve avec une moyenne générale très décevante, faute de travail. On lui donne tout de même les encouragements, car on ne peut se résoudre à ce qu’une élève aussi talentueuse ne réussisse pas un jour. Il faut juste se mettre un peu de plomb dans la tête.

Hongrie (6/10) : Quand on regardera la photo de classe dans dix ans, on ne se souviendra pas forcément de son nom. Ou alors, on mettra quelques minutes à se souvenir de lui avant de lâcher un « Haaaaaaan, mais oui, le Hongrois était là ! Évidemment » . Élève touchant avec son côté laborieux, la Hongrie s’est gentiment promenée dans la cour de récré, chopant la première place de son groupe F pour la gloire avant de perdre logiquement contre plus forte qu’elle. Une année scolaire méritante et terminée sans regrets, en somme. Et puis, dans un monde où l’apparence fait tout, réussir à se faire accepter en portant un jogging aussi moche et sans doute récupéré chez une association pour les pauvres, c’est un exploit non négligeable.


Passage avec justesse

Slovaquie (5,5/10) : Le gamin sérieux, mal habillé et qui ne progresse finalement pas. Le premier semestre laissait penser à un déclic, mais à force de se reposer sur ses certitudes, on prend des claques par les gros bras de la cour. Résultat : une année à oublier malgré les promesses de début d’année mais gâchées par des ratures à répétition. Ján colère.

Irlande (5,5/10) : Au premier semestre, on avait hésité à la faire redoubler directement. Puis au dernier moment, elle a rendu une copie prometteuse en contrôle italien. Alors, le corps professoral a décidé de lui donner une seconde chance. Mais il s’agissait bel et bien d’un unique sursaut d’orgueil au milieu de l’année. Finalement, l’Irlande passe de justesse, mais comme son cousin du Nord, elle doit surtout la clémence des professeurs à sa sympathie, plutôt qu’à son talent.

Croatie (5,5/10) : La petite Croatie est indiscutablement intelligente. Elle comprend tout, elle agit vite et rend généralement ses travaux à l’heure. Malheureusement, elle est bien trop consciente de son niveau et a tendance à se reposer un peu trop sur ses lauriers. Très appliquée en espagnole, elle a sans doute pensé que le portugais était similaire. Elle n’a donc pas mis les ingrédients nécessaires à sa réussite. Après son heure de colle, ses déclarations auprès de la direction ne sont pas très bien passées. En bref, la Croatie passe, mais devra se montrer bien plus humble et appliquée dans les années à venir. Avertissement de travail.

Suisse (5,5/10) L’élève chiant par excellence. Toujours autour du 12, il promet chaque année de faire un peu mieux, et affirme qu’il a compris « ce qu’il lui manquait » . Mais voilà, on ne refait pas le petit rouge. Nonchalant, il passe ainsi à la classe supérieure, sans jamais y briller. Clairement pas suffisant pour envisager une filière d’excellence, ou alors, tout au plus, viser une liste d’attente. Reste qu’il a les plus beaux ciseaux de la classe.

Espagne (5/10) : On pensait à juste titre que l’Espagne avait mérité sa place pour le voyage scolaire en France. On avait en réalité tort tant l’Espagne s’est mal comportée pendant ce court séjour. Aucun effort de fait pour garder son titre de « meilleur élève » du précédent voyage. Bien au contraire, l’Espagne s’est montrée arrogante avec son petit camarade de l’Italie qui a su se rebiffer au bon moment. L’équipe pédagogique et la direction sont profondément déçues par cette élève qui avait pourtant été si brillante tout au long de sa scolarité. Le passage dans la classe supérieure est autorisé mais il faudrait veiller au comportement de cette Roja. Avertissement de travail.

Albanie (5/10) Trop vite, trop fort. Persuadé de connaître ses cours sur le bout des doigts, l’élève albanais s’est malheureusement trop concentré sur les guerres émaillant son cours d’histoire, au point d’en oublier de réviser ces satanés croquis. Une moyenne plombée par ce contrôle inaugural raté mais loin d’être neutre, et le gamin n’a pas pu rattraper ses lacunes en français, sa matière faible. On saluera l’investissement jusqu’au bout de l’année toutefois, avec ce succès tardif pour ne pas terminer dans la caravane du fond de la classe.


Redoublement

Tchéquie (2,5/10) : Pas grand-chose à dire sur cette année complètement vide de la Tchéquie. Absente des cours de français, éteinte pendant les cours de combativité, elle n’a même pas pris la peine de rendre ses devoirs en lecture et compréhension du jeu. Son professeur de turc a beau lui avoir laissé une chance de passer à nouveau un test raté, rien n’y a fait. La Tchéquie n’était tout simplement pas assez investie pour espérer quoi que ce soit. Certains ont même évoqué l’idée d’une réorientation. Il est plus sage de la faire redoubler.

Turquie (3/10) : Cette année, il n’y a absolument rien à retenir de la Turquie. C’est à se demander pourquoi l’élève faisait l’effort de venir en cours. Le premier avertissement n’y a rien fait : la Turquie n’a même pas pris la peine d’écrire la moindre réponse sur sa copie d’espagnol. Pire, l’élève est même devenu turbulent, commençant à siffler et à hurler en plein milieu d’un cours, à prendre des selfies avec ses petits camarades et à déranger les professeurs. Il serait absurde de laisser passer cet élève. Il reprendra donc tout de zéro, et ce, dans un collège spécialisé en Russie, où il aura plutôt intérêt à se tenir à carreau s’il ne veut pas finir au goulag.

Roumanie (3/10) Toujours proche du ventre mou de la classe, l’élève roumain arrivait en France avec quelques certitudes entre les lignes : un gardien titulaire du cinquième de Serie A, un ancien vainqueur de coupe de l’UEFA en défense, une pépite qui cartonne au pays au Steaua, et un capitaine qui a toute la folie et l’ambition de ses 26 ans. Mais voilà, à force de bédave entre les cours, la flemme s’est ressentie. Résultat, des notes en berne, et des contrôles baclés avant le temps imparti pour pouvoir sortir tirer sur un nouveau stick. Un babos en somme, qui regrettera sans doute sa flemme une fois posé dans la ligne 2 avec les yeux mi-clos.

Autriche (2,5/10) : L’élève qui avait débarqué tout flamboyant, avec le dernier sac à la mode, une trousse neuve et bien remplie, les stylos pour frimer qui tournent en faisant des lumières, et qui avait annoncé qu’il arrivait pour devenir la tête de classe. Il faut dire que l’Autriche avait sacrément réussi ses devoirs de vacances, avec 9 victoires en 10 matchs lors des éliminatoires. Mais faire le malin avec des petits sur la plage quand il n’y a personne pour regarder, c’est plus facile que de chercher à réussir une fois qu’on est revenu en classe avec les autres bons élèves. Mines de crayon cassées, copies brouillonnes, réponses farfelues et manque de préparation évident pour le grand bain, l’Autriche a proposé presque toute la panoplie du cancre.


Réorientation professionnelle

Angleterre (2/10) : Les années passent et rien ne change. Avec sa gueule cassée, ses dents de travers et sa crête passée de mode, le vieux Roy, doyen de la cour, s’est une nouvelle fois vautré devant une foule qui n’attendait que ça. Comme si c’était écrit, comme si à force de se voir trop beau dans son polo Fred Perry, l’exilé anglais devait rater le coche pour intégrer la tête de classe. Au final, il s’est fait choper pour délit de grosse tête et passera l’été à purger ses TIG.

Russie (1/10) : Blurp. La tache. Le raté. La honte malgré un petit éclair lors de la première soirée au moment d’aller soulever la robe de la petite Stacy. Ou l’art de taper trop haut, trop fort. Car une fois ramenée chez elle, le petit Leonid a relâché la pression sur le lit de sa conquête anglaise et n’a jamais su s’en remettre. Au point de se faire fracasser une fois rentré à la maison. Non, on ne déshonore jamais tonton Vlad’. Sauf si on aime prendre des portes.

Suède (1/10) : En 1979, Abba demandait « Voulez-vous ? » , en français dans le texte. En 2016, l’élève suédois lui a répondu, par l’intermédiaire d’Ibrahimović, que oui, mais qu’il n’y arrivait plus. En rentrant à la maison avec comme unique but inscrit un CSC de l’Irlandais Ciaran Clark, le Suédois ne sera pas surpris de trouver dans sa boîte aux lettres un courrier l’invitant à repenser son parcours scolaire.

Ukraine (0/10) : Zéro point, zéro but inscrit, premier élève éliminé. Après des révisions plutôt satisfaisantes en barrages contre la Slovénie, il a présenté trois copies hors sujet lors de l’examen final, dans l’indifférence générale. Personne ne se rendra compte de son absence à la rentrée.

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